Un temps à ne pas mettre un poilu sur les tendidos mais la pluie nous épargna.
4 erales de Navalrosal, encaste Nuñez, devise verde y oro (Badajoz), bien armés, légers, faibles dans l’ensemble, mansos pour la plupart et leurs petits pas difficile sur terrain lourd.
300 courageux sont venus s’engourdir autour du ruedo du Cap de Gascogne, 300 aficionados, certainement.
Alejandro MORA après un quite d’El LAURI nous fit découvrir une belle main gauche, muleta relâchée, du temple sur de belles naturelles conclues par trincheras. Faena 90 % gauchère, on le comprit. Une oreille après avis.
Le second eral est un coureur dont a hérité El LAURI. Pas de bol. Quite de Yon LAMOTHE. Une belle paire de bâtonnets d’El SANTO. Un peu brouillon voire ennuyeux. La mort sera longue, sonne l’avis avant le silence.
Yon LAMOTHE est applaudi à la cape, quite d’AGUILAR. Brindis à papa. Mais cet animal est toréé avec trop d’autorité et brusquerie. Il est faible et se défend du chef. Salut au tiers après une épée de 3/4, verticale, descabellos et deux avis.
La conclusion fut meilleure. Un Navalrosal qui a du jus. Quite de MORA. L’eral se plaît dans l’étoffe de Miguel AGUILAR après une paire de fuseaux d’El SANTO (bis). Faena autoritaire du meilleur effet. Séries des deux mains sans toutefois avoir la volonté de se croiser. Une estocade foudroyante, deux oreilles.
L’arrastre terminé, El SAN GILEN se fit couper la coleta par sa fille. Nous ne verrons plus sa grande carcasse de 3e ligne ouvrir sa cape dans les ruedos. Salut et merci Philippe et bon vent en terres bitéroises, à l’école taurine.
Vint la distribution des prix :
Prix de l’ACOSO à A. MORA et M. AGUILAR
Prix du triomphateur, M. AGUILAR
Prix du meilleur toreo al natural, A. MORA
Photos Vuelta a los toros.
En matinée humide, 4 becceros de Coquilla de SANCHEZ FABRES, encastés pour :
Adam SAMIRA, Arles : silence
Anaïs TAILLADE, Béziers : salut
Tristan ESPIGUE, Rhône Aficion : silence
NINO, Nîmes : oreille
Trophée Félix Robert, desierto. Les Coquilla ont « mangé » les tendres practicos.
Gilbert LAMARQUE
Le diap en dessous
Pour le plein écran, cliquez sur la montera de Yon. Photos Vuelta a los Toros, un remerciement spécial à Mathieu qui, sur ce coup a palié à mon absence du ruedo saint séverin avec beaucoup de talent.
Conférence ayant pour sujet « La place de nos traditions et de l’animal au XXIe siècle. »
Devant un auditoire attentif, riche d’une centaine de personnes, les intervenants se sont succédés dans cet ordre : François ZUMBIEHL, docteur en anthropologie culturelle, écrivain ( « La tauromachie, art et littérature » 1990 - « Des taureaux dans la tête » 2004 - « Le discours de la corrida » 2008 …), Reynald OTTENHOF, vice président de l’association internationale de droit pénal, membre de l’Observatoire National des Cultures Taurines, Miguel CID CEBRIAN, avocat, sénateur, ex maire de Ciudad Rodrigo, également président de l’association taurine parlementaire et coordonnateur de la plate forme « Los Hombres y los Animales en su Sitio », créée en mars 2017 dont la devise est « Face à l’animalisme, l’Humanisme » regroupant des associations de pêche, de chasse, les cirques, les centres équestres et des ganaderias. Le quatrième mousquetaire étant le local Jean-Louis CARRERE, sénateur honoraire et défenseur des chasses traditionnelles.
F. ZUMBIELH soulignant le titre choisi pour cette conférence car la tradition est différente du passé, la tradition est une passerelle vers l’avenir. Cette nouvelle idéologie, l’animalisme est en parallèle avec la vie citadine. Nous allons vers la perte de la ruralité. C’est un malentendu : le déni des relations authentiques, l’homme et l’animal, la chasse, la pêche, la course landaise, la corrida… Nos détracteurs considèrent que nous aimons la souffrance, la cruauté.
Nous ne pouvons rester silencieux devant ces actes de totalitarisme et devons revendiquer nos cultures.
Qu’est ce qu’une culture pour l’UNESCO ? C’est respecter des pratiques dans lesquelles s’induisent les communautés avec lesquels ils s’identifient.
Le mouvement doit se fédérer comme chez nos voisins gersois : « Esprit du Sud ». Défendre la culture de la ruralité, retrouver une écologie authentique et non pas citadine. La fauconnerie a été reconnue, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO, le 16 novembre 2010. Non à la monoculture, à l’animalisme. Et F. ZUMBIELH de conclure en insistant sur le bien fondé de la pédagogie vers les jeunes.
R. OTTENHOF nous a retracé rapidement l’évolution du droit, les lois, les décrets dans l’Histoire. Soulignant que la corrida est une pratique de TRADITION LOCALE ININTERROMPUE. Chaque mot à son importance. LOCALE étant définie plus largement par région.
En droit européen, la corrida n’est pas interdite (loi de 2010). Les combats actuels sont menés par l’ONCT provoquant des poursuites acharnées pour faire sanctionner les perturbateurs anti.
Dans un combat plus discret, la lutte se fait afin que l’accès des mineurs ne soit pas interdit. D’où discrétion = efficacité. Les jeunes étant bien sûr, l’avenir.
Précision importante : la corrida est peu menacée juridiquement, protégée par l’Europe mais par contre, le danger est l’accès des enfants qui peut être interdit.
Puis Miguel CID prit la parole en castillan relayé pour la traduction par Jean-Louis CASTANET. L’Espagne subit également un relent totalitaire, l’animalisme. Cette idéologie est politisée avec tous les dommages qui en découlent, l’écologie et le milieu rural en pâtissent.
Face à l’animalisme, l’humanisme. Tous se sentant menacés : cirques, zoos, sociétés de chasse… Juan Pedro DOMECQ montant régulièrement au créneau et dit-il : « La tauromachie défend les animaux ». Les écologistes tuant l’écologie. « Ne minorons pas la puissance de l’ignorance ». Il n’existe en droit que le droit humain !
J. L. CARRERE, dernier intervenant, insiste sur le fait que nous n’y arriverons pas tous seuls : chasseurs, coursayres…
Entre autres, la production animale est très menacée, notamment dans le domaine des élevages, la filière foie gras ainsi que les chasses traditionnelles qui sont partagées avec passion.
Le politique hausse la voix pour que nous créions un véritable acte militant. Il faut se faire entendre. « Mobilisons-nous, défendons notre cadre de vie ».
Nous pouvons compter sur les femmes et hommes politiques landais ainsi que sur l’association des maires des Landes « qui fait un travail remarquable ».
Il est pour le montage d’une pétition à remettre en préfecture de 100 000 signatures et pour la manifestation de 20 000 personnes. Tout ceci aura un véritable poids, déplorant que dans les Landes, il n’y est pas un mouvement semblable à « Esprit du Sud ».
Les intervenants l’ont souligné tout au long de la conférence : « Non à la culture de Walt Disney ! »
Les échanges se terminèrent par les traditionnelles questions, toutes ne furent pas opportunes.
Publication parue dans la revue Toros N° 2053-54 du 28 juillet 2017 dans la rubrique CHRONIQUE DU TEMPS, sous la plume de Manolillo.
…
Il n’est plus contesté ni contestable que la bravoure du toro bravo n’est plus ce qu’elle était, la partie la plus visible du phénomène étant le manque chronique d’enthousiasme manifesté par le bovin dans sa rencontre avec l’équidé. L’aficionado, qui considère à juste titre la bravoure comme fondamentale, se désespère, isolé dans un environnement insensible à ce signe de décadence. Cela étant acté, qu’est-il possible de faire ? Existe-t-il une solution au problème, ou faut-il considérer la situation irrémédiablement compromise comme on le dit d’une activité commerciale au bord de la faillite ? Sans attendre la fin des sanfermines, dans un article paru le 7 juillet, jour symbolique de San Fermin, le docteur agronome Antonio PURROY, professeur à l’université publique de Navarre (UPNA) de Pamplona, tente de répondre à la question. Il apporte en tout cas, du haut de sa compétence technique, des éléments capitaux pour nourrir le débat.
Non, la situation actuelle du toro de combat n’est pas irrémédiablement compromise. Antonio PURROY est formel : "Beaucoup d’éleveurs actuels pourraient retrouver le chemin de la bravoure et de la noblesse "encastée" en peu de générations de leur élevage, parce qu’ils ont des connaissances suffisantes pour le faire. Il est plus facile de passer de la noblesse –plus ou moins "encastée"- à la bravoure, que le contraire. Prétendre maintenir seulement la noblesse est très difficile et peut dériver en sourde et dangereuse mansedumbre, comme on l’a vu dans suffisamment d’élevages". Un plan de sauvetage est donc envisageable. La bravoure du toro n’est pas définitivement perdue. Ne serait-ce que parce qu’elle "se transmet de père en fils, plus rapidement que la noblesse, ayant un fort coefficient d’héritabilité".
De là, l’inévitable conflit, ou présumé tel, entre la bravoure et la noblesse, entre toristas présumés exclusivement attachés à la bravoure, tandis que les toreristas ne s’intéresseraient qu’à la noblesse. Ce sont moins les connaissances d’Antonio PURROY, que sa qualité d’aficionado, qui le conduit à répondre sans tomber dans le piège simpliste. Non les aficionados ne sont pas contre la noblesse du toro de lidia. Ils demandent "d’obtenir une nouvelle dose de bravoure, sans pour autant perdre l’essence de la noblesse", permettant la récupération d’un toro qui n’aurait jamais dû perdre sa capacité "d’affronter les trois tiers équilibrés de la lidia." "Un toro brave doit défier le cheval, se grandir dans le châtiment, montrer son envie de charger ; ensuite réagir aux banderilles ; une fois arrivé à la muleta, il doit répéter la charge avec une noblesse "encastée", qui transmette l’émotion dans les tendidos, et qui exige être dominé par le torero pour ensuite créer de l’art avec émotion", écrit Antonio PURROY. On ne saurait dire juste mieux, et il est réconfortant de penser que, nonobstant les susceptibilités et les disputes, les moyens techniques d’y parvenir existent encore.
On s’en doutait un peu, on l’avait deviné au-delà des polémiques : ce n’est pas le défaut de moyens qui empêche le retour de la bravoure du toro de combat, plutôt les sensibilités. De plusieurs ordres. La sensibilité du public qui a changée avec le temps. La sensibilité des éleveurs, des taurins, qui cherchent à s’adapter. A n’importe quel prix. Avec raison, Antonio PURROY pointe la responsabilité collective du monde taurin, et donc celle des aficionados et des médias taurins, dans "l’éducation erronée du public", aboutissant à la désaffection du tercio de varas et à la création d’un art sans émotion. Il écrit : "Les responsables d’éduquer le grand public dans la bonne direction sont les aficionados, étant donné que, sauf rares exceptions, il y a peu à attendre des médias généralistes". A condition, comme on l’a vu, que la zizanie ne règne pas à l’intérieur. Il est certain que si ce n’est pas l’ensemble des aficionados, toutes chapelles confondues, qui réclament "un toro véritablement brave, avec une noblesse "encastée" générant émotion et beauté durant la lidia" puisque c’est possible, aucun changement ne se produira.
Et les éleveurs, les fabricants de toros dans tout ça, que pensent-ils, que font-ils ? Doit-on faire leur procès ? Peut-être. Soumis à une obligation de plus en plus pressante de rentabilité, ils se sont inclinés, outre l’éducation erronée du public, devant "l' affairisme taurin", avec au premier rang l’exigence des toreros. Lucide, Antonio PURROY ne demande pas que l’on raye d’un trait de plume l’encaste Domecq "qui inonde tous les coins de l’élevage brave espagnol", "une démarche difficile, voire impossible", mais que l’on demande, exige des éleveurs propriétaires de cet encaste dans ses différentes variantes, "qu’ils reviennent sur le chemin de la bravoure, afin de récupérer une bravoure intégrale qui n’aurait jamais dû se perdre", leur responsabilité étant particulièrement grande dans l’avenir de la Tauromachie . A l’occasion des pèlerinages au campo qu’ils affectionnent tant, il est de celle des aficionados, entre deux tapas, de le leur rappeler fermement. Puisque c’est possible.
Restituer la bravoure au toro bravo paraît être la moindre des choses.
Festival au bénéfice de l’Association du service de pédiatrie de l’hôpital Layné de Mont de Marsan.
2e édition dans les arènes couvertes de la cité du Tursan devant des tendidos garnis au tiers. Dommage. C’était pour une noble cause et nous avons vu des détails intéressants.
Insistons sur le fait que chaque acteur, toreros, piqueros, peones, alguazils… sont venus bénévolement et que les 5 ganaderos ont offert leurs pupilles.
Le chèque à l’association pour 2016 se montait à 4075 euros, et oui, chers antis : nous sommes des sauvages au grand cœur !
Les fauves furent lâchés après un émouvant hommage à Philippe CUILLE en présence de son épouse.
Morenito de MARACAY (silence poli), 62 ans, spécialiste banderillero de la pose al quiebro à son firmament qui prit l’alternative un beau jour de 1978 à Barcelone, nous peina.
Devant un fort bon Las Hermanas qui rématait copieusement, muleta en mains peu sûres, le vénézuélien hésita, recula. Il fut pathétique. Quant à la suerte suprême !… Dommage car le toro offert se montra intéressant.
Deuxième, un costaud de Virgen Maria fut applaudi à sa sortie ainsi que Marc SERRANO au capeo par chicuelinas. Sous le peto, l’animal secoua le chef et ne poussa guère. Le nîmois l’entreprit par de nombreuses séries de la droite avec temple, le toro s’avérant noble après avoir cessé sa défense par hachazos. Marc se régala malgré une musique sirupeuse, voire dégoulinante. Bref. Quelques belles naturelles, le tout avec goût. Le noble se coucha après 2/3 d’acier au second envoi. Oreille et vuelta fêtée. Arrastre applaudi.
Quand je vois Marc, je déplore son absence des ruedos.
Octavio CHACON a hérité d’une bête comme il sait les aborder, difficile, compliquée. Le Lartet reçoit la mono-pique, il est faible malgré sa belle présentation. Le manso ne permet qu’une faena bagarreuse dans tous les coins du rectangle. Octave crie, demande la musique pour peu d’effet. Aujourd’hui de la technique quant à l’art, ce sera pour une prochaine fois. Entière après pinchazo. Oreille.
Le Cuillé (le 1er) échut à Eduardo GALLO qui sera sur le fil du rasoir toute la faena. Le toro faiblard (une vilaine pique) est noble mais le salmantin a des difficultés pour lier ses derechazos… Et se fait durement secouer. Il reprend plus ou moins le contrôle et coupe une oreille après une entière de côté.
André LAGRAVERE « El GALO » hérite du Casanueva, bel exemplaire bien armé, au port de tête fier, fin et musclé : un jeune athlète. Laurent Langlois officie sur le canasson et le cornu va s’avérer brave sur la première rencontre où il met les reins puis part avec beaucoup d’alegria pour une deuxième moins soutenue. Les meilleurs moments de la tarde. El GALO partage les palos avec B. VALENCIA. Quatre paires, c’est trop ! 7 banderilles restent accrochées solidement. Début de lidia un peu trop explosive. Parrandero* est noble, répond avec ardeur et générosité. André superficiel, passe à côté de la classe de son adversaire, la faute à la jeunesse. Dommage, ce novillo avait plus à nous faire découvrir. Mais il y eut du plaisir pour chacun car je ne doute pas que le novillo en éprouva lui aussi.
Malheureux à l’épée, El GALO fit la vuelta, accompagné des heureux ganaderos, José et Guillaume BATS, les voisins de Montsoué. Auparavant, Parrandero fut honoré de la vuelta posthume.
L’étoile, à son zénith, brille toujours sur les terres landaises.
Et nous terminons par un eral de Cuillé (pas de pique) pour un jeune novillero apodéré par Didier CABANIS : Bernardo VALENCIA qui le reçut fort bien de cape. Aie, les banderilles ! Bouillant, très bouillant le Bernardo devant le noble sujet. Une épée entière avec beaucoup d’engagement. Oreille.
Cavalerie BONIJOL
Musique, Al Violin
Présidence, Pascal DARQUIE
Merci à toute l’organisation avec mention à Marc SERRANO pour sa noblesse et ses valeurs.
Venez nombreux l’année prochaine.
*Parrandero en castellano se traduit par noceur, fêtard (bullanguero). Que nous aurait-il démontré avec quelques mois de plus !
Sur les hauteurs de « Maisonnave » , les propriétaires favorisent le sens de la fête. Et ceci, nous le savons !
Non pas une catastrophe massive et violente mais une douce disparition. Car ce genre prophétique est caractérisé ici non pas par une réalité spirituelle invisible et inaccessible mais simplement par une expérience humaine insidieuse. Ici, la ligne de partage entre l’ancien monde arrivé à son terme et du nouveau près à s’accomplir n’est point marquée par une quelconque intervention divine qui jugerait les impies et récompenserait les élus. Non, ici les aficionados de verdad sont condamnés au profit d’heureux élus de la nouvelle société soft, édulcorée.
Mais que sont-ce ces élucubrations, ces divagations ?
Istres, 19 juin 2016, Toros de JP Domecq
Non pas. Tout ceci m’est venu depuis Bilbao, le 25 et 26 Août lors des corridas où officiait un certain PONCE (non, PONCE PILATE est connu pour avoir exécuté JESUS sur la croix, Enrique, lui, a parfois exécuté des taureaux dans la croix, nuances).
J’écrivais dans La Gacetilla que je me suis coltiné des ersatz de bovidés notamment avec PONCE dans un vide sidéral.
Mr Ponce est un fossoyeur, couvert d’or et de gloire. Que recherche t’il aujourd’hui, que veut-il prouver demain ? C’est un excellent technicien, un artiste, nous en sommes convaincus. Mais actuellement, il met ses compétences au service de ses amis du mundillo et des organisateurs sans vergogne. Tout comme PONCE PILATE, il s’avère être un traître.
Souvenez-vous de l’Apo…. théose en Istres en 2016 comme l’écrivit une certaine presse, huit oreilles et deux queues.
Un torero d’époque, soit. Vingt sept années d’alternative, oui, une dizaine en haut de l’escalafon, également. Et ce jour-là : ruedo décoré, musique spéciale adaptée aux futures (le comble!) faenas, un baryton, des choeurs, enfin un spectacle grandiose … noeud papillon et souliers vernis !
Et le 17 Août cette année à Malaga, la « corrida » Picassiana-Crisol avec un scénario écrit par PONCE, décoré par LOREN, orchestré par Michel CLOUP, plus une partie vocale et l’ensemble (mantille sur la sévillane) « savamment » coordonné, par l’autre montois Guillaume FRANCOIS, en fait, directeur artistique ! Ouais.
En aparté, voici ce que Manolo SANLUCAR, guitariste et compositeur de flamenco a déclaré, il y a déjà quelques temps : « La tauromachie et le flamenco naissent et se manifestent à l’intérieur de la même spiritualité artistique… [Pour autant] la tauromachie la plus belle, c’est dans le silence qu’elle doit s’accomplir parce que la tauromachie à sa propre musique. Moi, musicien, je suis gêné lorsque le public dans une arène demande à la musique de jouer. Ca me gêne parce que ça transforme la corrida en fête alors que c’est un rite. » A méditer.
PONCE mit le feu à Malaga. Toujours de la maîtrise, du grand art, etc
Pour ces deux spectacles, il y eut des toros « artistiques », « artistes », cela va de soi.
J’ai bien noté « spectacles ». Danger, ne les classons pas dans corridas ; les goyesques prenant le chemin des premiers cités.
Et attention à l’ambiance environnante qui provoque chez nous une intense émotion. Les dés sont pipés.
Que tout ceci reste exceptionnel et donc en marge de la corrida … comme le Bombero Torero où les nains (il faut écrire : les gens de petite taille) remplacent les géants de la tauromachie. Mais ici, rien de pris au sérieux, de précieux mais pathétique, peut-être.
Alors Mr PONCE, il est temps certainement d’aller recenser vos oliviers, et nous vous en prions, n’enterrez pas la corrida, celle qui vous a nourri et qui engraisse des individus indignes, au profit de spectacles insipides sans affrontements véritables tel que l’exhale la vraie tauromachie.
J’y vois aussi un certain égoïsme, ce faire plaisir et par ce fait, la figura mettant de la distance entre son monde et celui des belluaires.
Il est temps pour nous, de garder de vous le souvenir d’un Maestro qui aura marqué son époque comme peu le firent.
Je ne fais pas ici, injure aux « poncistes » qui sont respectables, je comprends leur admiration sans fin, mais ne soyons pas candides, naïfs. Cela ne nous empêchera pas de vivre avec notre temps en défendant nos valeurs. L’avenir de la corrida dépend plus que jamais du choix que nous, public, ferons.
Nous savons par ailleurs, outre PONCE, que le mundillo, certaines empresas ont déjà choisi ce spectacle édulcoré, plus rentable, invitant la génération future à pousser vers les ténèbres les « vieux » aficionados vociférateurs et exigeants que nous sommes : les gardiens de la Fiesta. Le monde végan et animaliste se battent les flancs, ils n’auront pas besoin de pousser bien loin leurs argumentations débiles.
Et si les clarines n’étaient que les lointaines trompettes de l’Apocalypse ?
Sept anges sonnèrent les sept trompettes : … « Le premier sonna de la trompette et de la grêle et du feu mêlés de sang s’abattirent sur la terre. Le tiers de la terre fut brûlé, le tiers des arbres fut brûlé et toute herbe verte fut brûlée. »
Comment voulez-vous élever des taureaux dans ce contexte ?
PS. J’ai été grand admirateur d’Enrique. Je me souviens, entre autres, de grandes tardes dacquoises.
Clin d’œil. J’ai emprunté le titre de ce sujet à Jean YANNE qui sur France Inter en 1977, défraya la chronique avec son feuilleton sur les aventures de Robinson CRUSO, feuilleton apocalyptique.