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Nîmes, impressions après la Feria

Publié le par Cositas de toros

            Nîmes se vante d'exploits infinitésimaux produisant un sentiment de disproportion de l'univers, comme l'utilisation d'un marteau-piqueur pour ouvrir une noix.

Préambule

     La Feria des enfants est annulée en raison de la météo. Comme en 2023, la Feria des enfants devait ouvrir les festivités dans les arènes nîmoises. L'évènement dédié à la transmission des cultures taurines aux plus jeunes - on s'en gargarise - ne se tiendra pas en raison de la pluie annoncée le mercredi 4 au matin. "La pluie ne permet pas d'assurer le bon déroulement de cette journée festive dédiée aux plus jeunes" écrit la société Casas and Co, délégataire de la Ville de Nîmes. Mais après "avoir exprimé ses regrets et sa déception", Casas and Co n'oublia pas "de donner rendez-vous dès demain pour l'ouverture officielle de la Feria dans les arènes de Nîmes avec la Course camarguaise"... et autres spectacles payants. Le prétexte étant, évidemment, de préserver la piste en vue de cette course, une Royale de la manade Saumade.

     Résultat, une armée de petits frustrés en déroute et l'absence de la moindre averse matinale. En revanche, une forte averse s'abattit  sur la ville l'après-midi. Mais le business fut sauvé !

Les inédits de Nîmes comme il y a les jeudis de Nîmes

     Midi Libre titre: "La feria de Nîmes ouvre son cycle de paseos de lumières et d'inédits."Diantre ! de lumières, certes, mais d'inédits ! ... 

     Inédit : Alejandro Talavante torero au cartel de la première corrida et Alejandro Talavante ganadero où ses novillos sont à l'affiche de la novillada de la "Cape d'or": il sortira, à l'occasion, sa première novillada complète en France. Il renoue avec la tradition des toreros ganaderos (Belmonte, Camino, Puerta ou, plus tard, Espartaco, Joselito, Ponce, El Juli).

     C'est tout pour les inédit. Et les absents comme on en relève dans toute feria : Roca Rey, Tomás Rufo, Emilio de Justo, et les locaux Juan Leal, El Rafi, Solal. Peut-être ces derniers seront-ils logés à l'occasion de la Feria des Vendanges ? Je préconise une Feria de Pentecôte de 7 corridas, matin, après-midi et soir ... 

     L'éternel lot de satisfaits et de mécontents.

En soirée

     On se noie dans le champagne au Lisita, ambiance bon enfant en fanfares au Prolé, boucan d'enfer au Victor Hugo, gitans et flamenco à la Placette, chez Pepe de Montijo, on y partage tapas et sangria, et la plus célèbre bodega nîmoise, les Amis de Pablo Romero et ses inévitables danseuses sévillanes, haut lieu de l'ambiance et de la culture taurine, mais c'est aussi un nid de "chichi-ponpon" du cru et d'ailleurs, qui savent toutes et tous de quel côté leur tartine est beurrée et s'ingénient à le montrer aux autres, le haut du panier. Les bobos ont aussi le droit de festoyer, vous les reconnaîtrez aisément !

Les hommages

     L'Association Française des Aficionados Practicos était au lavoir du Puits Couchoux pour rendre hommage aux "Pionniers de la Tauromachie Française": le maire Jean-Paul Fournier et notre ami Marc Serrano, matador, qui fête ses 25 ans d'alternative, le 8 juin, avec la présence du parrain, Alain Montcouquiol.

     En cette année anniversaire, souhaitons-lui un contrat dans sa bonne ville de Nîmes pour les Vendanges ! Ces quelques lignes dans un bref entretien pour le Midi Libre : "C'était le 8 juin 2000, dans les arènes de Nîmes, la réalisation d'un rêve. Lorsqu'on se passionne pour la tauromachie, pour devenir matador de toros, l'alternative est le passage obligé. Quand on débute, ça paraît insaisissable, compliqué d'arriver à ce niveau-là. Pour ma part, c'était évident que l'alternative se passe à Nîmes car je suis Nîmois. Mes premiers émois d'aficionado, je les ai eus à Nîmes."

 

Eric Dumond, Francis Fabre ©MidiLibre Alissandre Allemand

     Non loin de là, sur les hauteurs nîmoises derrière le réservoir du Mont Margarot, haut lieu de naissance de la gloire torera nîmoise, on commémorait la pose de la plaque du "passage Miqueleta, en honneur de celle qui créa la Revue Toros, il y a un siècle, le 4 juillet 1925, cérémonie du souvenir dans l'intimité. Pour en connaître un peu plus sur ce "phénomène", l'ouvrage de Pierre Dupuy et Bartolomé Benassar édité en février 2002, disponible à la librairie Teissier, 11 rue Régale à Nîmes

© Gilbert Lamarque

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     La Feria compte ses heures, la librairie Teissier achève son marathon de dédicaces d'auteurs taurins, Jacques Durand, François Bruchet, Marc Delon et bien d'autres. Nous retrouverons nos amis libraires le lendemain, lundi pour une pause littéraire en matinée à l'heure apéritive devant la librairie où l'esprit des lieux vous saisira, des livres du sol au plafond et un rare et bel éventail de livres taurins réjouira le lecteur aficionado; on y trouve le dernier recueil des Nouvelles Taurines de Mugron ;

© Gilbert Lamarque

     Vincent et Pierre-Jean sont les actuels dépositaires de cet esprit des lieux dont on se nourrit. C'est un hommage, une reconnaissance que cette remise de médaille par les clubs fondateurs de la Feria de Nîmes en 1952 : l'Union taurine Nîmoise, le Cercle taurin Nîmois, l'Aficion cheminote Nîmoise, le Club taurin lou Ferri et les Amis de Toros;

     Un autre marathonien, Clemente entame sa folle journée, corridas matin et soir avec les Victoriano del Río et les Margé. Pas de mistral en perspective, souvenir du 14 septembre lors des Vendanges. Saura-t'il mettre à profit son énorme potentiel ? Le valiente français s'imposera-t'il face aux Margé ?

Cela n'a rien à voir

     Á la buvette des arènes, on n'est plus fidèle à Perrier, suite au scandale des eaux en bouteille, on boit de la Badoit ... 

     Mais aussi, tout au long de la Feria, l'exposition des "100 ans des Pablo Romero dans la Revue Toros" à la Bodega Pablo Romero jusqu'en septembre.

     Devant la bodega du Victor Hugo, il y eut une "tentative" de détrôner les Bayonnais et leur titre de champion du monde de Paquito, record détenu depuis 2004 et renouvelé en 2010 avec 8 060 festaïres réunis. Les Nîmois ont battu le record du plus petit Paquito. Aïe ! une quarantaine de participants ! et le crocodile ferma sa gueule.

     Plus sérieusement, Laure Adler a annoncé la victoire de Sylvie Callet, lauréate du Prix Hemingway des Avocats du diable. Cette dernière a déclaré ne pas y connaître grand-chose en matière de tauromachie, et d'avoir vu une corrida, il y a longtemps ( ! ! ).

L'heure des bilans

     Novillada sans picadors où Vincent Fare présentait 4 novillos de son élevage La Paluna (Saint-Gilles). 3 000 spectateurs, c'est maigre malgré la gratuité. Mathias Sauvaire "Clovis", 2 oreilles et la queue, il sort par la Porte des Consuls.

     La "Cape d'or" a été décernée à Victor, novillada matinale, 3 500 spectateurs, c'est peu. Le jeune torero a coupé 2 et 1 oreilles face à de bons pensionnaires de Talavante, vuelta du troisième.

     Manzanares a ouvert la Porte des Consuls le samedi, Castella oreille et Lalo de María a déçu, les García Jiménez étaient d'un trapío plus en harmonie avec des arènes de première catégorie contrairement aux Garcigrande de la veille où Marco Pérez coupa 2 oreilles pour son alternative, accompagné du témoin Talavante, 2oreilles. Le parrain Morante reçu une double ovation. Deux jours plus tard, le 8 juin; il triomphait à Las Ventas coupant 1 et 1 oreilles aux Juan Pedro Domecq.

     Dimanche matin, lors de la matinale, Clemente est sorti par la Porte des Consuls coupant 3 oreilles aux toros de Victoriano, l'après-midi, il reçut un sévère coup de corne au scrotum face à son premier Margé, alliant engagement et courage. Il rejoignit la porte de l'infirmerie puis celle du CHU de Nîmes

     Miguel Ángel Perera tira son épingle du jeu, il ouvrit la porte des Consuls coupant 3 oreilles.

     Lundi matin, corrida équestre, Diego Ventura truste les trophées, cinq oreilles et une queue ; Lea Vicens en récolta trois : nombre excessif de trophées, au palco Daniel-Jean Valade , on comprend mieux.

     En résumé, la Porte des Consuls est restée ouverte toute la Feria. Devinette, qui la referma derrière lui ?

     On clôture par un fiasco de catégorie avec la sortie désastreuse des Victorino. Le solo de Borja Jiménez s'est liquéfié : un pétard mouillé, un funeste après-midi. On appréhendait cette course.

     Plus est mauvaise cette Feria, plus forte est, pour l'aficionado, l'envie de fuir. Un coup de pied sur les heures glorieuses, les dernières cartouches ont été tirées. On retiendra la clémence de la météo. On a loupé le millésime. 

                         Gilbert Lamarque

    

   

 

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TOROS

Publié le par Cositas de toros

 

 

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JUIN

Publié le par Cositas de toros

          Juin est-il le pire mois de l'année ? Oui et non. Pour des millions de Français, il est plutôt synonyme du retour des beaux jours, des longues soirées en terrasse au soleil couchant, soirées heureuses qui s'éternisent. Pour les autres, les fins de semaine sont difficiles, les jeunes adultes ne sont pas au bout de leur peine. Les voici condamnés à la kermesse de l'école, du cake maison, du gâteau au yaourt et du rosé chaud .... le centre de loisirs, les spectacles de fin d'année et autres activités extrascolaires. 

     Pour les boomers que nous sommes, il est temps d'ouvrir notre agenda : novilladas, corridas, ferias, fiestas camperas se bousculent, et juillet se pointe. Attention, à cela s'ajoute la logistique des vacances. Pas le temps de lire Marcel Proust, de se gaver, nous verrons (ou pas) cet hiver.

     Pour les lecteurs assidus, attendez quelques jours, le temps des ferias où les ouvrages traitant de la chose taurine vont envahir les étagères. Mais quantité ne vaut pas qualité.

     En attendant, les fins limiers que vous êtes, dénicheront Le Cartel d'exception (ou pas). 

Bonne temporada à tous.

PS. J'insiste et me permets d'attirer votre attention sur le phénomène dont l'impact croît à mesure que la santé psychique devient un sujet de société. Et pour cela, les libraires participent à la grande cause nationale "Santé Mentale" et vous suggèrent des livres sérieux proposant des méthodes miracles. Prenez soin de vous.

                            Gilbert Lamarque

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L'évènement Pérez

Publié le par Cositas de toros

          Le jeune torero de Salamanque est resté au pied de ses ambitions à Las Ventas. Résultat net : silence, silence, silence, saluts, vuelta et palmas. Voila le point final de sa carrière de novillero, Nîmes l'attend pour son alternative avec Morante pour parrain, Talavante pour témoin.

     Pour ceux qui l'ont suivi sur Telemadrid, une chose est certaine, Marco Pérez est un technicien hors pair démontrant comme à son habitude aguante et courage.

     Demain, il affrontera des toros de 4 ans. Le gamin est petit, le toro, grand. Peu performant aux aciers, le futur matador devra redoubler d'efforts et de technique. Les novillos de Madrid, Fuente Ymbro et El Freixo ne développaient guère d'armures démesurées. Ce fut l'échec à l'épée où El Juli, 30 ans plus tôt à Las Ventas, dans un solo de la même espèce, sortit son épingle du jeu. Point de Puerta Grande pour Marco.

     Nîmes l'attend avec les "yeux de Chimène". Rodrigue triomphera-t'il ? Avec des Garcigrande dans le "style" détestable du 9 mai à Séville (!), le doute est permis.

     Malgré tout, le bilan novilleril de l'enfant prodige - en en connut d'autres - Emilio Muñoz, par exemple, prit l'alternative à l'âge (17ans) où certains en sont encore aux novilladas sans picadors, se retirant où les autres prennent l'alternative. Le "Mozart de la tauromachie" fit quelques fausses notes et essuya quelques broncas. En 1986, après une brève carrière et des promesses flétrissantes, il se retira  amorçant en 2003 sa participation aux retransmissions télévisées avec Manolo Molés.

     Ne voyez surtout pas, ici, une ébauche de la future carrière de Marco Pérez - exit Mme Irma. Souhaitons-lui un parcours où il distillera son immense talent. Seul le temps nous le dira. Nîmes privilégie les triomphes majuscules, alors, parions que la Porte des Consuls s'ouvre pour l'occasion.

                          Gilbert Lamarque

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ENFER ET FRUSTRATION !

Publié le par Cositas de toros

          Dans les années 1930, deux chercheurs nazis voulurent ressusciter l'aurochs, pour remplacer les races dégénérées de taureaux.

     Y aurait-il, aujourd'hui, de nouveaux apprentis sorciers pour sauver et faire "revivre" les espèces à jamais éradiquées ?

     La corrida "spectacle d'exception" dont les valeurs tout comme l'aurochs ont tendance à disparaître du paysage par la faute de cartels manquant d'originalité et d'une dose non négligeable de toros en déconfiture.

     J'en veux pour preuve les indigestes Hermanos García jiménez et Olga Jiménez désignés pour les figuras que sont Morante, José María Manzanares et Talavante à Séville, le 5 mai, lors d'une tarde de "no hay billetes", un indéniable défilé de mansotes et, aussi les médiocres Garcigrande du 9 mai dans ces mêmes lieux et, quelques jours plus tard, le 11 mai à Madrid où deux invalides de Fuente Ymbro furent changés, les quatre autres accusant faiblesse, mansedumbre et provocant l'aigreur et l'irritation du conclave et, hélas, la résignation des autres soit la majorité.

     L'affiche prometteuse avait provoqué la montée en puissance des abonnements. Sur la carte les plats sont éclatants et vous font saliver, mais au final l'indigestion est à son comble.

     Quand cesserons-nous d'engendrer cet abonnement imbécile ? Les déconvenues sont multiples et l'amertume à son plus haut degré.

     Au final, ne vaut-il pas mieux un aficionado frustré qu'un aficionado trahi, trompé ou pire, désabusé ? De la frustration naît la lassitude, l'abandon mais compte tenu de cet engouement   pour l'abono, les eaux du Guadalquivir n'en finiront pas de se jeter dans l'Atlantique.

     Le confort a son prix !

   ... Abonnez-vous à Vic et Céret. 

                         Gilbert Lamarque         

       

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