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hommages

Pedrés

Publié le par Cositas de toros

© G. Lamarque

 

            Lundi 6 septembre est mort à Madrid à l’âge de 90 ans et après une longue maladie, Pedro Martínez "Pedrés". Le torero, plus tard éleveur de bravos, était né à Albacete le 11 février 1931. Il débuta en habit de lumières dans sa ville, le 2 juillet 1950. Le 16 septembre 1951, il fit ses débuts avec picadors. Le 8 juin 1952, il se présenta à Las Ventas, coupant trois oreilles et prit l’alternative à Valence, le 12 octobre 1952, des mains de Miguel Báez "Litri" en mano a mano devant des toros de Sánchez Cobaleda, Alipio Pérez-Tabernero et José María de Soto, confirmant le 12 mai 1953 à Las Ventas avec Juan Posada et Jumillano devant du bétail d’Urquijo.

Le dimanche 19 juillet 1964 à Mont-de-Marsan

Il rivalisera souvent avec ce dernier, natif de Salamanque et son compatriote Juan Montero. Dernière temporada en 1965 et dernière séance à Hellin (Albacete), le 1er octobre en compagnie de Paco Camino et El Cordobés. Il compta 84 novilladas et 359 corridas.

 

© G. Lamarque

     Je l’avais rencontré en mai 2014 à Espeja, province de Salamanque, au sud de Ciudad Rodrigo. Devenu éleveur, il était propriétaire d’une finca, Los Labraos, possédant 1300 hectares, et à l’époque 300 têtes vivant sur 800 hectares réservés, à deux pas du Portugal. Il avait créé sa ganaderia en 1999, devise rose et blanche, origine Aldeanueva (Domecq). Il fit ses débuts de ganadero à Captieux en 2000. On découvrit la corrida de Bayonne du 9 août 2014, affublée des hideuses fundas au grand désespoir des photographes. Corrida triomphale, Julian, le mayoral salua en piste et Juan Leal qui, droit dans ses zapatillas, coupa les deux oreilles de "Caribello". Dans d’autres cercados, paissaient 120 vaches et tout le bétail vit au milieu des encinas.

 

Le maestro, le neveu et Julian, mayoral-piquero © G. Lamarque

     Invités le lendemain pour une tienta de trois vaches avec Joselito Adame et ses jeunes frères Luis David (16 ans à l’époque) et Alejandro (14 ans), nous fîmes connaissance du maestro à l’allure monacale ainsi que de son fils à fond dans les affaires paternelles et son neveu volubile. Le patriarche fit signe, la tienta débuta. Joselito était accompagné d’une partie de sa cuadrilla dont Jarocho, banderillero et peon émérite. Les trois vaches furent vues, la deuxième supérieure, à la belle charge, très exigeante. Elle s’employa sous le fer de Julian, mayoral-piquero. Les deux cadets furent invités à la fête. Ce tentadero fut suivi d’une collation pour 19 convives s’asseyant au signal de Pedrés, droit comme un I, libations arrosées auparavant par quelques gin tonic servis généreusement par le neveu.

Avec Joselito Adame © G. Lamarque

     Pedro Martínez "Pedrés" était satisfait, ses yeux charbonneux brillaient de satisfaction : un arc-en-ciel sous un ciel d’orage. Pour la petite histoire, le premier veau de cette bonne vache fut baptisé "Adamito".

     Le maestro termina premier de l’escalafón en 1953, créateur de la passe de muleta, la pedresina, si chère à Sébastien Castella ainsi qu’à Juan Leal. Elle consiste à éviter le toro venant de loin, muleta pliée dans la main gauche, et, à la charge du toro, à pivoter d’un quart de tour en se présentant de dos, tout en ouvrant le tissu.

© G. Lamarque

    Pedro Martínez "Pedrés" était tout en discrétion et on devinait l’altruiste au travers de son regard sombre.

                                                                      Gilbert Lamarque

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Antonio Fernández Casado

Publié le par Cositas de toros

 

            Écrivain taurin, ancien président du Club Cocherito de Bilbao, ex-novillero et innovateur de l’hôtellerie espagnole, Antonio Fernández Casado est décédé le vendredi 2 juillet à Madrid.

 

     Malgré sa naissance castillane (Valladolid) en 1950, il passe ses jeunes années dans la ville biscayenne de Santurce, Santurtzi en basque où se concentre une grande partie du port de Bilbao face à Getxo et ses plages. Au milieu de la décennie 60, il adopte le pseudonyme d’Antonio de Monterrey pour se présenter comme novillero, apodo qui lui vient de ses débuts dans la restauration en tant que serveur à la cafétéria Monterrey, une institution depuis 1952 à Bilbao, située sur la Gran Vía. Il fit son premier paseo à Getxo dans l’arène construite en 1950 sur le sable du Puerto Viejo de Algorta, le 31 juillet 1966 et le 11 juin 1967, défilait vêtu "de lumières" dans la belle ville côtière de Castro Urdiales. Il enchaîna les novilladas durant cinq ans dans le Nord de l’Espagne, la Rioja et Salamanque. "Sa" date est celle du 16 mai 1970 lorsqu’il défila dans les arènes de Vista Alegre de Bilbao lors d’une novillada sans picadors, le jour de la présentation du Niño de la Capea devant des erales de Julio Jiménez. El Niño de la Capea défila 51 fois à Bilbao comme matador et novillero, … Antonio Monterrey 3, comme novillero… Mais son avenir était ailleurs. Lorsqu’il arrête en 1971, il entame une brillante carrière à l’hôtel Ercilla, hôtel qui devint la référence de la vie culturelle de Bilbao dès les années 70 et un lieu fondamental dans la naissance de l’Aste Nagusia – la Grande Semaine. Diplômé en gestion d’entreprise de l’université voisine de Deusto, il continua d’innover dans la chaîne Tryp et, plus tard, avec la création de la chaîne High Tech Hotels en 2001.

     Il fut président de 2015 à 2018, du Club Cocherito de Bilbao créé en 1910, affirmant ici sa passion pour la tauromachie.

     Il y a quelques semaines à peine, il a publié la réédition mise à jour de Toreros de Hierro, un dictionnaire complet des toreros biscayens dont la revue Toros dans son n° 2147 du 2 juillet s’est fait l’écho. Il est aussi l’auteur de Plazas de toros viscainas, de De San Antón a Vista Alegre, cinq siècles de toros à Bilbao et aussi, le très intéressant Garapullos por Máuseres, une histoire de la tauromachie pendant la guerre civile, plus d’autres ouvrages dans la collection taurine basque de la maison d’édition La Cátedra Taurina qu’il dirigea lui-même.

   

 

 

 

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

   

 

 

 

     

     Avec la mort d’Antonio Fernández Casado, c’est une encyclopédie taurine qui se referme et un fervent défenseur de la fête du toro et de la culture en général qui nous a quitté bien trop tôt.

                                                              Gilbert Lamarque

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Quatre ans

Publié le par Cositas de toros

                                    IVÁN FANDIÑO BARROS

             Orduña, 29 septembre 1980 - Aire-sur-l'Adour, 17 juin 2017

 

Aire-sur-l'Adour. © G. Lamarque
Bilbao. © G. Lamarque

 

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Pedro Trapote

Publié le par Cositas de toros

 

          Le ganadero madrilène Pedro Trapote Mateo est décédé mardi 27 avril dans sa finca Las Majadillas à El Castillo de las Guardas. Bien que les causes du décès soient encore inconnues, l’éleveur de bravos était venu le mardi matin à Séville pour subir des tests médicaux, négatif au Covid-19, souffrant de problèmes respiratoires, on lui diagnostiqua une bronchite.

 

     Pedro Trapote avait quitté Madrid, il y a deux décennies pour se lancer dans le grand rêve de sa vie : être un éleveur de toros de combat. Il a d’abord fondé la ganaderia Toros de la Plata avec l’achat de deux "encastes" différents : Nuñez, via Manolo González, et Domecq, via Guadalest. Plus tard, il a acquis des héritiers d’Antonio Ordoñez, la finca Los Tinahones à Constantina et le bétail d’"encaste" Atanasio-Urquijo. Après la vente de cette dernière finca il y a cinq ans, les deux troupeaux cohabitent dans les pâturages de El Castillo de las Guardas, réalisant ces dernières années une belle régularité des deux fers.

Toutes les figuras des dernières décennies sont passées et continuent de passer par la ganaderia de la famille Trapote. Très proche des Rivera Ordoñez, Pedro Trapote entretenait une solide amitié avec José Tomás.

Cette finca, Las Majadillas, a été transformée, il y a plus de vingt-cinq ans pour devenir un véritable paradis pour l’élevage des bravos, riche de plus de quarante enclos, un cortijo majestueux et une grande arène de tienta.

Le père de Pedro est le célèbre homme d’affaires madrilène Pedro Trapote, propriétaire de la salle Joy Eslava*, du théâtre Barceló et de la chocolaterie San Ginés, parmi de nombreuses autres affaires.

Le fer de Toros de la Plata, devise rouge et vert, est passé en 2009 dans le premier groupe selon les accords avec la junta de la Unión de Criadores de Toros de Lidia.

Né le 7 avril 1969 à Barcelone, Pedro Trapote avait 52 ans.

Requiescat in pace.

 

Souvenir

     Au printemps 2015, l’occasion s’offrit à moi de participer à la visite des novillos de Diego Puerta, novillos retenus pour la Feria des Champs de Rieumes, en compagnie entre autres d’Yves Samin (Club taurin de Rieumes) et de Stéphane Fernandez Meca. Mais les beaux produits de la finca Resnera Alta à Castilblanco de los Arroyos (Séville) ne purent franchir la frontière vu leur condition sanitaire (cas de tuberculose bovine). Ils furent donc remplacés par les Toros de la Plata, aux belles robes, bien armés, accusant un sérieux trapío.

 

Les Toros de la Plata aux corrals de Vic. Photo J.M. Dussol

 

     Le 28 juin suivant, l’encierro fit sa présentation en France devant un bon trois quart d’arène. Louis Husson regarda sortir a hombros – généreusement – Joaquim Galdos et José Ruiz Muñoz (1 et 1 oreille).

Je notais concernant les pupilles de Pedro Trapote : « Lot bien présenté, donnant un jeu inégal, sans grande transmission, noble. »

 

*Joy Eslava.

Calle del Arenal à 5 minutes de la Puerta del Sol, du nom de son créateur, Bonifacio Eslava, théâtre en 1872, cette salle a été acquise par le père de Pedro en 1981, immense discothèque qui fut dans les années 80, le lieu de rassemblement de la "Madrid Movida". L'inauguration eut lieu dans la nuit du 24 février 1981, le lendemain du coup d'état perpétré au Congrès des députés. Elle continue à accueillir concerts, fêtes, évènements divers avec toujours de nombreuses célébrités.                                   

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      Oh ! Manu, on ouvre le 19 mai ?

                                                         Gilbert Lamarque

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Andrés Vázquez, un hommage anthume

Publié le par Cositas de toros

         

          Le torero de Villalpando (Zamora), Andrés Vázquez a été choisi à l’unanimité par le jury de la VIe édition du Prix de la Tauromachie de Castille-et-Léon (Premio Tauromaquia de Castilla y Leon) 2020 comme lauréat. Ce prix récompensant sa carrière professionnelle et le « fervent défenseur de l’intégrité du toro et du combat », mettant en valeur le protagoniste principal du spectacle. Le jury insistant sur sa carrière de matador, brillante, aux nombreux succès dans les années 60 et 70, ses triomphes à Las Ventas, sa préférence pour les élevages durs, lui qui réussit à ouvrir dix fois la porte de Las Ventas.

Le maestro a pris sa retraite à la fin des années 80, revenant dans les ruedos pour certaines occasions et ce jusqu’en 2012 quand il a tué son dernier toro à Zamora le jour de ses quatre-vingts ans et ses cinquante ans d’alternative. Un exploit qui est passé dans les annales de la tauromachie, car à ce jour, nous n’avons aucune trace d’un tel exploit accompli par ses pairs.

Le jury a également rappelé, en plus de ses succès professionnels, le parcours personnel du matador, valorisant sa générosité, tant dans l’enseignement que dans l’accompagnement des jeunes toreros. On souligne aussi sa collaboration altruiste lors de multiples festivals et autres courses caritatives donnant un coup de main là où sa participation était aussi nécessaire que requise. Preuve de tout cela, en 1975, son esprit caritatif a été récompensé, recevant le Grand Prix de la Charité ( Gran Cruz de Beneficencia). Inépuisable, il a couru toute l’Espagne pour parler de tauromachie, ayant au-delà des arènes, participé à trois longs métrages taurins.

Le Prix de la Tauromachie de Castille-et-Léon a été créé par le ministère de la Culture et du Tourisme en 2015 pour distinguer la carrière professionnelle, les mérites, les activités ou les initiatives de personnes, entités ou institutions qui ont contribué à la promotion de la tauromachie en Castille-et-Léon, cette dernière collaborant ainsi à la diffusion de ses valeurs historiques et culturelles. Ce prix annuel a récompensé lors des éditions précédentes : Santiago Martín Sánchez "El Viti" ; Victor Barrio à titre posthume ; l’éleveur Juan Ignacio Pérez-Tabernero ; les encierros de Cuellar ; et dans sa dernière édition, l’École de tauromachie de Salamanque.

Cette année le prix était présidé par "El Viti" et le directeur de l’école de tauromachie de Salamanque, José Ignacio Sánchez.

 

     Cette distinction n’implique aucune dotation financière et consiste en une sculpture commémorative. À 88 ans, Andrés Vázquez, avant de recevoir la statuette, montrant toujours sa grande forme muleta au poignet, improvisa une véronique maison avec une veste empruntée. En dehors de cette "prouesse", n’oublions pas qu’il fut le premier torero, aux arènes de Las Ventas, à affronter seul, six Victorinos, le 3 mai 1970, et qu’il quitta le ruedo madrilène par la Grande Porte, à dix reprises ! El Nono, ainsi surnommé, ne fut dépassé seulement dans ce triomphe que par trois légendes dans toute l’histoire de Las Ventas.

 

 

     Bel hommage à ce torero intemporel né en 1932 à Villalpando où il réside toujours, qui sut triompher devant tous les "encastes" qui ont fait de lui, ce torero pour l’éternité.

Longue vie Maestro !

 

PS. Avant que l’on ne me pose la question, voici les trois légendes qui sortirent plus de dix fois a hombros por la Puerta Grande :

- Santiago Martín "El Viti", 14 fois.

- Paco Camino, 12.

- Antonio Bienvenida, 11.

Francisco Ruiz Miguel rejoignit Andrés Vázquez, lui aussi "touchant le ciel" à 10 reprises.

     L’aficionado venant dans les années 60/70 aux arènes du Plumaçon à Mont-de-Marsan, n’eut pas l’occasion d’applaudir Andrés Vázquez. Il ne foula en aucun cas le sable du ruedo montois ni comme novillero, matador ni en festival. Au fil des temporadas, participèrent à la Feria de la Madeleine, les Vázquez suivants : Francisco Martín, Pepe Luis, Manolo, Curro, Javier mais point d'Andrés. À cette époque, la casa Chopera régnait au Plumaçon comme à Vista Alegre à Bilbao où Andrés défila à six reprises : 62 (2), 63, 67 et 71(2). Il vint bien en France, notamment à Beaucaire sous les platanes en août 1967, repartant, un garrot en travers de la cuisse, victime de son second adversaire. Alors, quelles raisons pour bannir à ce point le Plumaçon ?

 

                                                       Gilbert Lamarque

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