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L'ami Maxime

Publié le par Cositas de toros

Notes de lecture

Maxime Ducasse La cour des grands

 

            En nous coupant brutalement de nos proches, la crise sanitaire a rappelé l'importance de ce lien si spécial qu'est l'amitié. Célébrée dans l'Antiquité comme la vertu la plus noble, la " passion douce" reste un point d'ancrage et un idéal dans le monde contemporain. Dans ce mundillo où les "vacheries" sont légion, les tromperies nombreuses, les accords rompus et les paroles peu respectées, voila qu'un banderillero , aujourd'hui retiré dresse sur la page blanche, son "quotidien" qui défila sur les routes  et sur le sable des ruedos durant trente ans, ses rencontres et son témoignage qui se concluent pour terminer par les souvenirs d'amis véritables. 

     Maxime Ducasse nous ouvre son intimité ainsi que la liste abondante des amitiés soudées au fil du temps. Surprenant, à l'ère du numérique et dans la jungle du monde des toros ! On aurait souhaité rencontrer le torero habillé d'argent, griller une cigarette, partager un café à l'amorce de la nuit... et puis, discuter.

     Ce livre, c'est un carnet de bord de chacune de ses 27 saisons, il le fit dans la plus grande discrétion, et , à chaque fois, les envoya à l'ami Jacques Durand, auteur de la belle préface. Pour quelles raisons le fit-il ? Ce qu'il sait "c'est que ce n'était pas fait pour être un livre". Maxime a cette vision intime qui ne se raconte pas et qui lui restait à la fin de la saison. Il a laissé beaucoup d'amis mais au fil des pages, il n'a aucune revanche à prendre, certains sont gentiment bousculés avec humour, taquinant , ironisant sur lui-même. 

     Oui, il y a beaucoup d'humour de tendresse et de reconnaissance envers ceux qui lui tendirent la main. Non, Maxime Ducasse n'est pas un ingrat, jamais cruel, jamais amer. Et cela, c'est la force d'un grand qui sut jouer dans La cour des grands en toute modestie.

     C'est une écriture simple, vivante, rapide qui reflète la personnalité attachante de cet acteur majeur du toreo, chose rare sous nos latitudes. Il suivit sa passion au cours de trois décennies et se retira avec panache dans l'ombre des maestros avec simplicité et discrétion.

     Merci torero, "merci" comme il l'écrit, reconnaissant, maintes fois tout au long des pages.

     Á lire, simplement à l'instar de son écriture dans le style Ducasse, discret, mains fermes sur les bâtonnets plantés avec sincérité. Un livre qui, sur le papier ne se raconte pas... et pourtant. Alors,  plongez avec gourmandise. Bref, c'est dynamique et pasionnant.

     Maxime Ducasse La cour des grands, préfacé par Jacques Durand. Au Diable Vauvert. 288 pages 22 euros.

Les adieux arènes de Nîmes © Anthony Maurin

     Banderillero nîmois, Maxime Ducasse est né en 1964. Il a exercé durant trente ans auprès de Patrick Varin, Eduardo Dávila Miura, Rafaelillo, Swan Soto, El Fundi, Juan Bautista, S. Fernandez Meca, Denis Loré, Joao Antonio Ferreira alors novillero apodéré par Robert Pilès, El Rafi, et Andy Younes, les compagnons de route et des tardes, José Gomez, André Floutier "Fritero", Jacques Monnier, El Andaluz, Javier Gil " El Javi", Carmelo, ... et l'aide apportée par leurs conseils, Robert Pilès, Richard Milian...

                                   Gilbert Lamarque

                                                                                    

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