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Entre Tarasque et Tartarin, le retour des Colombeau

Publié le par Cositas de toros

 

             Tant pis pour ceux qui sont partis vers Tarascon-sur-Ariège !

     Non, ce n’est pas la Tarascon occitane vers laquelle il fallait se diriger mais vers la Tarascon provençale. Confondre les rives de l’Ariège avec celles du Rhône puis chercher en vain les arènes, les autochtones en sont encore ahuris !

Les Tarasconnais eux, savent vous prendre pour des ravis – comme on dit au pays de Mistralpuisqu’ils vous font visiter la maison natale de Tartarin ! Plaisanterie, mais "La Maison" de Tartarin existe depuis… 1985 et ne se visite pas.

 

Ce samedi 7 août, il y a courses aux arènes Joseph-Durand.

Photos. Ch. Lafaye

                   Au campo, ganaderia Colombeau, le mardi 03 août.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     Le matin à 11h, pour la VIe Feria de la Jouvènço, se déroule la novillada non piquée avec 4 erales de Colombeau pour le Biterrois Lenny Martin, le Nîmois Nino Julien, l’Arlésien Miguelín et l’"étranger" Jean-Baptiste Lucq, le Landais de Mugron.

L’après-midi à 17h30, la novillada avec picadors où seront combattus 6 novillos des frères Jalabert pour Adam Samira, Solal Calmet "Solalito" et Tristan Espigue "Tristan".

 

     Je ne vais vous conter que la matinée, les averses de l’après-midi ont eu raison de la novillada reportée au vendredi 20 août à 18h.

 

     Le 31 mars 2019, aux arènes du Sambuc (Arles), avait lieu la rencontre des écoles taurines françaises avec 5 novillos de Cyril Colombeau. Combattaient ce jour-là deux des protagonistes présents sur l’affiche : Lucas Brousse-Quentin (oreille) et J. B. Lucq (sa première oreille pour son premier novillo tué en public). Aujourd’hui sur l’affiche Lucas Brousse-Quentin s’est changé en Canten mais défile au paseo Nino Julien (?). Quant au Landais, il ne vient pas seul, amenant avec lui l’empreinte des points de suture ôtés la veille, souvenir douloureux de la Madeleine montoise.

 

 

     Aficionada de très longue date, ma voisine de gradin, m’avait avisée avant la course : « On a une présidence de "charlotade" ! » Hormis ce "détail" qui n’en fut pas un, car générant une grande injustice pour les jeunes acteurs et des incompréhensions sur la gestion de la novillada, la matinée s’est révélée intéressante.

 

     4 erales de Cyril Colombeau ont fait le chemin, le matin même, depuis Le Sambuc. Nés entre mars et juin 2019, leur physique et leur comportement n’avaient rien à envier à beaucoup de leurs collègues en novillada piquée. Le 17 fut le meilleur – voir plus bas la "récompense" –, le 5 plus faible avec un pointe de "bon" genio. Tous avec les caractéristiques de noblesse et caste que l’on connaît de cet élevage. Des bichos qui ne rechignent pas, qui "rematent" durement aux planches, qui suivent aux banderilles.

 

     Nino Julien (CFT) reçoit le negro n° 3. Bonne réception à la cape quoiqu’un peu accrochée. Beau quite de J.B. Lucq. Deux paires de palos administrées, il aurait certainement supporté la troisième – seul le dernier recevra les trois paires… allez savoir pourquoi ! Question que nous nous sommes souvent posée en regard des décisions du palco. Une farandole de séries main droite, certaines un peu décousues sur un eral prompt à se retourner.

     Vient enfin une série de naturelles de bonne facture, la suivante est brouillonne, le desplante mal venu mais l’envie est présente. Envoyé à terre sans mal, il est temps de conclure par une épée entière, en place, al encuentro provoqué autant par la bête que le garçon, l’animal plein de jus ne s’étant pas fait prier. Oreille, arrastre applaudi.

 

N°5, castaño bociblanco

     Jean-Baptiste Lucq (Adour Afición) très concentré, à peine remis d’une récente cornada, hérite du 5 cornicorto, le plus lourd, de charge courte, à "manier avec précaution". Bien au capote suivi d’un quite de L. Martin. Le bicho est amené au centre avec lenteur. Les séries de la dextre nécessitent des passes à mi-hauteur et concentration. Le bon goût est présent.

     Deux bonnes séries méritantes à senestre où le novillo semble plus abordable précédant une muleta basse en derechazos. Le Colombeau ne l’entend pas ainsi alors que J.B. se replace au près, il s’élève des deux antérieurs et envoie un puissant coup de tête… frayeur dans l’assemblée. Pour conclure, une série de la gauche autoritaire suivie d’un bel engagement se soldant par une demi-lame pasada, descabello. L’eral se relevant par deux fois après une puntilla foireuse prohibant l’oreille. Salut.

 

N°17, melocotón bociblanco, indulté

     Lenny Martin (ET Béziers) profite du 17 bien reçu à la cape.

     Quite de Miguelín. Séries de la droite bien maîtrisées. Une tentative à gauche à oublier, non réitérée, revenant à ce qu’il fait de mieux, main droite et faena prolongée inutilement dans la confusion.

     L’indulto est demandé par certains, Martin jette l’épée et simule la mise à mort.

Le simulacre et le palco arborant un mouchoir blanc à défaut du orange !

     Tout le monde est surpris, et la présidence (?!). On apprend par le speaker que l’éleveur a demandé la grâce du 17, chanceux, qui retournera avec ses congénères en Camargue. Pas de mouchoir orange... non prévu par le règlement en non piquée.

     L. Martin fait la vuelta au son d’un Vino griego à la sauce provençale… et personne ne sachant quels sont les trophées attribués ! On ne le saura qu’au terme de la course : deux oreilles symboliques.

 

N°9, oscuro bocidorado

     Miguelín (ET Arles) endosse son habit de lumières pour la première fois. Nino Julien fait le quite à ce n° 9, playero. Les séries sont brouillonnes et les bousculades nombreuses.

     Le staff est là pour taper aux planches pour distraire l’animal. L’Arlésien parvient à administrer une entière légèrement en arrière sur une charge du bicho et une attitude du garçon, bizarres, l’un partant en travers, l’autre sur les bords du Rhône. Six puntillas… une oreille… Je repense à ma voisine de tendido. Tant mieux pour l’un mais quelle injustice pour les autres !

 

     L'envie et l'engagement des jeunes toreros ont fait plaisir à voir confrontés au bétail  bien présenté et parfois exigeant de C. Colombeau.

Ces jeunes novilleros méritaient une présidence plus responsable et honnête et non pas cette "tartarinade" entre un dragon amphibie et le burlesque de Tartarin où le palco s'est complu, et la sortie des Colombeau doit rester un évènement d’intérêt.

                                                                    Chantal Lafaye

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B
Merci Mme LAFAYE ce fut un plaisir de partager cette novillada à vos côtés. Vos commentaires d'une justesse pétillante sont ceux d'une révistero de qualité. Dommage que le public et surtout la Présidence, n'ont pas su évaluer le travail de ces jeunes à leur juste valeur. Le bétail foourni était lui aussi de qualité. A un de ces jours peut être. JB
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C
Ce fut un plaisir de côtoyer une sympathique aficionada, et qui a vu El Litri ! A bientôt peut-être ? Bien à vous. CL