Vic 2021. Maître Lopez Chaves, à consommer sans modération
C’est dimanche, les Armagnacs ont pris le relais de l’Harmonie Vicoise. Nous nous assurons ainsi du plaisir de l’ouïe, nous verrons bientôt pour l’œil ; galurin, canotier ou autre couvre-chef de rigueur.
Photos Frédéric Martinez
Domingo López Chaves, D.L.C., 23 ans d’alternative, amorçant son onzième paseo vicois, peut être conservé durant plusieurs saisons avec les meilleurs confits et consommé avec gourmandise.
Débarquant de Salamanque, un superbe encierro astifino de Hoyo de la Gitana, bien roulé, qui n’avait pas tapé dans les savoureuses spécialités charcutières de leur village de Vecinos. Intéressants, les toros du Campo Charro firent acte d’une présence piquante, variés dans leurs comportements et dégageant une heureuse puissance. Le 6e renvoyé aux corrales pour un problème moteur, le 1er sobrero, itou, remplacé après une invalidité occasionnée par un picador peu scrupuleux.
Matinée spéciale à la forte identité du Campo Charro.
Présidence parfaite de Marc Amestoy.
D.L.C. avec une économie de gestes et un calme olympien, reçut le tardo "Cabrero". Il le séduit de sa cape puis de sa muleta après brindis à El Fundi, autre valeureux. Après la séance des piques ovationnées, Domingo le dirigea de main de maître dans de belles séries courtes par derechazos. Le bicho "humilia", repris par naturelles puis de la dextre. ¾ d’acier, l’oreille tomba sans tergiversation.
Mais c’est au 5e que les tendidos s’échauffèrent. Le brave et noble Martinete II se mit au diapason. Main basse et con temple, le Salmantino éleva les débats, pendant la messe à l’heure de la communion, tous les fidèles derrière lui. Derechazos, naturelles se succédaient, du velours. Las, le bicho ne tomba qu’à la quatrième tentative mais le chœur tout uni s’éleva haut et fort. Domingo fut invité à une première vuelta très fêtée pour ce cours de toreo et puis une seconde s’engagea encouragée par le président lui-même.
Manuel Escribano me déçut, bien en dessous de ses capacités. Toute son activité transpirait le labeur, plus d’agitation que de toreo même aux banderilles où il excelle, rarement dans le sitio, hésitant, distant. Ovation et silence.
Miguel Ángel Pacheco lui non plus, ne passa pas la rampe. Il manqua de confiance tout au long de l’après-midi. Fit-il des complexes après le ciseleur D.L.C. ? Silence et silence avec avis après avoir vu trois bichos lui échoir pour conclure sa contribution vicoise.
Où est passé le Pacheco, celui qui nous délivra une superbe prestation devant l’Aguirre "Voluntario", dernier toro de Pentecôtavic 2019 ?
Nous sommes sortis du seau, l’œil brillant. Ah, la bonne heure !
Gilbert Lamarque