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Un pari courageux ?

Publié le par Cositas de toros

                  En pleine crise, une nouvelle ganaderia voit le jour à Talavera.

 

 

Hermanos Guerrero

 

      Comme une lueur dans l’obscurité, comme un pari courageux dans un futur incertain, comme l’amour pour la tauromachie que ces nouveaux éleveurs démontrent, un nouveau troupeau de bravos est né dans la province de Tolède.

La finca Dehesa de las Córdobas se partage sur les deux communes de Talavera de la Reina et Mejorada. C’est un espace de 300 hectares dédié au ganado bravo par excellence, où paissait le fameux "Bailaor" de la veuve Ortega, et où un très bon climat est favorable.

Héctor Guerrero García est un éleveur de bovins bien connu obtenant un succès significatif dans ce type d’élevage. Aficionado et adepte de l’élevage de bravos, il s’est aventuré sur les terres de Salamanque pour acquérir un type de bêtes auxquelles l’éleveur s’identifie.

 

Los "patas blancas" de Toledo.

 

Les premiers locataires. © Luis Muñoz

 

     Les nouveaux pupilles de H. Guerrero, avec leurs capes noires et blanches particulières sont arrivés du côté de Tolède. Un total de 50 vaches et un étalon de Barcial, "encaste" Vega-Villar, aux pelages incomparables, mais d’une réserve génétique peu "rentable" dans les arènes d’importance, mais reconnue par l’amateur du toro-toro. Le troupeau se retrouve au beau milieu des chênes verts et des roches typiques du terrain accidenté de cette finca, aux installations exemplaires, modernes et fonctionnelles. Le nouveau propriétaire a bien étudié tous les éléments pour une gestion correcte du bétail, sans lésiner dans les unités spécifiques pour parer à chaque travail campero, incluant une coquette plaza de tienta.

Le troupeau a été enregistré auprès de l’Asociación de Ganaderos de Lidia en septembre 2019 avec un fer dessinant une tête de toro. La devise porte les couleurs blanc et bleu, et le signe aux deux oreilles est une épingle à cheveux (horquilla).

 

La marque du feu.

 

© Luis Muñoz

 

     Premier évènement qui restera dans les annales, c’était le 27 avril 2020. Ce matin-là, 13 animaux, 5 femelles et 8 mâles ont été marqués au fer. La vache "Coleterona" a été le premier animal à sentir la brûlure du fer sur sa croupe droite, sur le côté le chiffre 1 et sur son épaule le chiffre 0, représentant le dernier chiffre de son année de naissance.

 

Muñolero, le premier mâle marqué. © Luis Muñoz

     Le premier mâle à être marqué était "Muñolero", un eral berrendo en cárdeno, remendado, coletero, lucero*, caractéristiques qui sont sans équivoque quant à sa provenance Vega-Villar. En cette saison particulière, seul le personnel essentiel a pu assister et collaborer à cette activité. Héctor Guerrero a reçu l’aide précieuse du torero Rafael Cerro, le natif de Navalmoral de la Mata (Cáceres), qui a guidé chacun dans sa tâche afin qu’elle soit effectuée avec précision.

Avec 13 animaux relâchés, c’est le début de la nouvelle aventure – car ceci en est une – comme éleveur de bravos. Espérons que ses cornus reflètent dans l’arène, les caractéristiques imposées par l’éleveur dans sa sélection exhaustive.

Une nouvelle ganaderia sans une goutte de sang Domecq, on croit rêver !

¡Enhorabuena! au nouveau gardien d’un des trésors génétiques du campo bravo, ce formidable mélange entre Vazqueño et Vistahermosa… ¡y suerte!

Recuerdo.

     Le 21 septembre 2014, à Vic-Fezensac lors de la novillada, le vénézuélien Cesar Valencia eut fort à faire avec son premier Barcial nommé...  "Muñolero", qui, trois piques plus tard, mit en danger le novillero. La pétition majoritaire laissa le président inflexible. Cesar se contenta de la vuelta.

 

*un eral à la robe blanche mélangée de noir et de gris, tacheté, la queue blanche – coletero, se dit aussi coliblanco –, et tache claire sur le frontal.

 

                                                       Gilbert Lamarque

 

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