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COMMUNIQUÉ GARLIN

Publié le par Cositas de toros

 

    Peña Taurine Garlinoise

       Vendredi 28 août 2020

« Dax n'en a cure...»

 

        C'est avec une frustration certaine, que la Novillada piquée de Garlin est poussée vers la sortie de la temporada 2020. Alors que la Peña Taurine Garlinoise s'était organisée pour que se déroule le Dimanche 11 octobre, sa 8ème Novillada consécutive du fer de Pedraza de Yeltes (annonce largement diffusée aux médias taurins le 9 avril 2020), nous apprenons par un communiqué de ce 21 août, que la Ville de Dax programme à son tour une novillada de ce fer le Dimanche 27 septembre, soit 2 semaines avant.

Chacun se fera son opinion, mais nous considérons cette démarche peu scrupuleuse vis à vis d'une arène qui a présenté cet élevage en France en Avril 2013 (et non pas dans la cité thermale comme stipulé ici ou là). L'histoire s'écrit mais ne se réécrit pas. Cela n'enlève aucun mérite à la commission taurine dacquoise de l'époque d'avoir lancé en 2014 ce fer à l'échelon corrida, et si de nombreux succès indéniables s'y sont produits, Garlin et « Pedraza » ont été également récompensés à plusieurs reprises dans notre catégorie (2014, 2015, 2018).

Que la commission taurine de Dax propose une corrida de Pedraza de Yeltes est tout à fait légitime. Par contre, en cette période critique que traversent toutes les ganaderias, la novillada matinale aurait pu provenir d’un autre élevage, nous semble-t-il.

Quoi qu’il en soit, devant cette double programmation du même fer à quinze jours d'intervalle, aussi imprévue qu'incohérente en ces temps de crise, il faut savoir raison garder. Nous avons donc pris la décision de nous retirer, non sans amertume, au risque de décevoir notre fidèle public.

Nous vous donnons cependant rendez-vous avec toujours autant de passion et d'aficion pour notre traditionnelle Novillada de Printemps, en Avril 2021.

 

Bien à vous toutes et tous,

Le bureau de la Peña Taurine Garlinoise.



 

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JACQUES GRIGNON-DUMOULIN, LE DERNIER CERCLE DES JOURNALISTES DISPARUS D’UNE ÉPOQUE RÉVOLUE… ET LES HÉRITIERS

Publié le par Cositas de toros

 

       Jacques Grignon-Dumoulin est mort le 13 novembre 2001 à l’âge de soixante-douze ans. André Fontaine écrivait dans Le Monde, le 16 novembre : « Jacques Grignon-Dumoulin avait la fougue et la silhouette trapue d’un bicho, d’un petit taureau, et une passion pour les corridas et le monde hispanique, dont il parlait et écrivait couramment la langue. »

 

    

      Ce "petit taureau" était né à Hanoï – quelle incongruité ! , – d’un père administrateur des services civils d’Indochine. Il était entré au service étranger du journal Le Monde en 1956 pour s’y occuper, précisément, des questions ibéro-américaines. Il vécut à ce poste les années chaudes de la chute du dictateur cubain Trujillo et de l’avènement de Fidel Castro.

     Il quitta en 1964 Le Monde pour l’ORTF, qui en fit quatre ans plus tard son directeur adjoint pour l’Amérique latine et bien plus tard, un grand reporter au service de la première chaîne de télévision.

      C’est à l’antenne de cette première chaîne que – certains d’entre nous s’en souviennent certainement, et nous avons eu l’occasion de revoir à maintes reprises, cet extrait du journal télévisé – Jacques Grignon-Dumoulin a poussé un coup de gueule mémorable "en direct et en stéréo" :

     « - Arrêtez le retour !

                 (Pas facile de garder son calme quand les conditions d’enregistrement ne sont pas toutes réunies et que les problèmes de son s’en mêlent).

        - Vous enregistrez ? Est ce que je peux enregistrer ?

        - Arrêtez le retour, bon Dieu !

                  (Quand ce ne sont pas les problèmes de son, c’est un désaccord avec son rédacteur en chef qui peut provoquer un problème).

        - Laisse-moi travailler ! 

        - On travaille à plusieurs.

        - Tu m’emmerdes ! Tu me fais chier ! 

...

     Gilles Bouleau disait de lui que c’était un homme délicieux et parfois un peu ronchon. On le surnommait Jacques Grognon-Dèslematin.

        Le petit taureau avait du caractère !

        Pourquoi donc un article en souvenir de ce Jacques grognon ?

     Tout simplement parce que cet homme, journaliste, publiait de temps en temps, des articles tauromachiques dans le journal qui l’employait, le quotidien Le Monde.

 

        Le 27 août 1957, il titrait :

 

                « Une saison tauromachique rassurante. » dont voici un extrait :

 

        « Déjà fortement avancée, la saison tauromachique 1957 restera sans aucun doute, par comparaison avec celles des années précédentes, une "temporada" heureuse, aussi bien pour les plus sévères connaisseurs que pour les simples "sympathisants", dont le flot grossissant voit les effets de rénovation poursuivis depuis la crise de 1953 par quelques grandes figures taurines et l’action de certains clubs (telle la fameuse Peña 7) n’ont pas été vains : un coup d’arrêt semble avoir été donné à la décadence progressive du spectacle tauromachique.

      Les règles traditionnelles et essentielles de la corrida restent, jusqu'à présent au moins, en grande partie sauvegardées. La course "moderne", quelque peu défigurée certes par rapport à l’ancienne, n’est pas encore devenue, comme le laissent entendre les éternels mécontents, un "inutile massacre", une "ignoble farce".

        À travers le drame des arènes, un mystère de très ancienne tradition populaire continue, malgré de graves manquements au rituel, à se dérouler chaque fois sous les yeux des spectateurs du vingtième siècle : un jeu de mort entre le courage, l’intelligence, l’adresse d’une part, et la force aveugle de l’autre, mystère auquel, il est vrai, le public est et a toujours été moins directement sensible qu’à la suavité d’une "véronique" savamment "distillée" ou à la lenteur déchirante d’une "naturelle" inspirée, toutes deux créations de l’artiste.

          

                 La bataille de San Isidro

 

      Préparée dès la fin de l’hiver par un important remaniement des dirigeants des associations et clubs taurins accompagné d’énergiques appels à l’application du règlement actuel, la saison tauromachique 1957 s’est tout de suite annoncée fertile en événements de toute sorte.

      Les premières courses passées, un conflit qui couvait depuis plus de deux ans a éclaté au grand jour. C’est à l’occasion de la fête madrilène de San Isidro, patron de la capitale, dont la célébration marque le véritable début de la "temporada" espagnole, que la sourde lutte entamée contre l’influence croissante et les prétentions du "trust" Camara – le tout-puissant "apoderado" (manager) – a dégénéré en bataille ouverte. »…

 

      Gregorio Sánchez était, cette année-là, en haut de l’escalafón avec 73 corridas.

 

     Autre pépite retrouvée dans les archives du journal en date du 21 août 1958 :

 

           « Roquefort-des-Landes et la "fiesta de los toros". », extrait :

 

       « C’est une sorte de pèlerinage aux sources de la tauromachie que de nombreux aficionados consacrent leur 15 août, malgré les "tentations" offertes par les grandes corridas de Bayonne et de Saint-Sébastien, en se rendant à Roquefort, petite bourgade enfouie au milieu de la forêt landaise. Non que ses traditions taurines y soient particulièrement anciennes – ses arènes de trois mille cinq cents places ont à peine six ans d’âge – ou que de grands maestros du "Ruedo" en aient jamais fait le théâtre de leurs prouesses. 

 

"La Monumental des Pins" inscrite aux Monuments historiques

 

      Ce qu’on sait voir en place de Roquefort, ce sont ces toros que les habitants et leur maire ont coutume de "s’offrir" une fois l’an et qu’ils choisissent régulièrement dans les élevages andalous réputés les plus "difficiles", souvent même mis à l’index chez les jeunes toreros "arrivés" comme chez les jeunes novilleros "d’avenir". C’est dire les difficultés rencontrées par le syndicat d’initiative pour décider des hommes à affronter des novillos-toros comme les Isaias et Tulio Vasquez (sic), élevage très "style 1900", à l’honneur à Roquefort depuis trois ans.Vendredi dernier cependant Miguelin, Soares et Luis Ortego (sic), riche de l’enthousiasme de ses dix-sept ans, se présentaient au paseo réglementaire devant des gradins combles, inondés de soleil.

     Quoique assez inégal, le lot des frères Vasquez (sic) était impressionnant : des "brutes" rustiques, âgées dans l’ensemble de près de quatre ans, faisant très largement le poids (263 kilos en canal en moyenne) et coiffées de larges pitons.

     Le physique des pensionnaires de Vasquez (sic) allait de pair avec leur "moral" ; pleins d’allant, puissants (quatre chutes des uhlans), durs de pattes et (arrivant à l’estocade la bouche cousue), ils furent dans l’ensemble d’une noblesse moyenne et accusèrent une caste plutôt relative. Devant de tels adversaires, les trois jeunes toreros n’étaient évidemment pas de taille… Miguelin ne "consentit" aucun de ses "bichos", dont le premier se prêtait pourtant à la lidia. Il s’en débarrassa au plus vite, du bout des doigts, de deux vilains coups de rapière de côté. Soares toréa honorablement de cape, traçant d’allègres "chicuelinas", et fut même excellent aux bâtonnets (dans une paire de banderilles au "sesgo por dentro"). Mais, hésitant et électrique avec la flanelle (muleta), il dut s’y prendre à de nombreuses reprises pour dépêcher – malproprement – ses novillos. Luis Ortego (sic) sauva heureusement l’après-midi devant son premier ennemi, qu’il accueillit par véroniques et toréa avec courage et décision de la droite et de la gauche. Sa franche entrée "a matar", pour une estocade tombée suivie d’un descabello, lui valut deux oreilles et les ovations d’un public touché par l’émouvant combat mené par ce frêle gamin. »…

 

     Le cartel de ce vendredi 15 août était donc : 6 novillos de Isaïas y Tulio Vázquez pour Miguel Mateo "Miguelin", Armando Soares et Luis Ortega. Ortega n’obtint qu’une oreille et le 3ème novillo fit la vuelta.

Le dimanche 12 août 1951, les arènes avaient été inaugurées lors d’une non piquée avec des erales de Mme veuve Lescot.

En 1959, le dimanche 9 août, défila un certain Paco Camino combattant des novillos de l’élevage de Juan Belmonte.

 

     Jacques Grignon-Dumoulin avait privilégié la placita en pins de Roquefort laissant à d’autres revisteros les plazas plus huppées.

 

     Il faisait partie de ce cercle très apprécié qui comptait dans ses rangs plusieurs illustres plumes.

 

   

       Jean Cau, écrivain et journaliste à l’Express, à France Observateur, à Paris Match, natif de Bram dans l’Aude – terre d’ovalie, patrie des Spanghero et d’Henri Rancoule où l’accent roule tel les cailloux dans le torrent – dont les périples de ferias espagnoles en ferias françaises lui inspirèrent, notamment, Les oreilles et la queue, Sévillanes ou bien La folie corrida.

 

    

      Jean Lacouture passionné de rugby et de tauromachie, aimait à rappeler que son père était chirurgien des arènes de Bordeaux et que, enfant, ses parents n’hésitaient pas à parler devant lui de leur "afición" pour la corrida. Peu de temps après la Libération, il publia dans les colonnes de Combat ses premières chroniques taurines. Par la suite, il en rédigera plusieurs pour le Nouvel Observateur. « La tauromachie, disait-il, c’est le double sentiment de la beauté et de l’angoisse. »

Nous lui devons Signes du taureau (1979), Corridas (1988).

 

    

      Puis Pierre Veilletet né à Momuy (Landes) à deux pas des Pyrénées-Atlantiques béarnaises, reçut en 1973, le prix Albert-Londres. Journaliste au quotidien Sud Ouest dont il fut le rédacteur en chef jusqu'en 2000, il participa en 1979 au lancement des Cahiers de la corrida. La tauromachie le passionnait, il est l’auteur de belles pages de chroniques pour le journal ainsi que Afición (2005), album réunissant des photographies réalisées sur plus de trente ans par Michel Dieuzaide, sur les grandes figures de la tauromachie et les plazas françaises et espagnoles. En 1986, était édité Le peuple du toro sous sa direction et celle de Véronique Flanet, « un grand dossier » qui réunissait de belles plumes ainsi que des photographes talentueux. Il nous a quitté en janvier 2013.

 

     Ces quatre figuras étaient avant tout des journalistes et reporters qui ajoutèrent à leur activité, le plaisir d’écrire sur cette passion commune, la tauromachie. Ils ont tous quitté aujourd'hui, la planète des toros.

 

     J’ajouterai à cette courte mais éclatante énumération trois contemporains :

 

 

    

      Jacques Durand, journaliste et écrivain, lui, se consacre pour la grande part à la tauromachie.

C’est Le matin de Paris qui imprima son premier article sur la corrida. Puis Serge July, directeur de la publication de Libération depuis 1974, le charge d’une page entière dans le journal. Jacques Durand en était le rédacteur et le reporter. Cette page ne changea pas durant toutes ces années : un article principal, une photo noir et blanc et une colonne d’actualités. C’est sous Nicolas Demorand codirecteur autocrate depuis le 1er mars 2011 qu’il en a été congédié le 1er juillet 2012 ; la direction du journal jugeant la chose taurine futile, d’un autre temps pouvant faire perdre des lecteurs. Il publie désormais la page hebdomadaire du jeudi aux éditions Atelier Baie, page appréciée des aficionados et autres littéraires. N’oublions pas qu’il a été aussi rédacteur en chef des émissions taurines de Canal + à l’époque dorée et il collabora également au magazine télévisé sur France 3 : Face au Toril. Jacques Durand possède la plus belle écriture des plumitifs taurins, franche et lumineuse. Il écrit sur la corrida de façon originale comme le fit avant lui Jean Lacouture. Au début des années quatre-vingt, la presse s’intéressait à la corrida comme à un sport avec un vocabulaire souvent impénétrable, de scores et de victoires. Ces deux journalistes amenèrent une langue qui fit briller l’objet tauromachique. Durand en est aujourd'hui le prolongateur et c’est un plaisir que de lire ses Chroniques de sable (2000), ou ses Chroniques taurines (2003) parmi environ les deux douzaines de ses ouvrages taurins.

 

    

      Le très éclectique bayonnais, Francis Marmande qui collabore au Monde depuis 1977, écrivain, critique littéraire, critique (Jazz Magazine, 1971 à 2000) et musicien de jazz, aficionado et revistero, donne régulièrement au journal des articles traitant de jazz, de littérature et… de tauromachie à l’occasion de grands événements. À lire aux éditions Verdier : Curro, Romero y Curro Romero (2001), À partir du lapin (2002) et Rocío (2003).

 

    

      Enfin, sur les pas de Pierre Veilletet, le Saint-Sevérin Yves Harté, cet autre landais, rédacteur en chef et directeur adjoint de l’information au quotidien régional Sud Ouest, qui reçut lui aussi en 1990, le prix Albert-Londres pour sa série de reportages sur la chute du mur de Berlin (mars 1989), imprégné depuis son enfance de la tradition taurine, écrivit pour le journal de nombreuses chroniques. Il faut lire La huitième couleur, « petit bijou serti de tendresse et de mélancolie ». De son Sud-Ouest natal, il en extrait un usage du monde, rêveur autant que précis, des taureaux et de la littérature.

 

     Combien sont-ils les quotidiens et les hebdomadaires aujourd'hui à nous proposer de telles chroniques ou la moindre reseña ? Sud Ouest, La Dépêche du Midi, Midi Libre, La Provence, L’Indépendant, tous des quotidiens régionaux...

 

     Jacques Grignon-Dumoulin est sorti de l’ombre le temps de cet article.

 

PS. Quelques textes de Pierre Veilletet et d’Yves Harté sont à déguster dans le livre de Marc Lavie, Un siècle de corridas aux éditions Sud Ouest.

La semaine prochaine, nous publierons la "Tribune" de Jean-Marcel Bouguereau, rédacteur en chef de Libération, de 1981 à 1987, datée du 13 août 2012 où il demande le retour de J. Durand à ce même journal.

                                                                                         

 Gilbert Lamarque

 

 

 

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COSA NOSTRA

Publié le par Cositas de toros

 

     En moins d’un mois, un projet de référendum d’initiative partagée (RIP) sur la condition animale a rassemblé une centaine de signatures de parlementaires et trois quarts des Français s’y disent favorables.

     Le sentiment d’injustice envers les animaux qui ne rassemblait, il y a encore quelques années qu’une minorité, est devenu collectif et consensuel.

     Beaucoup de politiques s’y précipitent quitte à tourner casaque par la suite. Déjà, des députés signataires du RIP ont reçu des mails glacials de la Société de Vénerie. Certains ont illico retiré leur signature, d’autres sont dans l’embarras, quelques uns se posent en bons "normands". Joël Giraud a apporté sa signature à ce RIP… juste avant sa nomination comme secrétaire d’État chargé de la Ruralité ! Aie, ça pique !

     Voici les mesures du projet :

- Interdiction des expériences scientifiques sur les animaux lorsqu’il existe une méthode de recherche alternative.

- Interdiction de l’élevage en cage d’ici à 2025 et accès au plein air obligatoire pour tous les animaux d’élevage d’ici à 2040.

- Interdiction des élevages d’animaux à fourrure.

- Interdiction de la chasse à courre et des chasses dites "traditionnelles" à la glu, au déterrage…

- Interdiction des spectacles avec des animaux sauvages dans les cirques et delphinarium – les zoos ne sont pas concernés.

Et les "cirques" où se donne en spectacle l’assassinat de taureaux, tuerie "traditionnelle" ?

     La bataille politique se profile autour de ce projet pour la cause animale et certainement nous serons témoins de désistements, de reculades comme pour le glyphosate.

     Dernier son de la cloche fêlée : le gouvernement a décidé d’autoriser à nouveau les fameux néonicotinoïdes, aussi appelés "insecticides tueurs d’abeilles". Officiellement, c’est provisoire et ça ne concerne que les cultures de betteraves. Mais c’est aussi une pilule difficile à avaler pour Barbara Pompili, la nouvelle ministre de la Transition écologique, obligée d’apprendre à rétropédaler – le rétropédalage étant le sport majeur de ce gouvernement – avec une spécialité, le virage à 180°.

      L’éternel problème des dérogations qui font que les interdits ne le sont jamais ou pas totalement.

      La grande inconnue reste le positionnement à venir de notre girouette de Président. Lui qui s’est toujours montré accommodant avec les chasseurs, soutenant les pratiques "traditionnelles" de chasse que le projet de loi prétend abolir, pourra-t’il prendre le risque de désavouer une cause intensément populaire ?

      Les textes de loi qui suivront, donneront de la place aux négociations, comme toujours !

 

            La bataille va commencer.

 

      Certains haineux envers la corrida ne pourront s’empêcher de faire un rapprochement.

      Les chasses sont régies par des lois, la tauromachie aussi mais cela ne les rend pas plus solides pour autant.

      Cela sera suivant les intérêts des pleutres politiques comptant inlassablement le nombre de voix supposées à leur réélection !

       N’oublions pas que dans notre doux pays bien policé, le Groupe d’études sur la protection des animaux a élaboré une proposition de loi, enregistrée le 13 juillet 2010, « visant à punir les sévices graves envers les animaux domestiques, apprivoisés ou tenus en captivité, sans exception. » Cette proposition fait suite à l’échec de deux précédentes tentatives, en 2004 et en 2007. Le nouveau texte prévoit de supprimer l’exception dont bénéficient aujourd’hui la corrida et les combats de coq dans certaines régions, au nom d’une "tradition locale ininterrompue". Toutefois, par décision du Conseil constitutionnel, le 21 septembre 2012, cette exception contenue dans la première phrase du septième alinéa de l’article 521-1 du code pénal, a été déclarée conforme à la Constitution.

     Jusqu’à cette date, la notion de "tradition ininterrompue" déterminée par cette jurisprudence était loin d’être claire. La question donc, a été éclaircie par la décision du Conseil constitutionnel. Jusque-là, seuls les tribunaux tranchaient au cas par cas, comme le montrent les arrêts de la Cour d’appel de Toulouse et de la Cour de cassation, ainsi que la jurisprudence de Rieumes, qui avaient débouté les associations anti-corrida de leurs plaintes, respectivement en 2003, 2006 et 2007.

     L’inscription par le ministère de la Culture de la tauromachie, en janvier 2011 à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France ont provoqué des réactions procédurales de la part d’associations anti-taurines. Cependant, le ministère décide en mai 2011 de supprimer toute mention de l’inscription sur ses sites officiels « en raison de l’émoi suscité par cette inscription. » !!

 

     Alors, qu’en sera-t’il de "ce qui est à nous", la Cosa Nostra ?

 

        L’actualité me fait rebondir dans cet article par la nouvelle révélation honteuse des conditions de vie – et de mort – de canards reproducteurs dans une exploitation agricole liée à la filière avicole et du foie gras, à Lichos en Soule dans les Pyrénées-Atlantiques.

     Les images diffusées par l’association L214 sont insoutenables. Des cas comme celui-ci sont indéfendables. L’homme ici, est un sacré con qui doit se détester ainsi que la planète entière et le "métier" qu’il dégrade furieusement.

      L’imbécile ouvre de nouveau la boîte à Pandore aux "vertueux" opposants au foie gras !

      Si ces images sont avérées, cette situation insoutenable est inacceptable. Elles ne reflètent en rien le fonctionnement normal d'un couvoir aujourd'hui. Les contrôles des services de l'état permettront d'objectiver la situation.

      Le montage est-il faux ? Si oui, c'est malhonnête et scandaleux.

      Mais ce jeudi 20 août dans la soirée, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a confirmé certains points d'insalubrité dénoncés par les activistes du bien-être animal. Assez pour fermer une partie de l'exploitation et évacuer 200 palmipèdes.

Aujourd'hui vendredi 21, l'élevage fait l'objet d'une double enquête judiciaire et sanitaire.

     La préfecture a prononcé une interdiction totale et immédiate de l'exploitation.

Attendons la suite.

Une mort programmée et digne
Une mort misérable

                                                                                    Gilbert Lamarque

 

    

 

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TORERISTAS, TORISTAS ET AUTRES FARIBOLES DÉRISOIRES

Publié le par Cositas de toros

 

     À chaque temporada, revient la querelle saisonnière entre les toreristas et les toristas. Nous en sommes dépouillés en cette période de vaches maigres.

     Pour les uns, il s’agit d’exalter les actes du torero en diminuant le comportement du toro. Pour les autres, le toro est la base de la corrida et tout doit être jugé en fonction de la présentation physique et des qualités morales de l’animal.

     Les premiers sont partisans du toreo exécuté avec grâce dans une recherche très poussée de l’effet artistique, parfois frisant le ridicule – je ne nommerai aucun diestro – effet obtenu au détriment de l’émotion tragique de la corrida. C’est le matador qui leur donne cette émotion et le toro ne les intéresse qu’en fonction de sa suavité et des passes de cape ou de muleta dont il permet l’exécution.

 

Murube

    

        

 

 

 

 

Conde de la Corte

   

     

 

     

 

     Les sentiments tauromachiques des seconds sont exaltés par le combat lui-même, par la présentation du toro, par ses qualités de combattant, par ses difficultés. Pour leur plaire, les toreros devront être dominateurs et efficaces avant d’être artistes.

     Les premiers sont des toreristas, les seconds des toristas.

     L’âge de l’aficionado est l’argument le plus souvent employé contre les toristas. Cette appellation souvent péjorative comporte sinon la vieillesse, la sénescence, le gâtisme ou la sénilité – je baisse le frontal – , tout au moins la maturité de celui qu’elle qualifie – je relève le chef – .

     À la vérité, il existe "beaucoup" de toristas jeunes, excellents aficionados et le torista n’est pas obligatoirement partisan du toro âgé, difficile à "lidier", énorme, éléphantesque, puissant, violent, animal qui était indispensable à la corrida d’il y a plus de cent ans.

     Il ne devrait pas existé de toros "grands", pas plus que des toros "petits", mais tout clairement des toros.

     La conception de la présentation est relative et aussi subjective mais elle est fondamentale. Elle doit comprendre la taille, le poids, la pureté de l’armure et l’âge, mais aussi la bravoure et son complément direct non obligatoire mais souhaitable, la noblesse.

     Si le torero n’a pas face à lui un ennemi, il n’y aura aucune émotion, et sans émotion, il n’y aura pas véritablement de corrida, mais un simulacre, une représentation.

     Or, depuis environ cent-vingt ans, de nombreux ganaderos ont tout sacrifié, même la bravoure, pour obtenir une docilité quasi-régulière – à ce sujet, je ne citerai, non plus aucun nom – . Le but poursuivi est la production d’animaux "agréables", physiquement diminués qui facilitent le travail des toreros leur permettant de briller régulièrement et à moindre frais.

     Avec de tels adversaires, il me semble que tout l’escalafón peut faire des passes de cape ou de muleta.

     Il nous reste, heureusement, quelques éleveurs qui ne se soumettent pas aux exigences des toreros, des figuras, devrions-nous dire. D’autres, par contre, ont dépassé le but et, croisant et recroisant sans cesse, ont transformé la bravoure originelle de leur bétail en une mansedumbre criminelle rendant le combat plus difficile et plus dangereux. Avec de tels toros, vous êtes dans l’obligation de toréer et non pas de faire des passes.

     « Al abrirse la puerta del chiquero, cuando sale el toro, si tu no puedes con el, el puede con ti. » (Lorsque s’ouvre la porte du chiquero et que le toro sort, si tu n’as pas d’autorité sur lui, il en aura sur toi). Ces paroles prononcées par Domingo Ortega dans les années 50, sont toujours d’actualité.

     Si le toro est brave et noble à la fois, il présente les difficultés du trapío et de l’allure, augmentées de celles provenant du sérieux dans le combat, de l’ enthousiasme et de l’armure.

     Lorsque le bicho est uniquement brave, aux difficultés précédentes s’ajoutent celles qui sont dues au caractère, au nerf, à l’acharnement qui n’enlèvent rien à la bravoure.

     De tels toros ne permettent pas de faire uniquement des passes ; il faut les toréer, attendre leur charge avec sérénité, ne pas leur céder un pouce de terrain, les dominer, les réduire, les commander en les faisant passer non où ils le souhaitent mais où le veut le torero.

 

Domingo Valderrama et el señor Miura

     Tel est le problème à résoudre, problème rarement solutionné totalement dans une époque de recherche à outrance de la facilité.

     Lorsque le torero aura été mauvais, la critique taurine – (en majorité torerista, pas toujours par conviction, mais souvent par nécessité, plus souvent en Espagne que dans notre pays) – écrira  qu’il n’a pas eu de chance. Lorsqu’on ne pourra qualifier les toros de mansos, on prétendra qu’ils avaient trop de "nerf", d’énergie, pourtant qualité complémentaire de la bravoure. Si la faena de muleta est un fiasco, on dira : « Quel dommage, le toro ne s’y prêtait pas ! » En fait, il ne se prêtait pas aux passes du rituel, mais il restait le toreo que le diestro n’a pas su employer !

      Les toreros, humains parmi les humains, sont sujets à des défaillances. Ce n’est pas diminuer la valeur d’un torero que de dire la vérité à son propos.

      Pourquoi, ceux qui sont toujours bienveillants avec les toreros se montrent-ils aussi sévères envers les toros ?

     Il nous semblerait logique que si nous trouvions "régulièrement" des excuses pour les diestros, nous en trouvions aussi "quelquefois" pour le toro car, lui aussi, a droit à quelques disculpations.

      Il est avéré que dans certaines limites, la bravoure et la noblesse se manifestent un jour qui peut coïncider ou non avec celui où il s’exprime dans l’arène. À ces diversités de comportement, il y a des raisons non négligeables qui font partie des impondérables. D’autres sont bien connus : la température, le vent, le temps orageux. Don Eduardo Miura disait : « Avec le vent d’Est, il n’y a pas de toros braves. »

      À ceci se rajoute l’état de santé, la fatigue et la nervosité dues au transport, l’alimentation depuis le départ de l’élevage, l’étroitesse des corrales, le bruit, les difficultés de l’enchiquieramiento et enfin, et surtout, l’envie du torero.

     Celui qui exécutera une faena standard devant une bête montée sur rails, n’aura résolu qu’un tout petit problème, celui de la facilité !

     Le toro reste l’élément inconnu sortant du toril en ignorant tout de ce qui va se passer, ne connaissant pas lui-même les données du problème à venir.

      Guidé par son instinct, il sera brave, noble, rusé, vicieux… Nous le verrons qu’une seule fois et lorsque nous aurons jugé son comportement, étudié ses réactions, observé ses transformations physiques et morales, il disparaîtra à tout jamais  de l’arène. Nous l’oublierons si son combat a été ordinaire. Il nous restera dans notre mémoire que le souvenir de ceux exceptionnellement braves ou difficiles.

     Si le toro est l’élément inconnu, le torero est l’élément connu. Nous savons ce qu’il peut faire de mieux, de quelconque ou de pire.

     Pour nous, le toreo n’est pas la rigidité, l’immobilité, les pieds joints, la statuaire et la manoletina, admirant les gestes artistiques et esthétiques d’un tel ou tel autre. Ce qui nous plaît, c’est de voir X ou Y devant des toros et d’"étudier" leur toreo devant les réactions, bonnes ou mauvaises du bicho. Tout compte dans la corrida : tout peut être beau et émouvant.

     Le torero rendra le spectacle artistique, captivant mais depuis que la tauromachie existe, c’est le toro qui fait la corrida.

     Et, faible homme, malgré mes préférences, je dois reconnaître, sans rien abdiquer de mes opinions, que certaines fois, je fus à la fois torista et torerista. J’admirais à la fois la sauvagerie de la bête, la science, la technique, l’art et la beauté des gestes du torero.

     C’est cette alliance du pathétique le plus authentique et de la grâce la plus émouvante qui a fait écrire à Théophile Gautier :

« La corrida de toros est le spectacle le plus beau et le plus grandiose que l’homme peut imaginer. »

      Jean-Marie Magnan qui nous a quitté récemment écrivait dans La Corrida est une mémoire. 1993 : « Depuis Belmonte, on vient voir du toreo-étreinte, du toreo-enlacement et le fauve doit se soumettre, d’entrée de jeu, à la possession de l’homme, à l’espoir de la foule avide. À la fin du siècle dernier (XIXème, ndlr), une faena de Lagartijo – de légendaire mémoire – n’excédait guère sept passes, sans doute d’une grande force virile mais qui nous sembleraient bien brutales et lointaines. Un tueur comme Mazzantini a fait sa carrière sans savoir manier la muleta à d’autres fins que de préparer son adversaire pour le coup d’épée foudroyant. Belmonte est apparu et il ne fut plus question après lui de s’envoyer – boum-boum ! – le taureau comme un dur ou un bestiaire. Le goût actuel exige la bête complice et consentante pour la douce ivresse, le véritable enchantement d’amour des corps caressés, dérobés, retrouvés. Le fauve, dans le geste de Belmonte, a pour tâche de collaborer à un frisson nouveau et il n’existe pas de marche en arrière dans le domaine de la sensation. Saturé de sensualité, le jeu qu’il autorise dans l’arène repose sur une angoissante et voluptueuse séduction. »

 

Ici, Belmonte a mal jugé les distances

 

     

Luis Mazzantini

 

 

 

 

 

 

 

     

     

 

 

      Et quelques pages précédentes : « Car on doit toréer à bonne distance et complètement de face. Ne perdez jamais de vue le dogme esthétique établi par Pepe-Hillo, ratifié par Montes : deux cercles tangents dont l’un a pour centre l’endroit qu’occupe l’homme quand il présente sa cape ou sa muleta pour déclencher l’attaque, l’autre celui où se tient le taureau sollicité. Le point de tangence, voici la limite à ne pas franchir ! Joselito ou l’ange gardien des distances : il s’offre de front. Belmonte s’obstine à se rapprocher du fauve, mais de côté, en prenant des biais. Ainsi réduit-il peu à peu l’angle de la déviation qu’il imprimera à la charge et s’expose-t’il moins aux cornes. Ce sont surtout le garrot et le flanc qui le frôlent, emportés par l’élan. »

 

Joselito El Gallo, el torero del futuro

        Combien sont-ils aujourd'hui à toréer ainsi, de face ?

     Voilà l’éternel feuilleton, on ne fait plus passer les toros, on les laisse défiler et on se borne à les accompagner dans leur va-et-vient. Et on exagère l’impression de péril par des attitudes forcées et on se colle à la tête quand les cornes ont franchi le corps !

     Avec des toros ridiculement petits, sans armure, sans pouvoir, ignoblement châtiés, cet art n'est plus la corrida, mais tourne au ballet... Le lac des cygnes ? Le chant du cygne de cet art décadent... Casse-noisette ? C'est bien possible... L'après-midi d'un faune ? Certainement pas d'un fauve !...

     L'afición "moderne" est incapable de s'intéresser désormais à des faenas pesantes, rudes et pénibles. Si la lidia "moderne" ne paraît plus un combat puissant et brutal, et évoque plutôt souvent un divertissement brillant et léger, voire aimable, elle reste cependant un drame, un drame voilé, mais terrible, d'où sortent souvent défaits, les "danseurs" de ce divertissement, qui font passer les pointes parfois à quelques millimètres de leur corps, ceux à qui l'on interdit un pas en arrière, toujours toréant plus au ralenti, toujours plus près, toujours plus "lié", toujours plus...

      Les figuras contemporaines sont tout à fait capables de toréer et de briller avec les toros braves, quels que soient leur taille et leur poids. Nous en sommes persuadés. Mais alors, pourquoi ne le font-elles pas ? Et pourquoi le feraient-elles ? Le public se répandant en masse à chaque cartel du genre pour voir le sacrifice aux dieux du modernisme, à l'esthétique, à la plastique, perdant de vue le toreo classique et périlleux.

     Oui, les risques ne sont pas égaux. Reconnaissons qu'il n'y a pas le même risque, ni le même mérite à dominer et à toréer de près un utrero adelantado qui n'a pu prendre qu'une petite pique, ou un toro de cinq ans avec son poids, sa résistance et sa faculté d'apprendre vite, ce que nous appelons le sentido.

     C’était hier, c’est aujourd’hui et, si demain existe encore, il en sera de même. Décourageant ! L’important dans les grandes ferias, c’est d’abandonner l’abono et privilégier le cartel opportun, enfin celui qui rentre dans vos bons choix d’aficionado où le belluaire affrontera le toro-toro, de face ou pas...

        Gardons chacun nos opinions, et surtout continuons à nous passionner pour cette magnifique Fiesta de los toros, chacun y trouvant satisfaction.

     Alors, au diable toristas et toreristas !

     Mais de grâce, arrêtons de mépriser le toro, le compte à rebours est lancé !

 

                                                                                             Gilbert Lamarque

 

 

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LES FAMILLES DANS LE TOREO II

Publié le par Cositas de toros

LES DOMINGUÍN

 

    Dominguín est l’apodo de plusieurs matadors où nous trouvons entre autres, Domingo del Campo y Álvarez, Andrés del Campo, Félix González Marcos, Domingo González Mateos, Domingo González Lucas, José González Lucas et Luis Miguel González Lucas.

Les premiers, Domingo del Campo y Álvarez dit "Dominguín", né à Madrid en 1873 et tué à Barcelone dans l’arène en 1900, le 7 octobre ainsi que son frère Andrés, né en 1887 et tué en plaza de Madrid en 1913, et le troisième, Félix González Marcos "Domingo Chico" considéré comme "Dominguín IV" parce que son père était l’ami fidèle de D. González Mateos, né en 1908, (il ne dépassa pas le stade de novillero), ne font pas partie de la famille des "Dominguín" qui nous intéresse.

 

   

      Le fondateur de la dynastie est Domingo González Mateos "Dominguín", né le 4 août 1895 dans une famille de paysans à Quismondo (Tolède) à quelque 70 km de Madrid. Il quitte ce milieu très pauvre pour s’en aller travailler dans les tavernes et commence à participer à des capeas. Il multiplie les tientas et les novilladas pour recevoir, le 26 septembre 1917, l’alternative à Madrid des mains de "Joselito" (José Gómez Ortega) devant un toro de Contreras. Il torée des élevages difficiles comme Palha ou Miura et est souvent blessé. Il a trois fils et deux filles, et Madame lui demande de renoncer. C’est ce qu’il fait en 1926, achetant une ferme dans son village natal et gérant plusieurs arènes comme La Corogne ou la voisine Tolède.

Le voici devenu apoderado gérant la carrière du fantasque "Cagancho", puis celle de Domingo Ortega. Les affaires tournent bien et Domingo s’enrichit quand survient la Guerre civile. Il part avec toute la famille pour le Mexique où il est copropriétaire des arènes de El Toreo à Mexico, puis débarque au Portugal et retourne en Espagne en 1938. Dès son retour, il manage ses fils qu’il avait encouragés au toreo. Toujours apoderado, il défend les intérêts de Rafael Ortega, de son fils Luis Miguel et enfin son gendre, Antonio Ordoñez.

Empresa et surtout apoderado, le fondateur des "Dominguín" meurt à 63 ans, à Madrid, le 21 août 1958.

 

                                                              Los hermanos

 

 

A gauche Domingo González Lucas et Pepe Dominguín

                                                                                                                                                               Domingo  González Lucas, l’aîné des trois fils toréa peu. Il est né à Madrid, le 10 juin 1920 et très vite, doué du sens des affaires, il s’impose dans le milieu taurin et devient l’apoderado de son frère Luis Miguel (avec son père), d’Antonio "Bienvenida", d’Antonio Ordoñez, de Palomo Linares, de Curro Romero. Il géra également la plaza madrilène de Vista Alegre, alors propriété de Luis Miguel. Il était notoirement connu comme communiste ayant été membre du Parti communiste clandestin. Il avait pris l’alternative le 7 juin 1942 à Barcelone avec comme parrain "Cagancho".

Lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’un cancer, le même mal que son père, il se suicide le 12 avril 1975, à Guayaquil en Équateur.

 

    

      Le second fils, José González Lucas "Pepe Dominguín" voit le jour à Madrid, le 15 mars 1921. Il reste toujours dans l’ombre de Luis Miguel. Il avait pris l’alternative à Madrid des mains d’Antonio "Bienvenida", avec un toro de Buendía, le témoin est "Morenito de Talavera". Excellent banderillero, il abandonne les trastos en 1951 pour entrer dans les affaires familiales comme son frère Domingo. Journaliste, il écrit un livre de souvenirs sur sa famille, Mi Gente en 1979. Il meurt à Madrid le 6 juillet 2003.

 

   

     Le dernier et le plus populaire, considéré comme l’un des meilleurs des années 1945-1955, est né lui aussi à Madrid, le 9 novembre 1926. Luis Miguel González Lucas "Luis Miguel Dominguín" revêt son premier costume de lumières le 25  juin 1939 à Linares pour intégrer ensuite la partie sérieuse du spectacle comique de Llapisera. Il comptabilise 33 becerradas cette année-là. Après une alternative non valable à Bogotá en 1941, c’est le 2 août 1944 qu’il devient matador à La Corogne avec comme parrain Domingo Ortega, le toro de la cérémonie est de Samuel Hermanos. Il fait sa présentation en France, à Dax, le 31 août 1948 devant des toros de Domingo Ortega avec Pepe Luis Vázquez, le parrain, son frère Domingo, le témoin et "Parrita".

 

                                             Le coq de combat

 

     Torero orgueilleux, d’une grande maîtrise, froid, provocateur, il est aussi grand séducteur. Au nombre de ses conquêtes, il y a matière à faire un bel encierro : Ava Gardner, Maria Félix, Lana Turner, Rita Hayworth, Lauren Bacall, Yvonne de Carlo, Brigitte Bardot, Romy Schneider – là, avec certitude les mozos se seraient bien vite laissés débordés ! – … et en 1955, il épouse civilement à Las Vegas, l’ex Miss Italie 1947, l’actrice Lucia Bosé. La cérémonie religieuse se déroule dans sa finca La Paz, province de Cuenca.

De 1953 à 1956, il ne toréa pas en Espagne mais uniquement en Amérique du Sud. En janvier 1958, il devient ganadero, achetant une partie de l’élevage du duc de Tovar et marqua ses bêtes du chiffre un. En 1961, il décide de se retirer des ruedos. Il revient aux arènes en 1971 et participe à sa dernière corrida en France, à Dax, le 19 août 1973 avec Manzanares et Julio Robles, toros de Palha. Entre temps, il divorce en 1967 et épouse civilement en 1987, Rosario Primo de Rivera, la nièce du fondateur de la Phalange, José Antonio Primo de Rivera, et petite-fille de Miguel Primo de Rivera qui fut le chef du gouvernement de 1923 à 1930. Nous voici bien loin du frère communiste !

Il sera premier de l’escalafón en 1946, 1948 avec 100 corridas et 1951 (98). À 24 ans, il était déjà au sommet et la saison suivante il voulut le prouver à Madrid : le 17 mai 1949, alternant avec "Parrita" et Manolo González devant des toros de Galache, il s’autoproclama "numéro un" en levant son index pour le signifier, à la sortie d’une passe circulaire.

En 1959, Antonio Ordoñez, son beau-frère, contestera sa suprématie, le tout immortalisé dans les pages de L’été dangereux d’Ernest Hemingway, coïncidant avec une ingénieuse et brève confrontation orchestrée habilement par le père Dominguín afin de promouvoir son filleul, ouvrage quelque peu romancé et chroniqué pour faire sensation.

 

Le 20 février 1990, par "Real decreto", il est autorisé à prendre son apodo "Dominguín" comme deuxième apellido.

Il décède dans sa propriété de Sotogrande à San Roque (Cadix), d’une insuffisance cardiaque, le 8 mai 1996.

 

                                              Phoebos "le brillant"

 

Grâce à lui, l’image du torero franchit les frontières des médias taurins et les propres limites de la Fiesta. Le benjamin des frères Dominguín devint un torero complet ayant une grande connaissance du bétail. Puissant et autoritaire, il portait un immense amour propre et un orgueil d’une grande agressivité. Certainement moins artiste que Manolete, Pepín Martín Vázquez, Manolo González, Carlos Arruza, Litri, Aparicio, Ordoñez, il gardait le pouvoir de rester grand parmi les grands. Piètre capeador, il fut l’un des plus grands muleteros de son siècle. C’est lui qui réussit les premières passes de muleta circulaires aujourd’hui si galvaudées.

 

Avec Picasso

     Le critique Don Ventura écrivit de lui que «  il ne se courba devant rien ni personne, mais son arrogance devant le public, découlant sans doute de son amour-propre, lui porta préjudice et lui retira la sympathie des gens. » Provoquer pour mieux retomber en quelque sorte. Après ses fracassantes aventures amoureuses, il vécut de grandes amitiés, Picasso, Dali, Rafael Alberti, Franco… le maintenant au firmament. Néstor Luján écrivit : « Sa condition de fils à papa si soigneusement peaufinée, sa vanité et son snobisme donnèrent une image pittoresque et inédite du torero qui a vécu une existence fastueuse, brillante et publicitaire en Espagne et à l’étranger. »

Il assit sa stature de torero puissant entre les autocraties des deux Manuel cordouans, Manolete et El Cordobès.

Il y aurait encore beaucoup à écrire sur le personnage et le torero, de nombreux ouvrages, articles et biographies lui sont consacrés.

 

   La descendance des cinq enfants de Domingo González Mateos "Dominguín"

 

- La fille de "Pochola" (fille aînée), Lydia épouse Angel Teruel.

- La fille de Domingo épouse Curro Vázquez.

- José eut un fils, José Manuel qui fut novillero peu de temps.

- Luis Miguel épouse Lucia Bosé, de ce foyer naîtront Miguel Bosé l’acteur en 1956, Lucia et Paola.

- La fille cadette "Carmina" épouse Antonio Ordoñez. Ils eurent deux filles. La première, Carmen épouse "Paquirri", père de Francisco Rivera Ordoñez (1974) et d’Antonio Cayetano Rivera Ordoñez "Cayetano" (1977). Quant à la seconde, Belen, elle épouse Juan Carlos Beca Belmonte, matador.

(Voilà pour la partie magazine ¡Hola!)

 

                                                                               Gilbert Lamarque

 

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