DE LA PRESIDENCE
En ces temps de "vide taurin", je vous propose un article très intéressant de notre revistero maison Gilbert LAMARQUE sur les Présidences des corridas, novilladas et Novilladas sans picadors.
A lire avec attention ...
Par Gilbert LAMARQUE
Le Corps des Présidents et Assesseurs de Corridas (CPAC) créé en 2012 à l’initiative de la Fédération des Sociétés Taurines de France (FSTF), est destiné à favoriser les échanges d’expérience, la formation de ses membres et à proposer l’évolution du règlement.
Le nouvel acronyme CPAC signifie désormais : Corps des Présidences et des Alguazils de Corridas.
Les difficultés rencontrées : ... communication parfois difficile avec la piste, connaissances insuffisantes du public … formation insuffisante de certains délégués aux piques, des pétitions de plus en plus bruyantes mais sans mouchoirs, des prestations musicales inopportunes pendant l’arrastre …
Les préparations préalables à la course menées donc en amont sont primordiales.
Une responsabilité récemment attribuée au président par une modification de l’article 70-1 : « Avant d’ordonner le commencement du spectacle, le Président s’assurera que toutes les dispositions réglementaires auront été prises, que le personnel de la plaza se trouve à son poste et que seules occupent le callejon les personnes dûment autorisées. »
NB : Tout le travail mené en amont de la course est primordial (déjà souligné). Il influence le déroulement de la corrida dans une part non négligeable. Le président doit engranger un maximum d’informations avant le début du spectacle et doit évacuer un maximum d’« inconnus ». Ici, ce ne sont pas les « invités » du callejon car ceux-ci sont connus de tous !
En effet, il serait souhaitable que les « quelques » personnes invitées sans raisons majeures viennent nous rejoindre sur les tendidos (où la vue sur le ruedo est meilleure) tout en s’acquittant du prix du billet, cela va de soi ! Le callejon est une venelle qui vomie une foule innombrable comme une rue commerçante un jour de marché, nous y apercevons aussi des mineurs. Déjà en 1922, dans le « Petit guide taurin » édité gratuitement par le journal sportif régional « Athlétic » (au Sablar à Dax), « Fernando écrivait : « Il doit également interdire les allées et venues des parasites du callejon qui peuvent distraire le toro ».
Ensuite lors du troisième tercio : … Le président fera sonner les avis dans les temps : 10, 13 et 15 minutes après la première passe de muleta.
A propos de la musique :
1. Le président ordonne la musique en fonction non seulement du travail du torero mais aussi du comportement du toro. La musique accompagne les faenas dites artistiques, elle s’abstient avec l’émotion du combat.
2. Il stoppe la musique si le maestro se fait prendre, s’il se fait désarmer ou encore si l’intensité de la faena baisse.
3. Il fait attention de ne pas la lancer trop tard.
4. Il arrête la musique quand le maestro prend l’épée de muerte.
A propos de l’arrastre, le Règlement Taurin Municipal est totalement silencieux à son sujet.
Et pourtant, il y aurait beaucoup à dire …
Tout d’abord, il convient de souligner que l’arrastre correspond au moment où le public manifeste son jugement sur les qualités et la prestation du toro : applaudissements, sifflets, ou encore silence indifférent doivent pouvoir s’exprimer et ne pas être couverts par une musique intervenant trop hâtivement. A la présidence à exiger préalablement de la musique qu’elle ne joue qu’une fois la dépouille du toro évacuée.
Quelles que fussent ses qualités, le toro mérite une sortie digne … cela s’appelle le RESPECT. Réservons notre humeur au mayoral et (ou) ganadero, c’est plus judicieux.
Sachant aussi que l’indulto doit rester rarissime et, s’il vous plaît, concernant les novilladas non piquées, ni indulto, ni vuelta al ruedo, le bon sens en découle.
Un président peut exceptionnellement refuser la fonction par exemple, si certaines conditions générales en matière d’intégrité du taureau ou d’éthique ne sont pas assurées.
Si l’état physique et sanitaire des taureaux est inacceptable ou bien sont relevées des lacunes dans la sécurité.
Le dernier Règlement Taurin Municipal a été édicté par l’UVTF à Orthez le 25 Janvier 1998 et est applicable dans « toutes » les arènes françaises.
Toutefois, à l’article 38, il serait souhaitable d’ajouter l’alinéa suivant, suggéré par la FSTF : « Le président et ses assesseurs sont choisis, par le maire ou le délégué, sur une liste établie et mise annuellement à jour, la liste du « Corps des Présidents » émanation des associations les plus représentative de l’aficion française. Il est souhaitable que l’une des trois personnes qui siègent au palco soit vétérinaire ».
Donc du sérieux au palco, et non plus cet échange incessant des « cousins » de peñas amies. « Pour notre propre intérêt, on s’arrange entre-nous ». Quant au notre !...
En aucun cas, le CPAC n’est un agent de placement.
Le CPAC est ouvert aux Présidents, Assesseurs et Alguazils confirmés, aux postulants à ces fonctions et à tous les aficionados intéressés par le Règlement Taurin Municipal et l’éthique de la corrida, même s’ils ne souhaitent pas siéger. (Vous avez dit « confirmés » ? Qu’est-ce qu’un « confirmé »?).
Encore du pain sur la planche et souhaitons qu’il ne rassisse pas !
Gilbert LAMARQUE