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I WILL SURVIVE

Publié le par Cositas de toros

Oh, no, not I, I will survive

Oh, as long as I know how love, I know I’ll stay alive…

 

                                               I WILL SURVIVE

 

     Le confinement bivouaque (nous sommes en « guerre ») pour beaucoup d’entre nous, et la solitude pèsera pour certains. Et au dessus des foyers, plane l’anxiété.

Sartre et son "Enfer, c’est les autres" est balayé d’une pichenette. L’Enfer ne serait-il pas plutôt, la solitude et son mal être ?

Certains sont démunis devant cette fatalité, quotidien chamboulé, vie sociale réinventée, angoisses exacerbées.

Comment s’en sortir, sans sortir ?

Le mot d’ordre est clair : « Restez chez vous » a dit le ténébreux ministre de l’Intérieur.

Tristan Bernard, lui, écrivait par le passé : « Je n’ai jamais aimé apprendre l’histoire mais cet embêtement n’est rien auprès de l’obligation de la vivre. »

Pris de court par cet évènement en espérant qu’il nous épargnera, nous voici enfoncés et déconfits dans nos canapés, chaussons aux pieds, fixant des séries usées et défraîchies, la main tremblante sur la zapette.

Pour celles et ceux confinés sans télétravail, scolarisation à domicile, prises de contacts avec les plus fragiles, n’essayez pas de lutter contre le temps, accompagnez-le, apprivoisez-le en quelque sorte.

Nous allons vous y aider avec nos modestes moyens. Plutôt que d’engloutir chaque jour sur les sites taurins sans grande imagination, les listes interminables de spectacles voués aux oubliettes, nous vous proposons un peu d’histoire, l’histoire du cheval de corrida depuis le XVIe siècle. Le cheval, sujet peu souvent abordé. Nous vous livrerons cet inventaire en plusieurs épisodes, souhaitant vous apporter quelques instants originaux de détente.

Favorisons la santé de l’esprit, enfin la santé tout court.

En attendant pour vous faire patienter, voici les paroles de : « Les belles étrangères ».

 

     Les belles étrangères

     Qui vont aux corridas

     Et qui se pâment d’aise

     Devant la muleta

 

     Les belles étrangères

     Sous leur chapeau huppé

     Ont le teint qui s’altère

     A l’heure de l’épée

 

     Allons, laissez-moi rire

     On chasse on tue on mange

     On taille dans le cuir

     Des chaussures, on s’arrange

 

     Et dans les abattoirs

     Où l’on traîne les bœufs

     La mort ne vaut guère mieux

     Qu’aux arènes le soir

 

     Les belles étrangères

     Quand montent les clameurs

     Se lèvent les premières

     En se tenant le cœur

 

     Les belles étrangères

     Se jurent à jamais

     De chasser Ordoñez

     De leurs rêves secrets

 

     Allons, laissez-moi rire

     Quand le toro s’avance

     Ce n’est pas par plaisir

     Que le torero danse

 

     C’est que l’Espagne a trop

     D’enfants pour les nourrir

     Il faut parfois choisir

     La faim ou le toro

 

     Les belles étrangères

     Végétariennes ou pas

     Quittent leur banc de pierre

     Au milieu du combat

 

Cette chanson de Jean Ferrat de 1965, d’une durée de 2m 45 s, est bien plus digeste que d’écouter Cabrel. Elle ne fit aucune vague à l’époque. C’est aussi une façon de rendre hommage au chanteur populaire et engagé, disparu, il y a de cela 10 ans.

Faites-vous plaisir, écoutez-la sur le net à défaut de votre pick-up, je n’ose pas écrire, votre phonographe !

Et comme l’hirondelle revient au printemps, ces belles étrangères se manifesteront sur les tendidos dès que la vraie vie aura recouvré ses esprits.

Juste un dernier mot. Tendez l’oreille, écoutez le chant des oiseaux, belles partitions. A Paris et dans les autres villes infernales, on écoute à nouveau leur chant. C’est fou ça, entendre ceux qui vont peut être disparaître… par notre faute.

A bientôt. Prenez soin de vous.

 

                                                                                     Gilbert Lamarque

 

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