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hommages

Manuel Celis "El Bombero Torero"

Publié le par Cositas de toros

       

               

                      Manuel Celis Díez disparu en mars à 87ans, a eu, avec son personnage de Manolín, succès et triomphes exceptionnels dans le spectacle fondé par son père, el Bombero Torero.

 

 

     Avec lui s’achève une époque de gloire d’un temps révolu. Spectacle de comédie taurine, souvent musical que tout le monde appelait charlotade, spectacle qui a rempli de nombreuses arènes d’un public familial et festif en Espagne, en France et en Amérique latine au XXe siècle.

Charlot, Llapisera, el Empastre et el Bombero Torero ont marqué une époque où la tauromachie cocasse concluait les ferias où, à de nombreuses reprises, elle permettait le sauvetage économique si les grandes festivités, les spectacles majeurs ne s’étaient pas bien passés, tendidos dégarnis…

Manuel Celis Díez est né à Madrid le 21 juillet 1933. Son père, Pablo Celis, a popularisé son personnage charismatique du Bombero Torero dès 1928, où, en plus des numéros musicaux, il a ajouté les célèbres nains toreros (enanitos toreros). Cependant, le fils dut se battre dans les spectacles, vulgarisant le personnage de Manolín, avant que son père, convaincu par ses succès, ne l’intègre définitivement dans le clan familial.

 

Sa renommée grandit.

     ... pas les nains.

 

     

      Avec son frère Eugenio, il prit la direction de la troupe dans les années soixante-dix, et reçut "l’alternative", de bombero a bombero, dans laquelle l’échange des "outils" se faisait avec un casque de pompier sur le chef. La renommée del Bombero Torero y de sus enanitos toreros grandit et les saisons s’étirèrent. Il y eut de nombreux triomphes mais aussi des tardes amères pour Manuel Celis car dans l’arène il n’y a pas de petit ennemi ; il souffrit de nombreuses cornadas tout au long de sa carrière ; les plus graves : Grenade en 1964, Bogota en 1977 et au Mexique en 1982.

Depuis plusieurs années, ces spectacles comiques remplis d’humour mais aussi de courage et d’exploits physiques, ont disparu ou végètent, bannis par le politiquement correct. Le petit-fils du fondateur s’est éclipsé de l’arène, il y a de cela, trois saisons.

Combien d’enfants, de familles se sont divertis durant ces après-midi avec Manolín ou El Platanito, autre grand comique !

Le torero Francisco Gabriel Pericás (Saragosse 1951- Palma de Majorque 2014) était le petit-fils de Gabriel Pericás "Marino Charlot" qui fit les délices des enfants à la fin du XIXe siècle. Il y en eut d’autres.

 

   

       Concernant Blas Romero "El Platanito" né à Castuera (Badajoz) en 1945, il connut son heure de gloire dans les années soixante après être passé par un établissement correctionnel. C’est à l’âge de 15 ans quittant sa famille, qu’il part tenter sa chance. Il abandonne les ruedos en 1975 et il se convertit en vendeur de loterie dans la rue et aussi dans la périphérie de la plaza de Las Ventas.

 

A Las Ventas

 

      Nous sommes loin du torero ayant amassé une fortune, propriétaire d’une finca, de cultures ou d’élevage ou tout simplement vivant de ses rentes.

 

     Comme vous le savez, dans ces spectacles, il y avait ce que l’on appelait "la partie sérieuse" où était combattu et mis à mort un becerro ou novillo par un aspirant torero. Manolete était l’un d’entre-eux ; plus tard on remarqua Antoñete, Ortega Cano, Espartaco et consort.

Les artistes, Llapisera, El Empastre, El Platanito, El Bombero torero Manolín méritent notre respect. Toreo comique, charlotade, certes, mais aujourd’hui (du moins jusqu’en 2019) sortant des arènes on pouvait entendre certains au final d’une corrida, s’exclamer : "c’était une charlotade !", atteignant le degré zéro de la qualité.

Et bien non, la charlotade était bien au-dessus !

 

                                              Gilbert Lamarque

 

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Inégalités

Publié le par Cositas de toros

 

     Sur les tendidos.

 

Paseo de Colón

 

          Dimanche 18 avril, deux spectacles sont programmés sur le Paseo de Colón à Séville à six heures d’intervalle. Le premier, un concert de bandes originales de films avec des pièces d’Ennio Morricone, John Williams et Hans Zimmer au Teatro de la Maestranza à midi ; le second, une corrida avec Morante de la Puebla, Roca Rey et Pablo Aguado dans la Real Maestranza à 18 heures.

Voici encore un élément de discorde.

Le Teatro organisera ce concert avec 60 % de la capacité et un espace libre tous les quatre sièges !!! et ceci à l’intérieur.

La Real Maestranza devra inaugurer sa temporada avec une distance d’un mètre et demi entre chaque spectateur (devant, à côté, derrière), ce qui représentera 12 % de sa capacité !!!… en extérieur.

Morante de la Puebla : « Le mètre et demi qu’on exige pour les toros n’est pas respecté au Congrès. »

 

     Au campo.

 

© J.M. Serrano

 

          L’Unión de Criadores de Toros de Lidia a demandé ce mercredi à la Junta de Andalucía de comprendre la situation que traverse la tauromachie et de permettre l’application de mesures de sécurité et d’hygiène pour prévenir les risques de contagion, comme prévu dans la loi 2/2021, comme il est appliqué dans d’autres spectacles de la communauté andalouse (cinémas, théâtres, salles d’évènements… ) afin de permettre la célébration de festivals culturels taurins programmés pour les mois d’avril et mai.

La crise sanitaire a fait du ganado bravo l’un des secteurs les plus directement sacrifiés, ayant pratiquement paralysé son activité depuis le début de la pandémie il y a plus d’un an.

En 2020, les éleveurs de bravos n’ont pu faire face qu’à 1 % de leur production, ce qui entraîne des pertes économiques qui dépassent déjà 150 millions d’euros, et fait disparaître de nombreux troupeaux avec le désastre écologique et génétique que cela implique.

« Nous demandons qu’avec des conditions sanitaires garantissant la sécurité des participants, l’activité taurine puisse être rétablie car elle est déjà pratiquée dans d’autres manifestations culturelles. On ne comprend pas comment dans les festivités taurines qui se déroulent principalement en extérieur, la distance de sécurité d’un mètre et demi doit être respectée, car dans le métro, bus ou AVE, etc. , cette mesure n’est pas appliquée » déclare l’UCTL. Et l’UCTL de rajouter, « nous défendons une culture sûre, et il a été démontré que les spectacles taurins n’ont pas été une source de contagion, mais plutôt d’un comportement exemplaire de la part des aficionados ».

                                                        Gilbert Lamarque

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Jean Grenet

Publié le par Cositas de toros

                       UN COMBATTANT AFICIONADO NOUS A QUITTÉ

 

               L’ancien maire de Bayonne, Jean Grenet, est décédé hier mardi 23 février à son domicile, à l’age de 81 ans des suites d’une longue maladie.

 

     Il fut élu maire en 1995, remplaçant son père Henri Grenet, malade. Il restera le premier magistrat de sa chère ville de Bayonne jusqu’en 2014. C’est sous son mandat que la cité des bords de Nive et Adour obtint le label "Ville d’Art et d’Histoire".

     Dans le domaine politique, il fut également conseiller général (1992/1995), régional (1998/2002) et bien sûr député élu à deux reprises dans l’hémicycle et deux fois suppléant d’Alain Lamassoure nommé au Gouvernement par deux fois (1993/1997 et 2002/2012).

     Le chirurgien qu’il fut, succéda aussi à son père à la tête de la clinique Paulmy que ce dernier avait fondée.

     En bon Bayonnais, il resta un passionné de l’Aviron qu’il présida durant 14 ans devenant en juin 1976, le dixième président du club bleu et blanc jusqu’en 1989, avant d’hériter des clés de la ville. Il œuvra longtemps pour garder un club professionnel compétitif dans sa ville.

     Au sein de son parcours en politique, il se battit aussi pour son autre passion, la tauromachie. Jean Grenet fut avec François Loncle coprésident du groupe d’études sur la tauromachie à l’Assemblée nationale où l’on comptait aussi, entre autres, Manuel Valls et le Landais Alain Vidalies. Le président du groupe est, aujourd’hui, Alain Marleix, député du Cantal.

 

Avril 2019. Grand salon de l'Hôtel de Ville avec Olivier Baratchart. Photo G. Lamarque

     

     Jean Grenet fut également président de l’UVTF à deux reprises et le chirurgien spécialiste en chirurgie viscérale, sauva la vie de Joël Matray. Le 14 juillet 1982, à Lachepaillet, Joël Matray, novillero puntero, né à Montmorency en juin 1958, est victime d’une terrible blessure, une des plus terribles de toute l’histoire française de la tauromachie. Le coup de corne est gravissime dans l’iliaque externe et dans le ventre. Entre le sable des arènes et l’infirmerie, le novillero perd trois litres de sang ! Malgré la difficulté et l’urgence, le docteur Grenet réussit à "clamper". Départ pour la clinique où le chirurgien opérera durant quatre heures trente !*

     Il fut aussi l’homme des polémiques comme bon nombre d’élus avec notamment le financement à perte des corridas, ou l’obtention de locaux publics à des associations (peñas) qui lui étaient proches…

     L’homme de cœur et de passions s’en est allé, l’homme de caractère au grand charisme. Une longue page d’histoire intimement mêlée à sa ville de Bayonne se termine avec lui.

     Aujourd’hui, c’est de l’émotion et du chagrin que ressentent la plupart des Bayonnais.

 

     Du balcon de l’Hôtel de ville, lors des fêtes de Bayonne, à la remise des clés, il chantait :

 

       Salut Bayoune

Salut Bayoune, peutite flou

Proche le Nibe, proche l’Adou

Maynade à le berbe gascoune

Charmante é gauyouse citat,

Ount respiren le libertat,

Salut Bayoune !

 

     Aujourd’hui, c’est toute une ville qui vous salue.

*Cet épisode est à lire dans le livre d’entretiens que Pierre Vidal lui a consacré. Jean Grenet. L’afición sous toutes ses formes. Éditions Gascogne.

                                       

                                                    Gilbert Lamarque

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Alicia Tomás

Publié le par Cositas de toros

         

       

                             Vedette, torera et icône de l"ouverture"

 

       L’artiste aux multiples facettes Alicia Tomás est décédé à l’âge de 80 ans dans sa ville natale, Barcelone, le 2 février 2021.

Mais qui, de ce côté-ci des Pyrénées, connaît Alicia Tomás née le 17 octobre 1940 ?

     Après des études de musique et de danse, elle débute sa carrière dans les groupes de danse des théâtres du célèbre Barcelona Parallel où elle devient l’une des vedettes les plus populaires.

 

1969

     Cette popularité l’amène à participer en tant qu’actrice à plusieurs films à partir de 1967.

En 1974, héritière de l’afición de son père et habituée à fréquenter les deux* arènes de Barcelone, elle décide de prendre un sérieux virage et commence à toréer en public ; l’Alicantine Angela Hernández avait réussi auparavant à obtenir du gouvernement franquiste la levée de l’interdiction des femmes dans l’arène qui était en vigueur depuis près de quarante ans.

 

Novillada à Talayuela (Cáceres) en 1975... une becerrada, non ?

     Sa première apparition en tant que torera a lieu à Torreperogil, province de Jaén, le 9 septembre 1974, à 34 ans, juste un mois avant de subir sa première et unique cornada en plaza de Guadalajara.

 

Alcalá de Henares 1976. Maribel Atiénzar, Mari Fortes, La Algabeña, Rosarito de Colombia, Alicia Tomás et Lola Maya.

 

     Deux temporadas plus tard, après avoir débuté dans le coso madrileño de Vista Alegre, elle forme un fameux cartel aux côtés de Rosario de Colombia, Ángela, La Algabeña, Lola Maya et Mari Fortes, avec lequel, sous la direction de l’impresario Paco Rodríguez, elle fait le tour de l’Espagne.

 

Mars 1977

     Malgré tout, et une fois qu’elle a fait la couverture signifiante du magazine Interviú, en tenue vaporeuse, elle décide de se retirer de l’arène, insatisfaite de ses cachets, elle retourne sur la scène et les plateaux de tournage en participant aussi, dans les années 1990 à plusieurs séries de la télévision régionale catalane.

Mariée en 2010, à 70 ans avec sa compagne Pilar Martín, elle fait de nouveau une brève incursion dans le mundillo, mais cette fois en tant qu’apoderada du madrilène Rafael Perea "El Boni" alors novillero.

 

7/09/1974

     Ayant pris connaissance de sa disparition, le torero Saúl Jiménez Fortes, fils de son ancienne camarade des arènes Mari Fortes, a écrit à propos d’Alicia Tomás : « Quarante-cinq ans plus tard, au XXIe siècle, dans une société avancée, moderne, libre et socialement égalitaire comme celle dans laquelle nous vivons, qu’une célèbre actrice catalane en vient à être torero, pour voir ce qui se passe… La bravoure se manifeste autant ou plus dans la vie que dans le ruedo. Repose en paix. »

 

Voilà une trajectoire peu commune, des boas en plumes aux capotes de torear.

 

*La Monumental inaugurée en 1914, voit en 2014, un projet visant à transformer ces arènes en une mosquée avec un minaret de trois cents mètres de haut, être abandonné, ouf. Aujourd’hui, la Monumental se visite un peu comme le Colisée de Rome... Le musée taurin préservé, se visite aussi.

Las Arenas inaugurées en 1900 se ferment sur le dernier spectacle le 9 juin 1977. Elles sont transformées en centre commercial en 2001.

                                                          Gilbert Lamarque

 

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