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SAINTE RITA

Publié le par Cositas de toros

   Par Gilbert LAMARQUE

 

 

      Nous vivons, certains survivent. Ils survivent à la persécution, à l'odyssée, aux dures lois de la nature, à la colère des mers et la cupidité des hommes. Ils survivent à la haine et, pis que tout, à l'indifférence.

Eux, ce sont les exilés, exilés pour de multiples raisons, demandeurs d'asile ballottés de ci, de là.

Nous, nous vivons, nous survivons barricadés derrière notre confort, nos habitudes. Mais parfois, nous nous lançons dans ce qui nous dépasse. On s'engage.

C'est noble.

Après cette triste feria Vicoise, il n'est que déprime et notre humeur rampe derrière notre ombre.

 

    Quelle relation me direz-vous, entre les émigrés et nous, tristes aficionados ?

Aucune.

Simplement souligner que notre condition d'aficionado est dérisoire, nos intérêts insignifiants comparés à cette misère.

Par contre, dans notre étroit monde taurin, sur la question de l'engagement, nous souhaiterions que ces chers (dans les deux sens du terme) éleveurs cessent de nous prendre, nous, ainsi que les organisateurs (souvent modestes) pour des gogos, des niais.

A quoi bon, tous ces toros foutus comme des cathédrales, leurs flèches pointées vers le ciel, leurs kilos superflus, leur carte d'identité dévoilant un âge souvent (presque) canonique ? Certes, ils font le bonheur des photographes.

Si nous ne prisons pas le "Domecq", et s'il nous est offert dans les plazas toristas, ce piètre spectacle, que nous reste-t-il ?

Une petite mort, sournoise.

A Vic, côté piétons, seuls O. Chacon, un peu, E. de Justo, un peu plus et surtout D. Lopez-Chaves, sortirent la montera du sable mouvant.

Puis, côté cornus, vagabondèrent des assassins le dimanche après vêpres et, pour le reste de la feria, s'offrirent à nos yeux affaiblis, un piètre comportement, un défilé bovin de comice agricole devant la muleta et des coups de tête au sortir de la passe.

Le dernier jour, l'état de la piste fut dommageable pour les Pedraza.

Rajoutez à cela, un premier tiers assez bien abordé par l'ensemble des toros sans toutefois imprimer une alegria communicative mais tous, victimes collatérales de piques traseras et carioquées infligées par des mains assassines, aidées en cela par cette diable pique Bonijol aux méfaits excessifs.

Que choisir, la petite mort ou des résolutions énergiques ?

La solution serait-elle de se détacher d'une ganaderia dès que celle-ci perd sa modération, affichant des prestations abusives ? Et donc, sévir et choisir ailleurs ?

Ce serait l'occasion de faire découvrir de nouveaux ganaderos qui triment dans l'ombre. Et cessons aussi de promouvoir ce foutu toro de Madrid qui n'est plus qu'une fable, un mythe, une légende sans pour cela lorgner vers celui de Nîmes, bien sûr.

    

     N'excluons pas qu'il existera peut-être d'autres civilisations tauromachiques mais je ne reconnais plus la mienne dans ce delta fluvial où la corrida semble aujourd'hui s'enliser. Et si nous continuons d'aller à la plaza parce que nous aimons ce delta pour ce qu'il recèle d'échanges transversaux et de surprises au creux de chaque roselière, moi, je préfère l'impétuosité des premiers torrents et la vigueur majestueuse des premiers vallons, avant que ce grand fleuve du toro ne se laisse ensabler par les alluvions de trop d'affluents malsains.

Prions Sainte Rita, patronne des causes désespérées :

"Libère mon pauvre cœur des angoisses qui l'oppressent

et rends la paix à mon esprit accablé."

 

                                                                   Gilbert LAMARQUE

                               

 

 

                                                                           

 

                                                             

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                           

 

     

 

Commenter cet article
L
un chemin de croix le parcours de l'aficionado a los Toros...on s'y égare mais suffit de peu pour retrouver l'espoir et notre chemin ! suerte
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C
continuons a la prier en esperant
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G
quel poète ce Gilbert bel article comme à l'accoutumé à bientôt
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