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L'air du temps

Publié le par Cositas de toros

"No hay billetes" 

            Les échos qui me sont parvenus de la corrida des fêtes de Saint-Sever me laissent dubitatif. La Commission Taurine avait programmé un mano a mano Castella/de Justo, autrement dit, soit le classique pur et froid de la figura de la cité des bords de l'Orb et le supposé contradicteur au style  bouillant et à la personnalité débridée qu'est le maestro d'Estrémadure. Un cartel dans l'air du temps dans la vieille cité gasconne au riche passé taurin, cartel qui ne confortera pas  la tradition taurine ; mano a mano fade par la seule faute du toro correspondant pourtant à la catégorie de l'arène. Toro moyen (en tout), d'armure commode, de peu de charge, de peu de transmission, d'un manque évident de chispa. Nos toreros ne trouvèrent (sans surprise) à Morlanne que de piètres "collaborateurs" et les triomphes fondirent sous le soleil. De débat, il n'y en eut point. Seul le trésorier, satisfait, se frotta les mains.

     Il est loin le temps où Nicolás Fraile Martín, aujourd'hui disparu, collectionnait les grandes portes à Las Ventas. Les Lisardo Sánchez de l'éleveur du Campo Charro s'imposaient à Béziers portant le fer de Valdefresno. "Cara alegre" devint le premier toro grâcié dans l'enceinte biterroise. En 1992, les frères Fraile Martín, Nicolás et José Enrique se partagèrent les toros du papa disparu. Le Puerto de San Lorenzo, la Ventana del Puerto mêmes fers mais au sang depuis édulcoré...

     Nous le répèterons, ce dimanche la corrida n'en sortit pas grandie. Le public satisfait, heureux, une fois de plus dupé, seul le souvenir ne sera pas éternel ; quant à l'aficionado, incrédule il comprit que ce n'était pas pour cette fois. La Commission Taurine avait joué finement mais c'était un peu comme si on vous servait du melon au porto...sans porto... "un toro brave, sauvage transformé en collaborateur..., le premier devoir du torero est de s'appliquer à dominer le toro. Le reste, les belles séries de passes longues, viendra de surcroît." El Tío Pepe(1990)

     Et que pesèrent ces cinq oreilles ? le poids du désarroi et de l'échec d'une tarde peu entretenue. Je repense aux belles novilladas des années adolescentes, les arènes n'étaient pas encore baptisées du nom du grand aficionado Henri Capdeville. Nostalgie? à quand le lleno avec un cartel cumbre en novillada ?

     Les aficionados, au rendez-vous, chacun à sa juste place.

                                        Gilbert Lamarque

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