PENTECÔTAVIC IV
LUNDI 10 JUIN. 17H. CORRIDA
Le retour des braves
Le lot de Pedraza de Yeltes est bien présenté bien que le premier soit très corpulent et le cinquième, accidenté au tercio de piques, provoquant une chute, soit du type croisé entre le zébu et le biou. Braves, puissants sous 18 piques offrant beaucoup de potentialités à la muleta.
Des qualités tout au long de la corrida pour démontrer toute leur caste.

Daniel Luque
ne m’a pas convaincu avec "Portador", le brave qui porte un « berceau » pour grand nouveau-né, poussant sous les trois piques. Faena hésitante du centre puis menée tambour battant, séries prudentes des deux mains. Le travail est fait. Entière jusqu’à la garde, oreille obtenue après faible pétition à tel point que Luque la dissimule, entamant la vuelta à la vitesse de la lumière.
Un autre Luque fait son apparition devant "Dudanoches", colorado propriétaire d’un beau balcon exempt de toute fleur. Le toro s’élance avec un joli galop pour les trois rencontres chevalines. Panique à bord, les banderilleros et banderilles en désordre, le jeu de fléchettes n’étant pas du goût du Pedraza. Par la suite, il se met en mode défense, Daniel aussi. Encore une faena électrique, le pico est en service, le torero gardant un intervalle mais ayant du recours, une excellente technique, trouve la bonne distance sur ce travail uniquement droitier, terminé par une entière dans la croix. Oreille du « triomphe ».

Juan del Álamo
« se trouva fort dépourvu quand "Niñero" fut venu ». Le brave moins lourd que le précédent, n’inspire pas notre salmantin. Le troisième puyazo est contesté par une partie du public (?) Bon tercio de palos, brindis aux tendidos. Juan donne de la voix, n’arrive pas a baissé la tête du cornu, la flanelle sans cesse accrochée, un désarmé. A nouveau désarmé à la mise à mort, c’est un échec. Quelques sifflets troublent le silence.
"Bello" étant changé par "Sombrillo" (novembre 2014) à la vilaine frimousse, bizco, est assez fade, un peu faible, mais prend deux piques avec style. Juan est à créditer des meilleures naturelles de la tarde mais le quinto bis l’oblige à se replacer sans cesse. La faena est trop longue. La demie delantera n’a aucun effet, le peu de bénéfice est consommé et les trois avis sonnent.

M.Á. Pacheco
"Resistidor", beau castaño sème la terreur au premier tiers, provocant un batacazo, rechargeant le cheval seul sans sa monture. Treize toreros, peones, monosabios, tout le monde sur le pont. Puis suivent une quatrième rencontre bien ajustée suivie d’une cinquième dans l’épaule. Panique aussi au tercio de banderilles raccompagnant illico chaque banderillero jusqu’aux barrières. L’invité de la dernière heure, ovationné avant le premier combat, M.Á. Pacheco débute par derechazos main basse, citant de loin. La musique attaque sur la main gauche prise trop tard. Les charges sont courtes, le toro distrait jette des regards furtifs vers les tablas. Entière très basse mais le Gaditan est ovationné. Logiquement pas de vuelta al ruedo pour "Resistidor" malgré une pétition en demie teinte.
Le colorado fermant la feria est brave en quatre rencontres pour trois piques. Salut du banderillero Daniel Sanchez. Le Pedraza arrive un peu faible à la muleta, "humilie" sur les derechazos, la main gauche étant vite remisée. Une entière légèrement contraire, descabellos et deux avis.
Une arène mieux garnie, plus de 3/4 d’arène.
La jeunesse a du bon et démontre que des toros d’âge correct comme ce lot, engendre une bonne corrida, au jeu varié et intéressant.
Gilbert LAMARQUE
Photos, Fred Martinez.