L’ENCIERRO DE PAMPLONA. 2ème partie
ENCIERRILLO

La veille de l’encierro se déroule de nuit, l’encierrillo, vers 23 h. Pas d’horaires fixes et ne figurant pas dans le programme festif dans un souci de discrétion.
L’opération consiste à mener les toros, accompagnés des cabestros, des corrales de la Rochapea** où ils séjournent avant les corridas jusqu’au corral de Santo Domingo d’où ils s’élanceront le lendemain.
Sur ce parcours qui mesure 440 m, aucune personne n’est admise.
Jusqu’au XIXe siècle, les toros destinés à la corrida passaient quelques jours dans les pâturages de Soto de Esquirez, un site relativement éloigné du centre-ville. A l’aube, ils étaient conduits jusqu’au pré de San Roque (Cuesta de la Reina) à travers les rues actuelles de Fuente del Hierro et Vuelta del Castillo. Afin de raccourcir le parcours, il fut décidé de faire le trajet en deux étapes ; la première, ou encierrillo, pour conduire les bêtes jusqu’à l’actuelle Cuesta de la Reina et la seconde, qui est devenue le parcours de l’encierro. Suite à l’accroissement démographique de Pampelune à la fin du XIXe siècle et à la fuite du bétail en 1898* en plein transfert, des mesures de sécurité sont mises en place dès l’année suivante et le premier encierrillo a lieu, tel que nous le connaissons actuellement. Ainsi prirent naissance les fameux Corralillos del Gas qui doivent leur nom à l’ancienne usine à gaz qui existait à cet endroit.
Vers 23h donc, le Chef de la Police Municipale, assisté d’agents municipaux, ordonne la libération du parcours. Un coup de clairon annonce que le troupeau est prêt dans les corrals de la Rochapea. Sur le pont de la Rochapea, un agent signale, par un autre coup de clairon, que la voie est dégagée. C’est le signal et les toros parcourent les 440 m qui les séparent de Santo Domingo. Un troisième agent confirme que tous sont entrés dans les chiqueros.
Anecdote : des toros se sont échappés et sont tombés dans la rivière, l’Arga durant les encierrillos de 1915, 1922 et 1957.
*En 1898, des "voyous" épouvantèrent le troupeau. Cinq toros furent retrouvés quelques jours plus tard dans la Vallée de Goñi à 30 km de Pampelune, mais le sixième continua à errer à travers champs dans la région jusqu’au mois d’octobre !
**Rochapea, excepté le Casco Antiguo, c’est le quartier le plus ancien, il est situé à l’extérieur des murailles en contre-bas. Il prend son nom de la tour de la Rocha qui défendait la ville dans la partie occupée aujourd’hui par le Musée de Navarre.
LE MONUMENT À L’ENCIERRO

Ce magnifique monument se situe Avenida de Roncesvalles face à l’entrée principale des arènes.
Cette réalisation en bronze patiné mesure 11 m de long sur 4 m de large.
Cet encierro est l’œuvre de Rafael de Huerta Celaya natif de Bilbao, créateur entre autres, du Monument al Pastor (1983) à Idiazábal dans le Guipúzcoa.

Une première phase de ce groupe sculptural fut établie en 1994 et agrandie en 2007. Le sculpteur s’est "autoportraituré" en coureur tombé au sol.
C’est une œuvre d’une grande virtuosité et d’un bel équilibre de forces.

HEMINGWAY
Incontournable, un mot sur Ernest. La notoriété de Pampelune et de l’encierro proviennent certainement pour partie, de l’Americano qui séjourna longtemps en Navarre pendant la Guerre Civile et qui était aussi grand aficionado des Sanfermines et de ses encierros. Il mentionne ces fêtes et encierros dans son livre : Le soleil se lève aussi.
Quand il s’installe à Pampelune, il passe une partie de son temps à l’Hôtel La Perla,

le Café Iruña
et le bar Txoko, tous situés Plaza del Castillo ainsi que d’autres lieux. L’écrivain s’arrêtait toujours au Txoko après les corridas, sa boisson habituelle était un milk-shake à la vanille et au cognac, boisson toujours servie et demandée par les touristes américains mais pas seulement.
Au Café Iruña, on a créé El Rincón de Hemingway… pour le touriste.
Une visite en Navarre et Pampelune, Iruña en basque, s’impose sur les pas des toros et d’Hemingway.
Gilbert Lamarque
