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portrait

Rocio Romero Alvarez, un scintillement sur le sable

Publié le par Cositas de toros

 

© G. Lamarque

           

Reportage photos, Frédéric Martinez, sauf mentions spéciales

            Née à Cordoue en 1998, Rocío Romero Álvarez est torero : c’est ainsi qu’elle préfère être nommée. Elle l’est, dit-elle, depuis sa naissance. « Je pensais que le toro  m’avait choisie. »
     À douze ans, elle est gymnaste, championne d’Andalousie et troisième d’Espagne dans sa catégorie. Le toro la croisera plus tard en 2011 à Dos Torres, le village cordouan de ses grands-parents où de jeunes vaches sont lâchées dans les arènes lors des fêtes en août. 

Vaquillas © Wikipedia Commons

     Elle arrache une muleta et s’élance sous les yeux de sa mère. C’est le déclic, cela lui sembla facile. Et voilà que le toro entre dans sa vie, elle a treize ans. Par contre, maman n’ira jamais la voir.
     Dos Torres est la réunion en 1839 de deux villages : Torremilano – Milano, le ruisseau qui coule ici – et Torrefranca, par une décision gouvernementale.

Plaza Mayor de Dos Torres. © Wikipedia Commons

Ce village de moins de 3 000 habitants est l’un de ceux qui conservent une des plus longues traditions taurines, situé dans la vallée de Los Pedroches.
     À quatorze ans, elle intègre l’école de tauromachie de Cordoue. Elle sortira a hombros de la Maestranza en sans picadors et elle débute en piquée à Madrid, à Vistalegre en février 2018.
     Elle a vécu trois bonnes saisons sans chevaux. Après une demi-douzaine de paseos à l’échelon supérieur, la pandémie pointa son nez et Rocío se retrouva face à la réalité toute crue.

 


     Elle déclare tout de go que « le toro ne sait pas si tu es une femme ou un homme. » Allez savoir…
     Elle a 23 ans et une carrière d’infirmière qui débute, sa passion restant le toro où elle essaye de « transmettre ce qu’elle ressent. C’est difficile à définir mais j’aime les toreros avec de la personnalité. » Nous acquiesçons.  
     Tout le temps de la pandémie, elle s’entraîna matin et soir. Elle connaît la dure discipline du toreo après celle de la gymnastique. Et avoue aimer toréer de cape mais bien plus encore main gauche avec la muleta. Nous avons pu le remarquer en matinée dans le village du Tursan.


     Pour ceux qui ont des préjugés, quelques œillères pour la seule raison que c’est une fille, ils peuvent s’interroger après avoir assisté à ses deux prestations à Samadet.
     À Valladolid, elle a 19 ans et le toro fait un saut inattendu, résultat : Rocío, fracture de la cheville et du péroné, et suit l’équipement du charpentier : plaques, vis, clous… mais rien n’arrête la jeune torero.
     Actuellement, Rocío Romero a effectué 10 paseos au cours de cette brève temporada, en Andalousie exclusivement (chiffre arrêté au 24 octobre). Elle se situe au quinzième rang de l’escalafón.  

 


     À Dos Torres, le 30 octobre, un festival est organisé à 17 h avec des novillos de J. P. Domecq. Y sont invités : D. López-Chaves, M. Escribano, A. Lamelas, Román et Rocío Romero. Ce sera la clôture effective de la saison tauromachique dans la province de Cordoue.   
    Nous aimerions bien la voir franchir les Pyrénées pour profiter de sa fraîcheur et de son enthousiasme. Chers organisateurs, si vous souhaitez concocter quelques cartels innovants, ne vous privez pas.

 


     Dernière information, ce jeudi 28 octobre, l'apoderado Óscar Fernández et la jeune cordobesa ont décidé d'un commun accord de mettre fin à leur relation professionnelle qui les unissait depuis 2019.

     Un petit brin de fille vive, spontanée et qui ne manque pas d’humour… et puis Romero, ce n’est pas mal comme patronyme !
¡Enhorabuena y suerte!

                                                             Gilbert Lamarque

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