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billet d'humeur

barbares, ou Aymeric le croisé

Publié le par Cositas de toros

 

     

 

                Les Égyptiens appelaient barbares tous ceux qui ne parlaient pas leur langue. Lors de conquête de la Saxe , Charlemagne déporte massivement les rebelles saxons et les remplace par des Francs pour éviter de nouvelles révoltes. Originaire de l’Asie centrale, les Huns établirent le vaste empire hunnique au Ve siècle, avec pour chefs, Moundzouk, Attila pour le plus connu qui trouvera asile dans nos livres scolaire.

     Barbare ? Personnage réputé brutal, inculte, violent, destructeur, aux mœurs dissolues… « les populations barbares du Sud ! »selon les mots du député Caron qui prétend éduquer ces hordes hirsutes d’aficionados a los toros. Décidément nous ne parlons pas la même langue. Car cet homme de bonne famille veut déposer une proposition de loi visant à interdire la corrida sur le sol français. Ceci devant l’Asemblée nationale. Son idée : modifier le Code pénal sanctionnant la maltraitance animale, mais souligne dans son article 521-1 que ses dispositions « ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut-être invoquée. D’autres s’y sont cassés les dents !

Aymeric Caron

 

Aurore Bergé

                              Les deux font la paire...

 

      Car 56 communes que vous connaissez en Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Provence – Alpes- Côte d’Azur sont dans ce cas.

     Recalé à l’oral, le bon député se tournera vers une autre proposition de loi plus cynique, l’interdiction de la corrida aux mineurs. Cette solution semble pour l’écolo antispéciste plus favorable.

     Le territoire actuel français est riche de sa diversité, de ses coutumes. Les étrangers à cela, bien policés, hautement cultivés et bardés de diplômes veulent nous imposer quelques leçons, nous, barbares du Sud assoiffés de sang, simples citoyens, aficionados, maires de nos communes, députés, sénateurs, président(e)s des Régions, celles qui nous ont vues naître. Nous laisserons-nous courber l’échine tels, sous le joug, Martin et Chouan, la paire de bœufs bien éduquée de nos aïeux. 

     Attendons novembre sereinement et réfléchissons à quelques lieux privilégiés pour la création de nouveaux musées taurins !

     Panem et circenses… De l’Antiquité nous passâmes dans le monde médiéval, les peuples migrateurs se sédentarisèrent. Puis vint une époque lisse, convenue, triste et ennuyeuse. Les musées se multiplièrent à l’initiative de quelques aficionados orphelins dans un univers de grisailles.

C’est demain, le néant, le fait de ne pas être, de ne plus être.

                                                                            Gilbert Lamarque

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BEZIERS

Publié le par Cositas de toros

On parle peu de Béziers. Son maire s’en charge...

 

 

     Les eaux de l’Orb font des vagues…En effet Robert Ménard ne cache pas son inquiétude d’avoir à organiser un jour une féria sans corrida à Béziers.

     L’édile déclare : « Je déteste la corrida, je suis végétarien, mais ma femme et moi nous la défendons. C’est  important pour la culture, pour l’humanité ». Caron, prends-en de la graine !

     Une féria sans corrida, ce n’est pas une féria, mais tout simplement les fêtes de Béziers. Mais il n’y a pas un Biterrois s’imaginant voir disparaitre cette tradition qui depuis un siècle et demi marque les alentours du 15 août dans la sous préfecture héraultaise.

 

 

     Les anti-corrida n’ont jamais été aussi proches de remporter cette épreuve. Voyez la Colombie et le Mexique qui suivent l’exemple du Venezuela et de l’Equateur.

     Située entre mer et vignoble, le maire ne mettra pas de l’eau dans son vin, l’ancien cofondateur de Reporters sans frontière ne se mettra pas sur les rails qu’a tracés sa consoeur de Gijon, Ana González, qui a délibérément mis son véto sur la corrida : Adieu Féria de Begoña !

     Le polémiste et tout nouveau député Aymeric Caron s’attaque à la corrida et se fait épingler pas les élus du Sud ! Le nouvel élu député de Paris - n’y a-t-il pas des affaires plus urgentes ? - né à Boulogne sur mer, ayant fait ses études à l’université de Lille, région taurine bien connue, est un antispéciste convaincu qui veut déposer une proposition de loi visant à interdire la corrida. Pour les fidèles lecteurs d’Astérix, associons-le à Idéfix et naturellement à Assurancetourix, le barde du village qui chante comme une casserole, finissant le banquet ligoté et bâillonné. Dans le Nord, le Pas de Calais, les combats de coqs restent autorisés. Tradition « locale ininterrompue ». Caron semble l’avoir oubliée. Que fait le Chti Caron ?

Il ne manque plus pour le duo qu’Aurore Bergé la parisienne, bien que celle-ci députée de la République En Marche soit installée porte- parole de LREM rebaptisée Renaissance… L’anti, l’opportuniste au sens factuel du terme, combien de fois a-t-elle changé de candidat qu’elle soutenait avant d’arriver chez Macron ? Elle qui avait planché sur l’émancipation artistique, la corrida semble éloignée de l’art. Elle avait remis à Matignon un rapport sur l’émancipation par la culture. Bref, nous nous éloignons des rives de l’Orb…

 

 

Robert Ménard

     Robert Ménard est marqué par ses mesures et ses déclarations, faisant polémique, mais ici le polémiste est pessimiste, est-il visionnaire ?

     Le 3 août dernier, l’indispensable président de l’Observatoire National des Cultures Taurine, j’ai nommé Viard André, s’interroge sur RMC (la radio des Grandes Gueules, des infos exclusives, bref du vent et des courants d’air avec pour chef de file Moscato et son show) sur les propos de A. Caron. Réponse claire du président de l’ONCT : « De quelle morale A. Caron nous parle-t-il ? On ne nous reproche pas ce que nous faisons mais ce que nous sommes. Il y  a des relents de xénophobie dans certaines attaques ». Notons non sans humour, que le ci-devant Caron est l’auteur d’un livre au titre quelque peu risible « Nous mourrons de nous être tant haïs »… L’ayatollah considère-t-il l’aficionado a los toros comme un étranger ? Paris, nombril de la France ? Laissons-les trimbaler leurs bons mots pour un discours stérile entre sourds et malentendants !

 

 

 

Les atouts biterrois

     Cette Féria de Béziers est l’évènement de l’été en Occitanie. Près d’un million de personnes s’y donne rendez-vous ne laissant pas insensible Monsieur le Maire qui craint qu’on vive les dernières corridas en France. Béziers est victime de son succès : ses enjeux, le monde attendu, le dispositif de sécurité ainsi que la menace qui pèse. 

     En attendant, en ouverture, Roca Rey manque sa sortie par la grande porte, la faute aux aciers. Comme l’année dernière Alberto Lopez Simon triomphe face aux taureaux de Robert Margé. Le lot de Toros des Monteilles aura entretenu l’après-midi. Troisième de féria, Pablo Aguado coupe l’oreille en solitaire. Les toros de Miura pour la corrida de clôture, et quelle clôture ! « Un franc lot de Miura et un Rubé s s sn Pinar (4 oreilles) font chavirer Béziers » (Midi Libre). Emotion permanente garantie ! Le dimanche matin la novillada concours piquée avec six élevages français, 3000 spectateurs étaient présents pour voir triompher le Chiclanero-biterrois, Christian Parejo et Lalo De Maria qui ouvrirent la grande porte. Le premier s’emparant du « tastevin d’argent » (deux oreilles d’un Roland Durand).

     Le musée taurin, rue Massol et non pas avenue Claparède, était gratuit durant la Féria, commémorant le 75e anniversaire de la mort de Manolete, montage théâtral de 36 sculptures en bronze du madrilène Puente Jerez en hommage à l’unique et grand amour du cordouan , Lope Sino, l’actrice espagnole Antonia Bronchalo Lopesina.     

     Voilà à mettre au crédit de la cité héraultaise, sans compter la dynamique Union taurine biterroise, l’ainé des clubs taurin de Béziers.

 

La seconde croisade de Robert le pieu

 

 

     Depuis un an la mairie de Béziers est propriétaire de l’ASBH, actuellement en Pro D2. Elle a su par cet achat apporter des garanties financières à la DNACG et maintenir le club  en Pro D2. Sinon l’ASBH aurait disparu de la carte du rugby professionnel.

     Cette situation inédite au rugby ne peut durer.

     Jamais une ville n’était devenue propriétaire d’un club de rugby. Robert Ménard et la ville n’ont pas vocation de rester à la tête de l’ASBH. Il cherche donc un repreneur mais le maire veille au grain ! La belle endormie aux 11 Brennus se réveillera-t-elle ? Dépositaire d’une légende, son terrain de Sauclières au bord de l’Orb où l’on a entendu rugir ses avants indéboulonnables.

 

 

     Chez les supporters, la méfiance est de rigueur, eux qui sont encore traumatisés par l épisode le l’infortuné Christophe Dominici et de l’échec de la vente en 2020. Les anciens du club verraient d’un très bon oeil à trouver un repreneur. Nombreux à Béziers y sont favorables. Répétons-le, la mairie n’a pas vocation à être propriétaire d’un club, il faut un investisseur privé ou un mécène. Le mairie l’a dit depuis le début, agissant dans l’intérêt du club à court terme. Maintenant on remet le dossier de vente sur la table.

     Ayons envie d’y croire !

     Rugby et corrida, joli programme pour l’aficionado biterrois !

     Dans les pages intérieures de Libération du mardi 16 août : « Défense des animaux. L’interdiction des corridas bientôt discutée à l’assemblée nationale », où est mentionné le nom d’A. Caron : Rien de nouveau sous le soleil.

 

Libération

Et le lendemain Libé remet le couvert : « Corrida. A Béziers, débat sur une tradition made in souffrance », avec une photo des plus discutables et un sondage de l’IFOP pour la fondation 30 millions d’amis. 77 % de français interrogés sont favorables à l’interdiction de la corrida. Que faisons-nous des 33 % restants ? Et les biterrois ont-ils la parole ? Autant sonder un syndicat de bouchers sur la consommation de viande en France !

     A Béziers, les silhouettes rouges et blanches - non, amis dacquois ! Vous n’avez pas le monopole de ces deux couleurs ! - qui remplissent les allées Paul Riquet dans une ambiance joyeuse de fête populaire, ne seront plus que fantômes hors féria.

     Les autochtones ont grandi avec ça dans leur village, on leur a inculqué ces coutumes et traditions depuis l’enfance. 

     La Féria est née avec la corrida, cela va de pair, c’est incontestable. Aujourd’hui où tout est économie, enrichissement, demandez ce qu’en pensent les commerces biterrois.

 

 

     La sous préfecture héraultaise, par ses efforts, mérite sa feria et son club de rugby, les poumons de Béziers  ! 

     Ne vivons plus avec les souvenirs du grand club champion de France. Chaque corrida réserve toujours des surprises comme la grande tarde de Miura au zénith par le triomphe de Rubénn Pinar, et pour cette saison 2022-2023 l’ASBH verra le bout du tunnel de la Pro D2.


 

     Alors, l’avenir nous appartient : La vieille cité occitane, du haut de sa cathédrale Saint Nazaire, n’a guère besoin de soins palliatifs. A la lecture du Midi Libre, à l’heure avancée des vendanges : « Un très bon cru pour cette féria 2022 avec 830.000 visiteurs estimés lors des 5 jours de festivités »…Une belle réussite bien organisée.

     Ne construisons pas sur les ruines de la vieille cité, Béziers raconte son histoire, les biterrois vous livrent les bonnes adresses, la vie continue.

     Pendant que les jeunes aficionados souhaitent se faire entendre en publiant une tribune dans le Figaro et dans un deuxième temps en organisant deux grands rassemblements à Nîmes et à Arles. La polémique autour de la légitimité de la corrida en France les ont forcés à accélérer les choses.

     La parole est à la jeunesse. Constatons que les jeunes sont nombreux à défendre ces valeurs et leurs traditions. Il n’y a pas que des cheveux blancs sur les tendidos. Les jeunes aficionados du Sud-Est et du Sud-Ouest se réunissent enfin. Les rassemblements de Nîmes et Arles n’engendreront pas la formule percutante souhaitée. Se rendre à Paris en train depuis la province aurait été plus judicieux. Par contre la tribune dans le Figaro à la place des pages locales de nos quotidiens régionaux seront lues par une grosse partie de la droite libérale et conservatrice. Cela fera, à coup sûr, « du bruit dans Landerneau » ! Le quotidien français qui règne sur l’info depuis 1826 met en exergue la réplique de Beaumarchais : « Sans la liberté de blâmer il n’est point d’éloge flatteur ». Le Figaro qui dans sa « Série d’été » met le paquet et en 5 dossier aborde : la corrida, la course landaise, les gardians… sous la plume de 5 journalistes.

     A l’heure ou j’écris ces lignes, les infos fusent de Béziers et du Sud-Est, la ville actuelle propriétaire de l’ASBH constate que de nouveaux investisseurs se font connaitre. L’ouverture du championnat est le 26 août : Attendons.

     Pendant ce temps l’UVTF sonne la mobilisation par un « mémoire de rejet » en réponse à la proposition du député Caron d’interdire la corrida.

     On bouge dans le mundillo ! Que l’assemblée fustige ce projet de loi récurrent comme les députés « frondeurs » du Gard. Des débats houleux en perspective !

     Pendant ce temps, le 15 août à Béziers lors de la Féria 500 enfants ont passé un super moment de toreo de salon aux arènes Happycionado avec le jeune torero du cru, Carlos Olsina.

 

     Admettons, les bons souvenirs de la dernière Féria trottant dans la mémoire des aficionados, les actions conjuguées des jeunes aficionados et des députés, un investisseur sérieux pour l’ASBH, Béziers dormira sur ses deux oreilles.

     … tant que l’eau de l’Orb coulera sous le Pont Vieux ! Qui sait ? Car à en croire les météorologues les plus optimistes, nos rivières et fleuves vont en s’assèchant.        

                                                                        Gilbert Lamarque

 

PS:  Pardonnez-moi ces pavés blancs peu esthétiques, peut mieux faire !

     

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L'ÉVANGILE SELON SAINT ANDRÉ

Publié le par Cositas de toros

            Tombant, sans mal, sur un court article, par blog interposé, tiré de La Marseillaise Hebdo Occitanie (22 au 28/04/22), concernant le dernier livre d’André Viard, La chair et le sens. Une religion du taureau, le journaliste qualifiait l’ouvrage de "Bible de la tauromachie". « André Viard nous a concocté ce véritable document sur une religion des taureaux avec une incroyable précision d’écriture et une documentation qui font de ce livre une sorte de Bible de la tauromachie ».

Par Belzébuth, comme il y va !

     Les liens entre le taureau et l’homme, de la mythologie à nos jours, A. Viard en a fait son fond de commerce. Après Le mythe du taureau (1996) et Tauromachies universelles (2016), voici la "Bible". Un ouvrage polémique imposant (592 pages, un demi kilo) sur un sujet qui est aussi notre rapport à l’animal.

     « L’observation des pratiques taurines des peuples indo-européens et du pourtour méditerranéen montre que le combat du taureau s’y perpétua jusqu’à son extinction à l’état sauvage. Des chasses paléolithiques à la corrida moderne, en passant par les fêtes chevaleresques de la Renaissance, cet essai sur la mythologie et l’ethnologie du taureau offre un voyage aux origines de la tauromachie ».

     Mais la tauromachie moderne, celle que nous connaissons, s’est inscrite au XVIIIe siècle et non pas avec les premières civilisations, en Crète, en Grèce et ailleurs. Les combats, les jeux ou les formes sportives entre l’homme et le taureau sauvage étaient certes une forme de tauromachie.

     Pour Viard – dans ses rêves – « le premier héros de l’humanité peint sur les parois de la grotte de Villars, lequel était un chasseur à pied qui provoquait la charge du toro pour le tuer de face ».

     Diable, la Dordogne terre taurine ! De là à écrire que ce chasseur revêtit l’habit de lumières ! En 2016, il concluait que la corrida remontait à 23 000 ans (Tauromachies universelles) : « Villars, 23 000 ans, la première tauromachie. »

     Nous sommes – presque – tous admiratifs de l’érudition d’André Viard mais, j’ai la terrible impression qu’il assimile le lecteur et en particulier le lecteur-aficionado ou l’aficionado-lecteur à un couillon, d’une culture asséchée sans discernements. Sûr, certains ont pris cette somme pour argent comptant, si nous considérons les critiques dithyrambiques abondantes, à croire que nous sommes qu’un peuple d’une incrédulité excessive.

     Au siècle des Lumières, on combattait l’ignorance par la diffusion du savoir, et non pas par une somme encyclopédique délivrée sans mesure, avec audace certes, mais pas toujours avec équité, intégrité.

     Après Matthieu, Jean, Luc et Marc, voici l’Évangile et aussi la Passion selon saint André, cette passion lui soufflant une inspiration débordante ! Quantité n’est pas vérité pour autant.

     Cette "Bible" vaut bien quelques libelles et élucubrations, "Bible" éditée aux éditions Au diable vauvert – ça ne s’invente pas ! – traduite de l’hébreu en français.

          La chair et le sens. Une religion du taureau, 25 euros par André Viard, président de l’Observatoire national des cultures taurines (ONCT), diplômé en droit, ancien matador, (bon) dessinateur, écrivain, journaliste, photographe, créateur de la revue Terres taurines, futur anthropologue.

     Que mes offenses me soient pardonnées…

                                                Gilbert Lamarque

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Chef d'oeuvre en péril

Publié le par Cositas de toros

     Ce titre reprend Chefs d’œuvre en péril, l’émission culte qui fit ses premiers pas en noir et blanc en 1962, sur la RTF, émission chère à Pierre de Lagarde. Ceci ne nous rajeunissant pas !

 

L'horrible clôture métallique

           

             Cela fait trente ans, cette année, que les arènes de Cáceres, l’une des plus importantes et des plus belles d’Estremadure, ont été déclarées bien d’intérêt culturel en 1992 par le ministère espagnol de la Culture, une reconnaissance qui, théoriquement, devrait servir à garantir sa conservation dans le meilleur des états. Cependant, le site est fermé depuis 2020 et, selon un récent rapport technique, son toit risque de s’effondrer. La plaza présente l’aspect d’un bâtiment abandonné, accentué par l’horrible clôture métallique qui l’entoure depuis de longs mois pour empêcher les gravats de tomber sur les promeneurs.

 

   

      L’image de l’abandon et de la décrépitude d’un tel monument, qui affiche "fièrement" son année d’inauguration, 1846, sur la façade.

 

Une bataille sournoise PP/PSOE

 

     Bien que l’Era de los Mártires soit un bâtiment municipal, la passivité des dernières concertations a contraint le Conseil provincial à intervenir, qui, en mars 2021, avait annoncé qu’il paierait les travaux. Plus de 300 000 euros sont déjà budgétisés mais, contrairement à ce qui se passe avec d’autres projets dans lesquels les politiques se précipitent pour donner les délais de début et de fin des travaux – pas toujours respectés –, on ne sait rien du calendrier prévu pour l’arène au-delà du fait que les documents de réforme sont en cours de traitement et qu’ils doivent recevoir l’approbation de la Commission provinciale du patrimoine. Luis Salaya, maire PSOE depuis 2019, qui n’a jamais caché le fait que la reprise des arènes de Cáceres n’est pas une priorité pour lui, s’est limité à dire, la semaine dernière, qu’il espère que ce sera fait « bientôt », après que le Parti Popular a de nouveau soulevé le soupçon que la municipalité retarde délibérément le processus pour empêcher la corrida d’avoir lieu lors des prochaines Ferias de San Fernando, fin mai. Le maire nie cela et fait valoir que les procédures sont lentes précisément parce qu’il s’agit d’un bâtiment protégé dans lequel toute intervention doit être effectuée avec des garanties – éternel refrain.

     Il est évident que les divergences politiques et idéologiques qui entourent la tauromachie sont un facteur déterminant, et cette arène de Cáceres, une nouvelle victime silencieuse. La plaza représente une importance patrimoniale et cet espace est fort utile, permettant d’y célébrer de nombreux évènements culturels différents et pas essentiellement des festivités taurines.

 

     Inaugurées le 6 août 1846 avec des toros de Gaspar Muñoz, elles ont connu leur dernière corrida le 2 juin 2019 pour un mano a mano Emilio de Justo et le vétéran Juan Mora, toros de El Pilar.   

      Qu’en sera-t’il en mai ? Cáceres subira-t’elle le sort de Ciudad Real qui verra ses arènes réduites au silence pour une troisième temporada sans toros (Cositas : "Des pelles et des grues", 21 décembre 2021). Deux capitales de province, Cáceres 95 000 habitants et Ciudad Real 75 000, orphelines de leurs toros.

                                                                      Gilbert Lamarque

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Les derniers des Mohicans

Publié le par Cositas de toros

 

            Entretien de la candidate du Parti animaliste pour la présidentielle pour faire progresser sa cause sans l’enfermer dans une sensibilité politique. Le Point "Journal de midi" du 15 janvier 2022.

Propos recueillis par Thibaut Déléaz et Emmanuel Durget.

 

 

 

Chasse, élevage intensif, maltraitance, corrida…

 

             Surprise lors des élections européennes en 2019, le tout jeune Parti animaliste avait réalisé 2,2 % des voix sans pour autant obtenir de siège au Parlement européen. Depuis, le Parti a placé ses premiers élus dans des conseils municipaux à la faveur des élections de 2020. Pour la première fois, il présente une candidature à l’élection présidentielle en la personne de Hélène Thouy, avocate bordelaise de 38 ans, l’une de ses fondatrices.

Hélène Thouy assure que ses idées sont largement partagées par la population, mais bloquées par les politiques sous l’influence des lobbys.

 

Extraits

 

- Pourquoi ne pas s’allier avec un autre candidat qui pourrait porter vos idées ?

     … Nous ne ferons pas d’alliance. La cause animale dépasse les clivages politiques… Il ne faut pas l’enfermer dans un parti ou une candidature.

 

- Comment jugez-vous les propositions des autres candidats sur cette question du bien-être animal ?

     … Aucun n’a témoigné d’une réelle détermination à changer les choses. Mais depuis que l’on a fait 2 % aux européennes, il n’a échappé à personne que nos idées sont un réservoir électoral qui peut faire basculer une élection… Quand on entend Yannick Jadot défendre le foie gras artisanal, c’est que le sujet n’est pas maîtrisé. Le problème du foie gras, c’est le gavage. Que vous gaviez trois oies dans un petit enclos ou que vous en gaviez 500, ça reste de l’alimentation forcée.

 

- N’avez-vous pas peur de porter des mesures trop radicales qui pourraient effrayer les citoyens ?

     Nous ne prônons pas l’arrêt de la consommation ou de la production de protéines d’origine animale, seulement une réduction… Nos mesures sont majoritairement soutenues par les citoyens, même sur l’interdiction de la chasse. Mais les chasseurs présentent depuis des années comme des représentants de la ruralité, les politiques pensent alors qu’ils se mettront à dos le monde rural en allant contre la chasse…

 

- Face à des lobbys puissants comme celui de la chasse, pensez-vous que la voie démocratique que vous avez choisie est suffisante ? D’autres ont choisi un activisme parfois violent…

     C’est un vrai sujet. Si on a une crise institutionnelle majeure et une abstention qui progresse élection après élection, c’est parce que les citoyens n’ont plus l’impression de peser sur la politique…

 

- Emmanuel Macron a-t’il été un bon président pour les animaux ?

     Il a fait du massacre des animaux la grande cause du quinquennat ! … Emmanuel Macron aurait pu mener des réformes ambitieuses, mais son bilan est décevant. Il y a eu des avancées, on ne peut pas dire le contraire, mais rien sur l’élevage, la chasse, la corrida…

 

Hélène Thouy. Ne vous fiez pas aux apparences...

 

- Si vous deveniez présidente de la République fin avril, qu’elles seraient vos premières mesures ?

     Ma première mesure, immédiate, serait d’arrêter les autorisations de création et d’extension des élevages industriels et intensifs, puis d’entamer le processus pour qu’à la fin du mandat, tous les éleveurs qui sont dans l’intensif n’y soient plus. Cela suppose de les aider financièrement et de les accompagner…

… Enfin, nous créerons un ministère de la Protection animale. Cette question est aujourd’hui dans les attributions du ministre de l’Agriculture, on est vraiment en plein conflit d’intérêts. Il faut un ministre à part entière, qui puisse sérieusement traiter ce sujet, avec des moyens.

 

- Souhaitez-vous aller vers une égalité juridique entre les hommes et les animaux ?

     Absolument pas. On ne va pas donner le droit de vote aux poules ! …

 

- La France a-t’elle du retard sur ces questions-là ?

     Oui, nous sommes en retard. Sondage après sondage, on voit que les citoyens ont des attentes sur la cause animale, mais que les politiques ne changent rien. Je ne parle même pas de l’élevage, on a encore des loisirs comme la chasse ou la corrida. Il y a un énorme décalage. Regardez le référendum sur les animaux : il n’a pas pu aboutir, alors qu’il était soutenu par les citoyens, parce que tous les parlementaires, par des jeux de lobbying, n’ont pas osé signer ou se sont rétractés.

 

- Comment faire pour dépasser ces lobbys ?

     On redonne plus de place aux citoyens. Depuis 2017, nous portons le référendum d’initiative citoyenne. La démocratie directe est la solution, d’autant qu’en France, on a des seuils qui rendent extrêmement difficiles l’élection de formations politiques émergentes...

 

- Vous ne souhaitez pas d’alliance pour la présidentielle, mais est-ce envisageable pour les législatives ? Cela pourrait vous permettre de gagner quelques circonscriptions et d’avoir des députés à l’Assemblée.

     Il n’est pas question de faire alliance. Nous avons déjà investi plus de 100 candidats… Avant de créer le Parti animaliste, nous avons essayé de convaincre les formations politiques avec des arguments rationnels. Mais le seul argument qu’ils comprennent, c’est la perte de voix. C’est tout ce qui peut leur faire un électrochoc.

 

…………………………………………………………………………………………

 

            Le Parti animaliste a obtenu 2,2 % aux élections européennes, il a séduit près de 500 000 Français. Il a doublé son score des législatives (1,1%). C’est bien mieux que les listes gilets jaunes, l’UPR de François Asselineau ou le Patriotes de Florian Philippot et presque aussi bien que le vénérable Parti communiste ou l’UDI (2,5%). Les figures de proue de la campagne étaient un beagle et un chaton aux yeux implorants.

 

5 Français sur 6 rejettent le piégeage des oiseaux à la glu, avec des filets, et autres pièges (84 % IPSOS 2018)

4 Français sur 5 ne sont pas favorables à la chasse (81 % IPSOS 2018)

3 Français sur 4 sont favorables à l’interdiction des corridas en France (75% IFOP 2021)

2 Français sur 3 sont favorables à la création d’un statut juridique de "personne animale" (66 % IFOP 2020)

1 Français sur 2 est favorable à l’interdiction du gavage (58 % OpinionWay 2017)

 

Interdire, interdire…

 

     Les corridas, par exemple, ne nous apportent-elles pas – encore aujourd’hui – de l’émotion, une émotion partagée ? Qu’allons-nous partager demain ? Qu’en est-il ces temps-ci de l’empathie, de l’altruisme, du bonheur véritable des petites choses du quotidien ? Plus d’enchantement, c’est has been.

 

     Faudra-t’il que certains loisirs, certains plaisirs jugés comme marginaux par l’ensemble de la population, soient éradiqués comme on élimina, extermina majoritairement les grandes tribus d’Amérique du Nord : Algonquins (dont font partie les Mohicans), Apaches, Cherokees, Cheyennes, Comanches, Iroquois, Sioux ou Hurons… (liste non exhaustive). Les "indiens" que nous sommes, ces dévoreurs de foie gras, ces buveurs de sang, doivent disparaître, en silence, sans guérilla sanglante, dans l’anonymat.

     N’abandonnons pas notre sol aux dédaigneux, aux sceptiques et aux aigris. Ne l’abandonnons pas non plus à la bêtise, la chose la plus partagée au monde, la plus grande menace pour l’humanité !

     Peu importe le nombre d’idiots que vous imaginez autour de vous, vous sous-estimez invariablement le total. Pourquoi ? Parce que vous partez du principe, faux, que certaines personnes sont intelligentes en fonction de leur travail, de leur niveau d’éducation, de leur apparence, de leur réussite… Il n’en est rien. La bêtise est perverse.

     Les stupides sont constants par rapport aux autres, c’est pour cela qu’ils sont si dangereux. Un stupide est plus dangereux qu’une mauvaise personne, un voyou car que faire contre la stupidité ?

     Il n’y a aucune protection, soyez prudent.

 

                                                                       Gilbert Lamarque

 

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