MADELEINE, L'épilogue
Dimanche 22. Ste Marie Madeleine. 18H, des trous dans les gradins. Même le soleil fatigue.
Il y avait corrida au Moun…
et tarde hommage à Joe Dassin (1938-1980).
Oui, il y a eu corrida au Plumaçon, n’en déplaise aux grincheux, aux éternels insatisfaits dont j’arbore parfois le pavillon !

Après les douceurs des mano a mano et autres confiseries, les Dolores n’ont point failli à leur réputation. Peu homogènes de présentation, les comportements furent divers et les coiffures parfois discutées et discutables.
Ce fut dans l’ensemble une mansada.
Merci aux trois belluaires de s’être mesurés à un tel bétail.
Les picadors eux, pour certains, un ton en dessous.
Une partie majoritaire du public n’étant pas en phase avec le menu dominical.
Mais beaucoup d’intérêt. Un seul piquero en piste.
Attitude déconcertante du tambour major qui refuse la cape d’Octavio CHACÓN. Et un manso, un !

Châtié en 4 rencontres (bien la 3e), il met la tête dans les derechazos conduits en plein centre du rond. Ceci débute fort convenablement. A gauche, la muleta pâtit et le retour à droite ne se fait pas sur investissement. Désarmé, la musique ne s’interrompt pas.
Pinchazo, blessé à la main gauche, puis entière au ralenti. Mort spectaculaire du Dolores.
A l’arrastre, admirons les belles robes à damiers des mules de Mimi !
Pétition, en vain (il se vérifiera, par la suite que, seule celle-ci aurait été méritée). Vuelta. Octavio aujourd’hui est une garantie.
Revenu, la main bandée, O. CHACÓN amène Carafea (10/2013) à la cavalerie pour 3 rencontres dont un puyazo, le tout mal exécuté. Débandade aux banderilles. Carafea est tardo, les séries des deux mains sont difficiles à lier. La peste est sur le sable, sournoise.
Echec aux aciers. Arrastre sifflé.

Pepe MORAL a été plébiscité par les abonnés, paraît-il. Il ne m’a pas convaincu dans ce cartel. Toréant avec le pico, fuera de cacho, il exécuta quelques derechazos, le negro fuyant, geignant, grattant. Une pincée de naturelles et le Dolores va musarder vers les planches.
Entière légèrement de côté. Salut.
Le quinto Bilbatero est plus léger mais bien peigné. Il met les reins sur deux bonnes piques. Des passes sur les deux rives, notamment à gauche où Pepe est profilé et n’allonge pas la charge. Une oreille tombe du palco après une épée d’effet rapide mais ladeada. Merci M. Lalanne !...

Du costaud, du lourd pour Juan LEAL. Peu commode au canasson, le Dolores provoque un batacazo (2 rencontres et 1/2). Bon comportement du bicho aux palos. Après brindis au public, voici la tauromachie, la faena à l’envers : début à genoux du centre du redondel… les gradins apprécient, alors…
Juan cite à mi-distance après derechazos, c’est judicieux. Suivent deux bonnes séries de la droite et hop, tampon en prenant la gauche. C’est parti, faena encimista, de pueblo, on en redemande ! De l’émotion, soit-disant. Deux demi-épées et six coups de descabello. Salut.

Un autre Carafea surgit des ténèbres, protesté pour son trapio aimable et l’état de sa corne droite. Il sera noble, mais oui ! A la suerte de banderilles, notre "fifrelin" qui n’est pas une vétille, muet depuis Madeleine 2017, reprend du service sur ce dernier toro de la feria : ovation ! La retraite pour lui aussi ?
LEAL / CASTELLITA démarre à la flanelle par des cambiadas hasardeuses du cœur de l’arène. Des séries enchaînées à mi-distance, main droite, plus délicat à gauche. La charge se réduit. L’Arlésien profilé et désarmé, la zizique continue (les dernières notes du maestro à la baguette). En conclusion, je ne sais comment dire : LEAL en mode Juan ou Juan en mode LEAL ? Le garçon flirte avec les cornes après quelques redondos. A son âge, j’aurai trouvé d’autres créatures moins pointues et plus girondes pour une bluette !
Entière très basse. Salut.
Cher Juan, nous ne contestons pas ton courage mais, tes compagnons le prouvent également, sur une note différente.
Soirée spéciale Joe Dassin mise en musique par la dynamique banda de Samadet, Lous Faïences. Je vous livre en vrac : L’Amérique, Les Champs-Elysées, Siffler sur la colline, l’incontournable : Dans les yeux d’Émilie.
Il est certain que nos trois toreros n’étaient pas venus La fleur aux dents pour venir déguster Les petits pains au chocolat !
Merci à Maritie et Gilbert Carpentier : Le dernier slow vient de s’achever. Place à Madeleine 2019.
Mais laquelle ? Marie de Béthanie, Marie de Magdala ou la pécheresse anonyme de saint Luc qui fit irruption en plein repas chez Simon le pharisien. Ça ne se fait pas ! Mais j’opterai pour la mystérieuse affamée !
Gilbert LAMARQUE