Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Chef d'oeuvre en péril

Publié le par Cositas de toros

     Ce titre reprend Chefs d’œuvre en péril, l’émission culte qui fit ses premiers pas en noir et blanc en 1962, sur la RTF, émission chère à Pierre de Lagarde. Ceci ne nous rajeunissant pas !

 

L'horrible clôture métallique

           

             Cela fait trente ans, cette année, que les arènes de Cáceres, l’une des plus importantes et des plus belles d’Estremadure, ont été déclarées bien d’intérêt culturel en 1992 par le ministère espagnol de la Culture, une reconnaissance qui, théoriquement, devrait servir à garantir sa conservation dans le meilleur des états. Cependant, le site est fermé depuis 2020 et, selon un récent rapport technique, son toit risque de s’effondrer. La plaza présente l’aspect d’un bâtiment abandonné, accentué par l’horrible clôture métallique qui l’entoure depuis de longs mois pour empêcher les gravats de tomber sur les promeneurs.

 

   

      L’image de l’abandon et de la décrépitude d’un tel monument, qui affiche "fièrement" son année d’inauguration, 1846, sur la façade.

 

Une bataille sournoise PP/PSOE

 

     Bien que l’Era de los Mártires soit un bâtiment municipal, la passivité des dernières concertations a contraint le Conseil provincial à intervenir, qui, en mars 2021, avait annoncé qu’il paierait les travaux. Plus de 300 000 euros sont déjà budgétisés mais, contrairement à ce qui se passe avec d’autres projets dans lesquels les politiques se précipitent pour donner les délais de début et de fin des travaux – pas toujours respectés –, on ne sait rien du calendrier prévu pour l’arène au-delà du fait que les documents de réforme sont en cours de traitement et qu’ils doivent recevoir l’approbation de la Commission provinciale du patrimoine. Luis Salaya, maire PSOE depuis 2019, qui n’a jamais caché le fait que la reprise des arènes de Cáceres n’est pas une priorité pour lui, s’est limité à dire, la semaine dernière, qu’il espère que ce sera fait « bientôt », après que le Parti Popular a de nouveau soulevé le soupçon que la municipalité retarde délibérément le processus pour empêcher la corrida d’avoir lieu lors des prochaines Ferias de San Fernando, fin mai. Le maire nie cela et fait valoir que les procédures sont lentes précisément parce qu’il s’agit d’un bâtiment protégé dans lequel toute intervention doit être effectuée avec des garanties – éternel refrain.

     Il est évident que les divergences politiques et idéologiques qui entourent la tauromachie sont un facteur déterminant, et cette arène de Cáceres, une nouvelle victime silencieuse. La plaza représente une importance patrimoniale et cet espace est fort utile, permettant d’y célébrer de nombreux évènements culturels différents et pas essentiellement des festivités taurines.

 

     Inaugurées le 6 août 1846 avec des toros de Gaspar Muñoz, elles ont connu leur dernière corrida le 2 juin 2019 pour un mano a mano Emilio de Justo et le vétéran Juan Mora, toros de El Pilar.   

      Qu’en sera-t’il en mai ? Cáceres subira-t’elle le sort de Ciudad Real qui verra ses arènes réduites au silence pour une troisième temporada sans toros (Cositas : "Des pelles et des grues", 21 décembre 2021). Deux capitales de province, Cáceres 95 000 habitants et Ciudad Real 75 000, orphelines de leurs toros.

                                                                      Gilbert Lamarque

Commenter cet article