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NOTICIAS DE ESPAÑA

Publié le par Cositas de toros

Jorge Martínez

 

Mugron © Laurent Bernède

 

     Le petit gars de Totana (Murcie) que nous avons vu à son avantage à Mugron, le lundi de Pâques, bien qu’il ait échoué aux aciers, va réaliser la triplette de ses rêves : combattre à la Plaza México, à La Real Maestranza et à Las Ventas, dans le cadre de Los Festejos de Pimavera (Mexique), la Feria de Abril (Séville) et la San Isidro (Madrid) !

     Sûr que ces trois opportunités peuvent lui apporter beaucoup de pression mais au final, un bel avenir, bien "apodéré" par Ruiz Manuel.

 

Pesaguero

 

 

     Le village cantabrique a donc célébré le premier spectacle taurin de son histoire (Cositas du 21 avril) avec une générosité et une équité uniques lors de la remise des trophées. Guillermo Hermoso de Mendoza, Christian Parejo et Daniel Medina qui débutait en piquée, sont repartis chacun avec dans le même ordre une oreille et deux oreilles et la queue ! Le second novillo "Zamarréon" tué par C. Parejo a été honoré d’une vuelta posthume. Lleno dans les arènes portatives. Il faudra faire mieux la prochaine fois.

 

La Linea de la Concepción

 

 

     Le samedi 20 juillet 2019, El Cid, Octavio Chacón et Miguel Ángel Pacheco, né à La Linea affrontaient des toros de Salvador Gavira García dans ce qui sera la dernière corrida avant que le Covid ne ferme les arènes. M. Á. Pacheco a pris l’alternative chez lui en 2018 et cette même année 2019, il avait été héroïque à Vic devant les Dolorès Aguirre (oreille).

     La pandémie fut mise à profit pour réhabiliter les arènes par la mairie de coalition et le Fondo Europeo de Desarrollo Regional (FEDER) : 2,1 millions d’euros versés pour la plaza déclarée site d’intérêt culturel.

     Les arènes ont été construites en 1883, quelques années après la fondation de la ville en 1870, et s’inscrit dans la typologie des arènes consolidées au cours du XXe siècle. Comme mise en évidence dans l’étude des travaux de réhabilitation, son importance est relevée à la fois par la longueur du diamètre de son ruedo avec 59 mètres, et par sa singularité métrique, un polygone régulier de 49 côtés. Ce fait insolite s’ajoute au fait encore plus remarquable qu’il s’agit de la seule arène polygonale régulière au monde avec un nombre impair de côtés ! La célébrité que la plaza a acquise a rempli de nombreuses pages dans les chroniques taurines et elle apparaît même dans le roman Ulysse de l’Irlandais James Joyce. D’une capacité de 7 000 personnes, on y accédait par onze portes.

 

     Le musée taurin Pepe Cabrera, l’un des plus anciens d’Andalousie situé Calle Mateo Inurria, a trouvé sa place dans le nouvel édifice. On y trouve l’habit de Paco Ojeda du jour de son encerrona à Ronda, la tête de "Cartucho", le cheval de Don Álvaro Domecq mort dans le ruedo le 26 mai 1946.

 

   

      La ré-inauguration d’El Arenal retrouvant son nom d’origine s’est effectuée le 8 avril, le remodelage ayant permis d’y rajouter d’autres types d’activités culturelles et artistiques.

     La corrida le 16 avril de Nuñez de Cuvillo devant des arènes combles aura été marquée par la blessure de Morante de la Puebla dans un cartel que l’on retrouvera à maintes occasions avec Juan Ortega et Pablo Aguado.

     Après cette corrida de reprise, les festivités de juillet proposeront une affiche avec le bouillant Diego Ventura, José María Manzanares et Roca Rey, le 21 et une corrida de Miura où entrent Curro Díaz, Manuel Escribano et David Galván, le 22.

     Voir des corridas étant si proche du territoire britannique, La Linea se situant en contrebas du fameux rocher de Gibraltar culminant à 426 mètres ! Sur cette terre étrangère, point de toros mais sont présents les seuls singes sauvages d’Europe, les macaques berbères !

     Joyeux melting-pot !

                                                Gilbert Lamarque

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L'ÉVANGILE SELON SAINT ANDRÉ

Publié le par Cositas de toros

            Tombant, sans mal, sur un court article, par blog interposé, tiré de La Marseillaise Hebdo Occitanie (22 au 28/04/22), concernant le dernier livre d’André Viard, La chair et le sens. Une religion du taureau, le journaliste qualifiait l’ouvrage de "Bible de la tauromachie". « André Viard nous a concocté ce véritable document sur une religion des taureaux avec une incroyable précision d’écriture et une documentation qui font de ce livre une sorte de Bible de la tauromachie ».

Par Belzébuth, comme il y va !

     Les liens entre le taureau et l’homme, de la mythologie à nos jours, A. Viard en a fait son fond de commerce. Après Le mythe du taureau (1996) et Tauromachies universelles (2016), voici la "Bible". Un ouvrage polémique imposant (592 pages, un demi kilo) sur un sujet qui est aussi notre rapport à l’animal.

     « L’observation des pratiques taurines des peuples indo-européens et du pourtour méditerranéen montre que le combat du taureau s’y perpétua jusqu’à son extinction à l’état sauvage. Des chasses paléolithiques à la corrida moderne, en passant par les fêtes chevaleresques de la Renaissance, cet essai sur la mythologie et l’ethnologie du taureau offre un voyage aux origines de la tauromachie ».

     Mais la tauromachie moderne, celle que nous connaissons, s’est inscrite au XVIIIe siècle et non pas avec les premières civilisations, en Crète, en Grèce et ailleurs. Les combats, les jeux ou les formes sportives entre l’homme et le taureau sauvage étaient certes une forme de tauromachie.

     Pour Viard – dans ses rêves – « le premier héros de l’humanité peint sur les parois de la grotte de Villars, lequel était un chasseur à pied qui provoquait la charge du toro pour le tuer de face ».

     Diable, la Dordogne terre taurine ! De là à écrire que ce chasseur revêtit l’habit de lumières ! En 2016, il concluait que la corrida remontait à 23 000 ans (Tauromachies universelles) : « Villars, 23 000 ans, la première tauromachie. »

     Nous sommes – presque – tous admiratifs de l’érudition d’André Viard mais, j’ai la terrible impression qu’il assimile le lecteur et en particulier le lecteur-aficionado ou l’aficionado-lecteur à un couillon, d’une culture asséchée sans discernements. Sûr, certains ont pris cette somme pour argent comptant, si nous considérons les critiques dithyrambiques abondantes, à croire que nous sommes qu’un peuple d’une incrédulité excessive.

     Au siècle des Lumières, on combattait l’ignorance par la diffusion du savoir, et non pas par une somme encyclopédique délivrée sans mesure, avec audace certes, mais pas toujours avec équité, intégrité.

     Après Matthieu, Jean, Luc et Marc, voici l’Évangile et aussi la Passion selon saint André, cette passion lui soufflant une inspiration débordante ! Quantité n’est pas vérité pour autant.

     Cette "Bible" vaut bien quelques libelles et élucubrations, "Bible" éditée aux éditions Au diable vauvert – ça ne s’invente pas ! – traduite de l’hébreu en français.

          La chair et le sens. Une religion du taureau, 25 euros par André Viard, président de l’Observatoire national des cultures taurines (ONCT), diplômé en droit, ancien matador, (bon) dessinateur, écrivain, journaliste, photographe, créateur de la revue Terres taurines, futur anthropologue.

     Que mes offenses me soient pardonnées…

                                                Gilbert Lamarque

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ARLES FERIA PASCALE

Publié le par Cositas de toros


             ANDRÈS ROCA REY
 

Des toreros trop discrets
             

      Évacuons tout de suite la problématique Luque. D’abord, sans l’indulto dont nous reparlerons plus tard, il n’aurait jamais coupé la queue. La faena fut jolie, sans plus, et pas réellement dominatrice. Devant son premier, d’Alcurrucén, il resta profilé et coupa une oreille de pueblo après entière au second envoi. Son second, de Carmen Lorenzo était quasi invalide et Daniel écouta le silence…

 


     Andrès Roca Rey fut le grand vainqueur de cette Feria pascale tant sa classe a éclaboussé ces trois jours. Devant deux La Quinta médiocres et de peu de caste, il a inventé deux faenas d’une grande élégance sans rien lâcher du dominio indispensable car si le 3 était noble, le 6 s’avéra avisé. Deux estocades concluantes d’effet rapide et les quatre oreilles tombèrent sans discussion.
     Ses collègues ne connurent guère de bonne fortune surtout par la faute de toros indigents. On notera les deux oreilles bienveillantes du local Juan Leal, les progrès du nîmois El Rafi et le minimum syndical de Joselito Adame. Ferrera fut décevant. Quant à El Juli et José Mari Manzanares, rien à dire.
     Du côté des novilleros, nous étions venus pour Raquel Martín mais nous n’avons pas vu grand-chose. Desservie au sorteo, son premier de Gallon était manso et de peu de forces et Raquel tua mal. Le dernier, de Talavante ne valait pas tripette mais la Salmantina s’est arrimée, oreille.

 


     La surprise est venue de Tristan Espigue d’Arles à qui échut le meilleur toro de la matinée, des frères Gallon. Le garçon a démontré une belle palette technique, un bon dominio pour une faena des deux côtés et méritera d’être revu.
     Yon Lamothe coupe l’oreille de ses deux toros mais sans réellement convaincre. Il laisse l’impression d’un travail inabouti, restant souvent loin des cornes. Bon tueur.
     Dans la novillada non piquée, aucun garçon n’a passé la rampe. On continue à mélanger quantité et qualité. On a l’impression qu’ils ignorent tout de la science des terrains…
 
Des toros indignes d’une arène de première. 
     Empresa et ganaderos pourront toujours se refiler la patate chaude. Mais la qualité des toros a été absente de cette édition. D’abord, 8 toros sur 18 avaient 5 ans et plus.
     À l’évidence, on liquide encore les camadas du Covid. Trois fois deux toros pour le mano a mano, ça fait un peu beaucoup ; évidemment, le prix d’achat n’est pas le même. Mais c’est la qualité qui a vraiment laissé à désirer. 9 toros sur 18 vraiment faibles.

 


     "Aldeano", le toro gracié de Victoriano Del Rio, est un bon toro, brave en deux rencontres, de bonne caste mais sans plus, pas trop costaud puisqu’il chute deux fois. Daniel Luque l’entreprend sur le passage et comme le toro colle un peu, le torero se croise un petit peu et là, le toro fait preuve d’une noblesse confondante qui flirte avec la sosería ; comme il s’est refait la cerise et qu’on ne le contraint pas, il passe et repasse. C’est donc un bon toro pour le torero qui torée le public pour la suite que l’on sait. Toro ordinaire qui a bénéficié des sorties précédentes de toros sans caste, sans force, sans bravoure, ramassis de desecho de tienta malgré le prestige des noms comme Alcurrucén ou Carmen Lorenzo. J’ai ressenti une grande tristesse. Le président a tenté mais n’a pas réussi à éviter le mouchoir orange, poussé par un public dont certains éléments ont développé une forme d’hystérie avinée qui m’a saisi. Mon voisin du dessus était de ceux-là, enragé devant la résistance du président. Et dire que l’empresa y a mis son grain de sel. Lamentable.
     Cet indulto a fait oublier le reste de la course…
     Le lot de La Quinta fut décevant, faible, fade, manso. Deux vueltas injustifiées accordées aux deux toros inventés par Roca Rey.
     Les Jandilla sont sortis faibles et furent très peu piqués en deux rencontres. Leur noblesse molle a permis aux toreros de travailler mais sans plus. Peu de répondant et pas de transmission.
     À noter la sortie honorable des becerros de Tardieu, dont deux furent dotés de vueltas posthumes étranges pour du bétail non piqué.
     Trois Gallon en novillada piquée dont un bon et trois Talavante de peu de qualité.
 
     La première feria importante française est toujours instructive.
     D’abord, Emilio de Justo blessé à Madrid fut très regretté car à l’évidence, la relève n’était pas à Arles. Il ne faudra pas se précipiter pour la composition des cartels et attendre les résultats des grandes ferias espagnoles, notamment Madrid ; peut-être dénicherons-nous quelques perles. Andrès Roca Rey n’est pas prêt à être détrôné.
     Côté choix des toros, le nom des élevages ne suffira pas et les commissions taurines devront être attentives aux âges et aux conditions d’élevage. Il y a eu de la sécheresse et le bétail a maigri pendant l’hiver. Les bourrer de pienso trois semaines avant la course rend les toros lourds et mous. 
     Enfin les empresas doivent tenir compte de la désaffection du public. Le Covid est passé par là mais aussi le manque d’argent. A l’ignorer, la tauromachie est en péril.
Mais il est vrai que ce n’est pas d’hier
                                          Dominique Madera

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PESAGUERO / TOROS

Publié le par Cositas de toros

     PESAGUERO

Corrida des champs...
... ou corrida des villes. Malaga

 

Corrida des villes, corrida des champs

            C’est samedi prochain, le 23 avril, que les aficionados des champs pourront admirer depuis leur place, les Picos de Europa. Convenez que c’est plus agréable que d’être cerné par les buildings !

     Après Santoña, le 9 avril, la Communauté de Cantabrie continue ses propositions. Pesaguero va donc inaugurer son histoire taurine, fait rarissime dans le contexte actuel.

     Daniel Medina, le vainqueur du Circuit de Castilla y León se mesurera aux novillos de Torrealba, la ganaderia salmantine de Aldehuela de Yeltes (Domecq), avec Christian Parejo, le Chiclanero de Béziers apodéré par Tomas Cerqueira.

     La belle vallée de Liébana va vibrer aux sons des paso-doble ! Pour sûr, le paradis va perdre de sa quiétude.

 

                                                                  Gilbert Lamarque

 

     TOROS

 

 

 

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Mécompte Pascal

Publié le par Cositas de toros

                 MUGRON PÂQUES TAURINES

 

            Guère besoin de la machine à calculer qu’inventa un auvergnat, un certain Blaise… Pascal. Il faut être auvergnat pour une telle invention ! L’heure des comptes et mécomptes est arrivée et le bilan est maigre sur le plan ganadero. Le résultat est bien inférieur aux espérances et à 2021 avec ce même fer.

 

     Le "belvédère de la Chalosse" du haut de ses 90 mètres accueillit l’aficionado sous un ciel inhospitalier chargé de lourds et sombres nuages. Mauvais présage.

 

     Lundi 18 avril

Reportage photos : Frédéric Martínez, sauf mention spéciale

NSP matinale.

    Trois erales d’Alma Serena, nobles, légers les deux premiers, mieux nourri le troisième. Vuelta al ruedo qui ne s’imposait pas pour le premier. Pourquoi pas, alors, au deuxième, braillard ? Les arènes de Condrette garnies aux 2/3.

 

     Tristan Barroso a de l’allure, parfois il en rajoute. Il reçoit "Tabiolo" dans un élégant capote suivi d’un quite d’Andoni Verdejo. Lors du tercio de banderilles, je m’interroge, médisant, sur la retraite à 65 ans envisagée par le candidat-président et l’état de certains peones : quel calvaire, et l’aficionado de souffrir sur les tendidos ! La faena s’éternise, l’eral est faible des antérieurs et malgré cela Tristan a du mal à endiguer la fougue de l’animal : désarmés et accrochages. Une entière concluante, deux oreilles et vuelta pour "Tabiolo" ! En voici encore un qui confond Noël avec Pâques ! c’est un peu agaçant. Tristan quoiqu'un peu distant avec la muleta est au top de sa préparation.

 

     Andoni Verdejo est presque inédit, il débutait vêtu de lumières, l’an passé, ici, le 20 juin, les organisateurs mugronais ayant fêté les Pâques Taurines le 20 juin. Il s’entend bien avec "Nocturno" à la cape qui se montre douillet aux palitroques. L’élève d’Adour Aficion est appliqué, sobre, aux antipodes de son compañero. Le novillo est plus violent et distribue quelques coups de tête. Le garçon, sincère, se laisse parfois déborder d’où quelques séries droitières brouillonnes mais certaines "templées". Andoni termine promené vers les tablas. Demie pasada, l’oreille tombe du palco. Andoni, calme et serein, et avec un peu plus de métier, nous pouvons attendre de belles choses.

     Tristan est élu pour toréer le troisième, "Airoso" – que l’on peut traduire par gracieux – le plus baraqué. Il se blessera au sortir d’un capotazo et la faena n’eut guère d’intérêt. Sur l’air de "Aire tun txikitun", Tristan à genoux voltigera sans mal. Échec aux aciers et vuelta, décidément…

     Tristan, vainqueur et Andoni reçurent la récompense de l’ACOSO.

     À l’issue du paseo, Tristan avait recueilli le prix des Critiques Taurins du Sud-Ouest et celui de l'Union des Clubs Taurins de France pour sa temporada passée.

 

Novillada piquée.

     En ce lundi de Pâques, certaines âmes alourdies par les agapes se sont perdues vers l’abbaye bénédictine de Maylis, allant chercher la plante "miraculeuse" drainante et détoxifiante, la "Plante de Maylis", le Lépidium latifolium. C’est donc tout frais et alerte, débarrassé de quelques congestions digestive, biliaire et rénale, que l’aficionado prit place, l’organisme reposé sur les tendidos de la coquette arène de Condrette. Remarquons que tous n’avaient pas pris la même tisane ! N’allez pas croire non plus que les bons moines produisent la Bénédictine pourtant aux valeurs digestives reconnues !

     Les arènes remplies aux 3/4. Le soleil, aficionado, s’invitant au meilleur de la tarde.

Finito, le 1er

   

L'autre Finito, le 2e © Laurent Bernède

 

Morisqueto, le 3e

 

Rabanito, le 5e

     Six novillos de José Cruz bien présentés, accusant une certaine faiblesse, discret au cheval, nobles mais transmettant peu, excellent le 6e.

 

 

      Yon Lamothe était attendu sur ses terres voisines et il (me) déçut. Auréolé de ses deux trophées arlésiens de la veille, il retomba dans ses travers. "Finito", negro, fut mal mis en suerte, s’avérant faible par la suite. Le Landais toréa à mi-hauteur. Il ne s’arrima pas vraiment et conduisit un travail majoritairement droitier qui ira a menos. Entière delantera, maigre pétition et oreillette (avis).

     "Alcoholito"… tituba légèrement après le tercio de varas, une pique prise avec générosité, une autre mal exécutée, clôturé par une vuelta de campana. Il n’en fallait pas plus à ce joli exemplaire pour s’éteindre avant l’heure.

     Manolo de los Reyes allumant quelques mèches au deuxième tiers. Il n’y aura donc pas de faena et Lamothe se montrera piètre tueur. Silence.

 

     Le Murciano Jorge Martínez, cinquième du dernier escalafón, a connu une excellente temporada 2021. Il pèsera certainement cette saison même s’il démontra cette après-midi un visage brouillon puis beaucoup plus subtil empreint de personnalité.

     L’autre "Finito", un castaño, ne prendra qu’une pique discrète. Le novillo, noble, sera conduit dès l’entame de la main gauche puis par derechazos, certain avec temple. Le final sera plus réussi et Martínez saluera après avoir failli à l’estoc.

© Laurent Bernède

     "Rabanito" est faible et noble. Jorge est à l’aise à la cape. Les banderilleros José Ruiz et Juan Rojaz sont invités à saluer. Le José Cruz marchera plus qu’il ne chargera collé à l’étoffe. Le Murciano fit sauter le sparadrap, toréant sur un autre rythme à mi-hauteur, alignant de bonnes séries avec le geste et le sitio, de la suavité dans les passes. De là à écrire que la faena s’envola… ! Le soufflé retomba malgré l’épée entière dans la croix, deux avis sonnèrent et les coups de cruceta s’enchaînèrent. Vuelta malgré tout, le novillero ne cachant pas sa peine.

 

     Solal Calmet  "alla au charbon" dès la cape, l’imposant "Morisqueto", le cadet de l’envoi (02/19) déborde de fougue. Il ne prendra qu’une pique adroite et fera lui aussi une vuelta de campana prouvant que les cloches sont bien revenues de leur périple. Encore un bicho qui ne transmet pas, le Nîmois enfilant des séries des deux mains dont quelques naturelles templadas. Pinchazo, entière caída, trois descabellos, palmitas.

     Solalito aborde son second avec la détermination du revanchard et toujours plein d’alegria. Face à "Alocado", il fit rugir les gradins lors d’un superbe tercio de banderilles terminant aux planches par un quiebro d’école. Débutant sa faena à genoux par largas, il sert de belles séries "templées" et son plaisir se grandit tout comme son travail, additionnant pour terminer plusieurs naturelles de belle facture. Les oreilles d’"Alocado" tomberont mais c’est sans compter sur cette maudite demie bien placée non concluante qui appellera une quinte de descabellos, la quinte – l’autre – pour le Nîmois. L’arrastre est applaudi, Solal effectuant la vuelta.

 

Jorge et surtout Solal sortiront sous une chaleureuse ovation.

Les José Cruz de l’édition 2022 en-dessous de celle de l’an passé.

 

Nous rentrâmes avant la nuit pour accomplir nos dernières prières, les complies.

 

"Allez en paix mes frères". © Laurent Bernède

                                                  Gilbert Lamarque

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