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Voici pourquoi Talavante a quitté l'arène

Publié le par Cositas de toros

                 

             Alejandro Talavante, après la feria du Pilar à Saragosse (octobre 2018) abandonne les arènes, las du boycott acté par son patron dans ce système formé par quatre grandes familles qui se partagent le commerce de la tauromachie. "Victime" de l’homme d’affaires, éleveur et avocat salmantin, Antonio García Jiménez plus connu sous l’apodo Toño Matilla, son représentant. Un homme qui fuit les projecteurs, un Machiavel qui se débrouille mieux dans l’ombre.

     Talavante, après avoir triomphé à la San Isidro 2018, lui a demandé 15 000 euros de plus par course. Être sur la même échelle de salaire que Manzanares, le torero préféré de Matilla. Celui-ci a refusé et décidé de rompre avec le torero. Il rejette les accusations de boycott suite à la rupture et déclare que le chiffre d'affaires du torero d'Estremadure a augmenté de 44% de 2015 à 2017, dernière saison complète où ils ont collaboré.

     Cette demande du torero pourrait plus qu’agacer les grands hommes d’affaires composant le système, faire monter le cachet des toreros qu’ils managent et que d’autres toreros demandent plus d’argent. Sacrilège ! Au final, le système génère des fonctionnaires performants et fructueux.

     Ceux-ci se battent et l’avocat Matilla tire les ficelles pour que le reste de la grande famille des grands hommes d’affaires composant le système ne les embauchent pas. Le pouvoir de Matilla est immense, il possède plusieurs plazas dont Valladolid, Jerez, et Grenade à compter de 2021 et il dit aux autres grands hommes d’affaires qui sont aussi des mandataires, de ne pas engager ces toreros. Son influence, son empire sont grands, il est en "possession" de Manzanares, El Fandi. Il apodérait Padilla jusqu'à son retrait ainsi que Morante rompant leurs relations professionnelles en mai 2021. Matilla est propriétaire également de trois élevages de bravos.*

     Toño Matilla est un leader et il y a aussi, Baillerès-Chopera, Ramón Valencia, Simon Casas. Voilà les grands patrons qui contrôlent l’entreprise "Tauromachie". Ils échangent les toreros comme des cartes à collectionner, ils s’entendent sur les prix et conduisent à l’extinction les "petits" hommes d’affaires indépendants ainsi que les mandataires. Avec un tel pouvoir, le serpent se mordant la queue, les toreros sont obligés de les choisir comme mandataires !

     Seuls, El Juli, José Tomás et Enrique Ponce peuvent sortir du système sans passer par de telles épreuves. S’en est terminé pour Ponce, quant à Tomás, c’est épisodique et fuyant les grandes plazas et ferias importantes, il fait lui aussi parti du passé. Urdiales avant de triompher à Madrid et Bilbao en 2018, avait combattu trois corridas !

     Alors… marche avec nous ou crève. C’est clair. 

N.b. Talavante fera son retour dans le ruedo, celui d'Arles, le 11 septembre pour la goyesque en mano a mano avec Roca Rey, autre torero numero uno, suivant les déclarations de ce dernier. Arles ou la corrida des égos !

 

* Hermanos García Jiménez, Peña de Francia et Olga Jiménez, tous d’origine Juan Pedro Domecq.

Antonio et son frère Jorge ont hérité de leur père Teodoro, grand organisateur des affaires taurines, avocat, décédé en février 2021.

 

                                                           Gilbert Lamarque

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