échos de Céret
Les tendidos transformés en un amas de chair humaine imbibé de transpiration, l'oeil éteint et le cerveau fondu sous plus de 30° C. Non, simplement la flamme cérétane. La veille, la corrida des Saltillo étant annulée pour cause d'un gros orage comme seul ,les catalans savent faire. Donc l'unique corrida de cette feria fut alimentée par le fer des Sobral, superbes, hauts et lourds mais l'ensemble manqua de fond et d'un peu de force. Tous furent ovationnés dès leur entrée dans le ruedo. Le premier, "Presidiario", 580kg annoncés, negro mulato, brave, puissant, infligea un batacazo contre les planches. Le piquero Francisco Romero Sánchez est ovationné, sale habitude pour un batacazo spectaculaire. Curro Diaz, auteur d'une faena courte mais allurée, muleta main basse. Une entière de côté. Salut discret au tiers. Palmitas à l'arrastre. "Preso", le quatrième, administra un autre batacazo où les planches volèrent. Six passes de cape lors du tercio de banderilles vite expédié. Curro Diaz ne se confie pas. Silence après une entière.
"Rastemengo", salinero claro, pousse et colle au peto. Ivan Garcia est ovationné aux palos. Peu inspiré, Fernando Robleño torée du bout du pico, l'amenant sur les extérieurs, le Sobral transmettant si peu. Une demi lame, silence. Dernier toro à Céret de Robleño, "Hablador", cárdeno, n'est qu'un bon manso qui met les reins. Il est "encasté", reçoit trois piques, partant de loin pour la dernière. Faible cuadrilla qui nous offrit de pauvres mises en suerte devant la cavalerie. Vuelta de despedida (on pouvait rêver d'une autre sortie). Par la suite, après avoir reçu des mains du maire, la médaille de la cité catalane, Robleño fut fêté par les tendidos.
Juan de Castilla sembla avoir le plus d'envie. Il reçut "Trasfero" par un capoteo enlevé. La suite ne fut qu'un coup d'esbroufe. Après un bon tercio de banderilles, le tout s'évapora sous le soleil revenu. Entière de côté mais efficiente. Silence.
Il conclut la tarde avec "Travieso", veleto maximo ! aussi grand que le Canigou, prenant une vara sur le passage, les 2 et 3 ordinaires. Le colombien abrégea par deux tiers de lame caidita. On ne lui en voudra pas. Silence.
Au palco, le trio présidentiel de la revue Toros pour fêter les 100 ans ! Bernard Sicet, Eric Dumont, Renaud Maillard. Les tendidos bien garnis, c'est une habitude. Le prix au meilleur picador n'est pas attribué.
En matinée, devant un nombreux public évoluèrent les novillos des frères Quintas, derniers détenteurs du sang rare de l'"encaste" de Vicente Martinez Sainz, la fameuse caste Jijona.
Après la guerre civile, Alfredo Quintas acquit ce qui restait de l'élevage en 1942. Vicente Martinez constitua en 1852 son élevage à partir d'éléments venant de la famille de Don José Jijon de Villa Rubia de los Ojos (Ciudad Real). Vicente Martinez est un grand nom de Colmenar Viejo, région privilégiée à l'époque pour le toro bravo. Bien peu de personnes auront détenu autant de qualités extraordinaires que ce ganadero. En dehors de sa grande intelligence du bétail, d(une afición exceptionnelle, durant 40 ans, ses toros furent toréés dans les plus importantes plazas d'Espagne, Madrid, Barcelone, Valence, Bilbao, Saint-Sébastien, Burgos, Saragosse ... et en France, Mont-de-Marsan dès 1901, Bordeaux-Caudéran, Nîmes, Béziers, ... et c'est alors que je vis avec quelque émotion, ces produits, héritiers d'une autre époque.
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"Virgencito" reçu à porta gayola, il répond, baissant la tête dans la cape de Jesús de la Calzada. Bien mené au cheval, à mi distance, la pique est dans l'épaule. Il prend trous rations en mettant les reins. Le Quintas se défend sous la flanelle, naturelles non liées. Entière tombée, mort longue. Salut, palmas à l'arrastre. Puis ce fut un défilé de 5 berrendos où Jesús de la Calzada et Pepe Luis Cirugeda parurent peu inspirés.
Seul, Mario Vilau, décidé, nous sortit de notre apathie par des véroniques bien dessinées. Passons sur les tercios de varas et de banderilles. "Pensionista" lorgne les chevilles. Le jeune Catalan abrège. Entière en place, pétition, oreille.
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L'invalide "Macarito" est remplacé par "Canadiense" autre berrendo qui s'emploie sous le peto. Le Catalan monopolise la sympathie des tendidos. Débutent les premiers "Olé" avec les derechazos. Sevrés la veille, on s'enivre d'un rien. Mario s'engage, bonne épée entière. Oreille, palmas à la dépouille.
Gilbert Lamarque
¡6 porta gayola 6! sans grand intérêt, sans frissons.
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