SALVADOR VEGA, LE RETOUR
Le torero malagueño, né le 10 février à Manilva reprend les trastos après une longue absence des ruedos suite à de graves blessures, au doute et à la lassitude.
Il s’habillera "de lumières" à Estepona (Málaga), demain samedi 1er août en nocturne pour combattre un lot de Luis Algarra, accompagné de Cayetano et Pablo Aguado.
Dans ce présent troublé et ce futur obscur, c’est une nouvelle qui, personnellement me ravit.
En effet, Salvador Vega García avait renoncé, au début 2016 à poursuivre sa carrière afin de prendre du recul. Après des saisons glorieuses (2004 à 2008) et sa retraite anticipée, il s’investit dans la politique comme conseiller municipal (Parti popular) à Málaga. Il s’est aussi, impliqué dans les affaires familiales et participait également à la formation des jeunes apprentis de l’École de tauromachie de Málaga.
Le matador âgé aujourd’hui de 35 ans, fera certainement ses adieux tout en bouclant son parcours aidé en cela par l’homme d’affaires José Luis Lara qui gérera l’ultime étape de son entreprise.
SOUVENIRS
Le 23 avril 2004 lors de la Feria de la San Jorge de Saragosse, Salvador Vega fut blessé grièvement par son second toro de Domingo Hernández. J’en fus le témoin et les images saisissantes sont ancrées dans ma mémoire.
Après avoir coupé l’oreille de son premier opposant, c’est lors de l’entrée a matar que la corne droite de son second toro (le mieux présenté) lui perça la jambe droite. Grande frayeur dans le coso de la Misericordia, témoins que nous étions de ce moment angoissant où l’animal continuait à assaillir l’infortuné torero sans que le piton ne se retire de la jambe, le secouant à plusieurs reprises.
Le rapport médical du Dr Carlos Val Carreres précisa que le Malagueño souffrait d’une cornada à la base du triangle de Scarpa avec un orifice d’entrée de 10 cm et de trois trajectoires dont l’une d’elles mesurait 24 cm, les vaisseaux fémoraux sectionnés, le nerf fémoral meurtri.
Il avait auparavant servi deux séries de la droite magnifiques puis utilisant la bonne corne gauche, au centre du rond sans bouger les pieds, il déroula une série longue et profonde. Et c’est toujours au centre qu’il subit le châtiment.
Il y a des instants, des circonstances qui vous marquent à jamais, ceux-ci en furent un.
Voici les notes succinctes prises ce jour sur mon carnet à spirales.
Demi-entrée.
5 toros de Domingo Hernández et un (le 5e) de Garcigrande, mal présentés, 3e et 4e braves et nobles.
- Javier Conde (blanco y azabache), insipide comme son 1er toro. En-dessous du noble 4e. Silence avec avis, silence.
- Jesus Millán (purísima y oro), vaillant, accrocheur, se perd dans les terrains. Le Garcigrande ne charge pas. Silence, silence après avis.
- Salvador Vega (carmin y oro), remplace Morante de la Puebla.
Au 3e, séries courtes et variées sur les deux cornes, beaucoup de profondeur.
Le 6e bien toréé sur la corne droite. Une série magnifique sans bouger les pieds, faena profonde au centre du ruedo. Estoconazo (comme au premier). Pris à la cuisse droite, infirmerie. Oreille et deux oreilles.
Nous l’avions revu pour la dernière fois, non sans plaisir, à Tudela, le samedi 26 juillet 2014, un peu dans l’indifférence des arènes festives devant des faibles toros de Cayetano Muñoz de sang Domecq (Torestrella). Il profita de l’excellent 5ème et nous régala. Fandiño, lui, n’eut aucune option.
SA CARRIÈRE
Il boucla la temporada 2004 avec 48 corridas, 58 oreilles et 1 queue.
2005 : 45 corridas, 40 oreilles, 1 queue.
2006 : 30 corridas, 36 oreilles, 1 queue.
2007 : 43 corridas, 56 oreilles, 2 queues.
2008 : 40 corridas, 54 oreilles, 2 queues.
Puis ce fut la dégringolade, … 2015 : 8 corridas, 10 oreilles.
Il avait fait ses débuts avec picadors à Málaga le 5 août 2000. Il prit l’alternative à Nîmes le 16 février 2003, parrain "Joselito", témoin César Jiménez, toros de Pedro y Verónica Gutiérrez Lorenzo (La Capea) : 2 oreilles et sortie en triomphe. Confirmation à Madrid le 4 octobre 2003, parrain Javier Conde, témoin Morante de la Puebla, toros de El Pilar.
Depuis le 15 octobre 2015, il n’a plus revêtu l’habit de lumières. C’était à Fuengirola, province de Málaga.
La Feria de Málaga est annulée pour 2020 mais peut-être verra-t’on le Malagueño le 15 ou le 16 août où deux corridas sont annoncées.
¡ Suerte Torero !
Gilbert Lamarque