Pérégrinations andalouses IV
"Partido de Resina", Villamanrique de la Condesa (Séville), le 28 janvier 2022
Partido de Resina
Reportage photos : Chantal Lafaye, Christian Sieuzac, G. Lamarque
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Sur la route de la ganaderia, étape à Aznalcázar (Séville) où mourut José Sánchez del Campo "Cara Ancha", le 31 mai 1925, à l’âge de 77 ans. Il avait quitté le costume de lumières le 11 novembre 1894 et profita de sa "retraite" durant 31 ans ; pas mal !
C’est dans le village voisin de Villamanrique de la Condesa que naquit, le 22 octobre 1914, Pascal Márquez Díaz. Il prit l’alternative le 27 mai 1937 avec comme parrain, Luis Fuentes Bejarano et comme témoin, Domingo Ortega face aux toros de … Pablo Romero. Sans style mais courageux et volontaire, il meurt le 30 mai 1941, des suites de ses blessures reçues dans les arènes de Madrid, le 18 mai, victime de la corne d’un Concha y Sierra.
Au cœur d’une région, la Doñana, aux grands espaces de pins, marécages et agrumes, terres de maquis et de dunes, à une demi-heure de Séville, à deux pas de la plage de Matalascañas
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du Rocío si cher aux hermandades andalouses, véritable village western andalou,
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après une route droite comme un I, le chemin de Partido de Resina s’offre à notre droite.
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Le calme domine, pas un bruit quand s’avance Joaquín Morera Garrido, le mayoral qui s’occupe quasi seul de la ganaderia. Vingt ans de maison pour Joaquín, dix comme vaquero, dix comme mayoral.
L’ancienne ganaderia de Pablo Romero avait été rachetée en 1997 à Jaime de Pablo Romero alors que le fer déclinait sérieusement. Un des élevages les plus anciens d’Espagne et dernier représentant de la race Gallardo. L’ancienneté à Madrid date, elle, du 8 avril 1888.
C’est, depuis l’achat, une SL dont le propriétaire, homme d’affaires qui n’est pas taurin est Antonio "Tico" Morales, le gérant est vétérinaire, métier fort précieux pour cet élevage, José Luis Algora. À cette date, la ganaderia prit le nom de la finca, Partido de Resina, nous rappelant qu’ici, des forêts de pins s’élevaient autrefois.
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Le campo s’étend sur environ 400 hectares, ce qui en fait une finca modeste, où paissent 120 vaches,
les toros et les 4 sementales dont le 22 "Raito", le 35 "Sobrecargo", le 43 "Pañoleto".
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"Pañoleto" a une histoire. Il avait été préparé pour Madrid mais avant l’embarquement, il subit les coups de ses congénères et en perdit l’œil gauche. Plus tard, il fut "tienté" et "indulté" par Esaú Fernández. Un œil pour une vie de reproducteur !
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Une corrida de cinqueños est préparée dans l’espoir de combattre à Madrid. Les veedores sont venus… Trois autres de quatreños n’attendent plus que les acheteurs.
Aujourd’hui, les toros s’habillent d’une robe grise dans le type des cardenos de Saltillo… croisements probables dans les années 1920 mais jamais confirmés.
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La finca souffre d’un manque d’entretien, tout semble condamné à l’abandon et nous en ressentons un certain malaise.
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Si aujourd’hui, les toros à la devise bleu ciel et blanc semblent avoir retrouvé quelques forces perdues dans les années 80 et la bravoure au cheval, il manque encore la bonne agressivité et la bravoure à la muleta.
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Il reste que ces toros sont mythiques, majoritairement cardenos, avec du trapío, bien armés, athlétiques, à la petite tête triangulaire. Un patrimoine génétique unique qui résiste mais pour combien de temps ?
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... Et bien, à la Venta Mauro !
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Prenez la route face à vous en sortant de la ganaderia vers Villamanrique, vous trouverez facilement au premier rond point, el restaurante Venta Mauro. Là, dans ce lieu andalou au petit air de Camargue, - Villamanrique n'est-elle pas jumelée avec Les-Saintes-Maries-de-la-Mer ? - les aficionados seront comblés par l'accueil, l'ambiance, la table et le décor taurin. ¡Olé!
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PS. Vous trouverez les reportages complets sur Diego Ventura et les ganaderias de Santiago Domecq Bohórquez, La Quinta et Partido de Resina dans les n°s à venir de la revue Toros.
Gilbert Lamarque