Les derniers nuages du gruppetto et enfin, sa majesté, tant désirée, le roi Soleil.
6 toros de Joselito : El Tajo y La Reina.
Cale (01/14), foutu comme un novillo ; Despertado (01/13), l’unique El Tajo, applaudi à sa sortie ainsi qu’à l’arrastre ; Cazador (12/12), le plus alambiqué mais le plus intéressant ; Estudioso (02/14), laid, démuni de cou, un zébu ; Guardiana (02/14), jabonero, lourd, manquant de force ; et enfin, pour achever le supplice, le défilé de la Cour des Miracles, Sinflor (01/14), bien fait mais manquant de fond, comme une miss France (oups !).
Une présentation hétéroclite, des âges bien inégaux et la race six pieds sous terre… ¡ Que pena !
Belles crues de l’Adour, petit cru de Joselito.
Les mocassins au sec, nous grimpons vers les tendidos sol, regardant les eaux du fleuve se ruer vers Bayonne.
Une minute d’applaudissements en cette journée particulière chargée d’émotion, pour le plus brave d’entre les braves, Iván FANDIÑO, le "Lion d' Orduña".
Manuel ESCRIBANO NOGALES se dédoubla et fit toréer son fantôme – un hommage à Iván sans doute. Le natif de Gerena ne généra rien. Il ne trouva ou ne chercha pas la bonne distance, très quelconque aux palos, mécanique avec la flanelle. Il tua fort mal ses adversaires.
Thomas DUFAU est décevant même si l’on attend peu de choses de ses prestations. Il débute généralement bien mais son toreo se délite à la vitesse de la lumière, son trasteo fond comme un caramel dans le bec d’un gourmand.
C’est d’une tristesse ! Peu aidé, il est vrai par les cornus. Son second, "sans cou" : comment pourrait-il humilier ? Des passes en trottinant. C’est long ! 1/3 de lame et… descabello !! Non !
Il tua le précédent d’un pinchazo, une demi, un descabello. Le toro lassé, se laissa choir.
Jonathan SANCHEZ PEIX plus connu sous l’apodo Juan del ALAMO, à son avantage l’an dernier, lors de cette tarde funeste, remit le couvert. Il se montra torero autoritaire devant le compliqué Cazador. De belles séries seront suivies de quelques autres beaucoup plus heurtées. Juan s’applique sur l’ouvrage, le toro s’en moque, délivrant de nombreux hachazos et ce, depuis la cape. La faena sera un tantinet longue et il perd l’oreille sur une épée au 3/4, tendida. La mort, longue, elle aussi.
Pour clore, après brindis au bon peuple, le natif de Ciudad Rodrigo se montrera toujours aussi appliqué, posé, donnant de la distance au bicho qu’il laisse respirer, l’accompagnant en tirant le bras pour de belles séries de derechazos. La transmission ne se faisant pas sur la gauche. Le torero conclue par une lame atravesada, plus une entière basse.
Il est tard. Le soleil planqué derrière les platanes, nous avait délaissés, trouvant lui aussi, l’après-midi ennuyeuse.
Enfin, Joselito s’était séparé sans tristesse de six carnes, et ce ne sont pas les premières !
Carnes, car même la viande sera de mauvaise qualité, de la bidoche. Cela fait cher pour de la daube.
Mais, chers amis de la Junta, ma confiance reste entière. Gardez la tête haute !
En juin 2019, vous nous proposerez un cartel alléchant. Vous savez œuvrer pour cela. Les circonstances ne permettaient pas un choix torista.
Un sentiment bizarre me parcourt l’esprit. Aurez-vous, l’année prochaine les tendidos aussi bien garnis ? Faut-il qu’un drame se déroule pour titiller la taquilla ?
Le cartel était bien plus remarquable en 2017 et combien étions-nous ?
Dans ce pays comme partout ailleurs, place est faite à la commémoration. On s’en délecte.
Sachons le faire avec modération. On participe à ces évènements pour simplement y sentir et partager de l’émotion. Et passons à autre chose car le souvenir d’Iván appartient à chacun et il n’est nullement nécessaire de l’étaler systématiquement en place publique à la moindre occasion.
Le public, curieusement, se montra "absent", laissant des piqueros s’échiner à piquer lamentablement, applaudissant les non moins lamentables poses de cure-dents d’ESCRIBANO ou les attitudes piteuses du Landais plongés dans ses doutes, ses errements, l’éternel espoir.
Manuel ESCRIBANO : double silence.
Thomas DUFAU : silence et salut.
Juan del ALAMO : 2 avis, salut et 1 avis, salut.
Les trois brindant vers le ciel, leur premier toro.
Marco LEAL et Manolo de los REYES ont salué au 2e.
Douze piques, mais deux véritables.
Les chevaux étaient de Bonijol, les décors de…
Avant l’arrastre du 3e toro, le paso doble Ivan-Fandiño a retenti comme lors de la novillada du 1er mai, et il en sera désormais toujours ainsi.
Gilbert LAMARQUE