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MADELEINE

Publié le par Cositas de toros

            

            Loin des Landes, en terrain neutre, n'ayant pas vécu les émois et agitations du Plumaçon,, en suivant les diverses images, au hasard des chroniques, les échos du ruedo montois raisonnent encore timidement. Alors, certes, choisir, c'est éliminer. En la circonstance, une suite, un choix pour (re) vivre la 64ème édition de la Feria de la Madeleine, millésime à boire jeune en quelque sorte. Un résumé non exhaustif de l'inventaire de la Feria : certes, le bilan d'un aficionado absent... quel intérêt ?

     Avant les ferias dacquoises, bayonnaises, l'été s'étire, s'allonge, bâille paresseusement, les souvenirs s'écrivent pour exister avant que la mémoire ne les délaissent.

Mercredi 19 juillet. St Arsène. Roca Rey "affronte" son premier Garcigrande. Lors de son "toreo de salon", j'ai cru entendre El condor pasa... délicate attention. Frank Lanati, président aficionado reste de marbre contrairement au public montois réclamant la seconde oreille, le Péruvien face à un fade Garcigrande. Avec "le plus mieux ou le moins mauvais", ultime cornu, Yon Lamothe obtient l'oreille. Le 72e matador français dans "La cour des grands", nest-ce pas, Maxime ? Une alternative de luxe où seul le souvenir s'incrustera chez le jeune adoubé. Pas de quoi s'eterniser.

Jeudi 20 juillet. Ste Marina. Toros d'El Pilar décevants, les formes pas le fond : du beau et du moins bon ! Les "artistes" ne peuvent s'exprimer devant un tel bétail . La classe d'El Pilar dans les chroniques anciennes. Castella repart bredouille. Dorian Canton décroche un pavillon, le Plumaçon a tremblé. Daniel Luque, deux oreilles  malgré une épée basse. Le Plumaçon sous le charme, le public n'a toujours pas compris. Á son 3e bis, une estocade d'école, le Béarnais s'exprime.

Vendredi 21 juillet. St Victor. Sur l'affiche des toros et des vaillants ! Las, les Cebada Gago manquent leur rencard en terres landaises, sans race ni moteur. En un mot, un fracaso. Ils se doutaient bien qu'ils ne couraient à Pamplona ! déception des toristas (espèce en voie de disparition). Ce jour, on frôla le lleno. Une oreille à la jeunesse, Jesús Enrique Colombo a réveillé les tendidos par ses poses de banderilles (à cornes très passée, 1er toro) et par sa brillante estocade, quelques arômes éventés sud-américains. Domingo López Chaves s''éclipse par la petite porte, le Cebada n'a pas voulu participer, tels sont les toros. Pas de trophée non plus pour Fernando Robleño , le miraculé de Pamplona : une belle ovation, le public montois reconnaissant.

Samedi 22 juillet. Ste Marie- Madeleine. En matinée, une novillada de Cuillé entretenue, "Bandolero" crédité du mouchoir bleu : la novillada , une valeur sûre. Tristan Barroso dans son jardin, deux oreilles. Solalito à quelques pas de sa luxueuse alternative semble marquer le pas, Nek Romero, la découverte, à voir et à revoir.  L'après-midi, "No hay billetes" Toros de La Quinta : "Corchaito", le quinto, vuelta posthume. Deux oreilles justement méritées par Daniel Luque, auteur de solides faenas conclues de belle manière par deux bonnes épées. Emilio de Justo ne laissa pas passer "Corchaito". Il coupe les deux oreilles à l'origine de belles et longues séries de derechazos. Les tendidos ont vibré et vibreront, Clemente danse avec "Bodeguero", le beau et bon La Quinta qui clôt la tarde. Le Plumaçon sous l'empire de "Clemente Valor" et de son toreo inspiré, la classe, le courage et la bravoure, le tout pour se conclure par une vuelta vers l'hôpital Layné. La sainte patronne toute à sa fête n'approche pas San Fermín !

Dimanche 23 juillet. Ste Brigitte. Thomas Dufau fait sa despedida au Plumaçon, "son" arène, une page se tourne pour l'aficion landaise. Les Pedraza de Yeltes emportent avec leur mort, leurs deux oreilles malgré le labeur de Rafaelillo et d'Alberto Lamelas. Thomas Dufau, digne, ne put forcer le destin,. Le maire Charles Dayot, peu inspiré, lui offre sur le sable un flacon d'Armagnac, Thomas est co-producteur ! C'en est terminé de douze ans de toros.

Pour ce millésime 2023, la conclusion émouvante laissa au spectateur un goût douceâtre au palais. Le bon jeu des La Quinta de la veille aurait été le bienvenu (mauvais choix) ou comment finir plombé, une Madeleine !Celà ressemble à un feu d'artifice remplacé par quelques drones ou bien une cavalcade (une pégoulade dans le Sud-Est) sans bandas

Pour les incrédules, la Feria a révélé un torero, mais ça, nous le savions déjà. Une fois encore, on attendait trop des Pedraza, sont-ils entrés dans le rang ? Le public sur le courant alternatif durant ces cinq jours de feria.

Le Plumaçon, un endroit élu ? La cataclysme peut-il arriver, mais quand ? Madeleine est trop sage. Mais merci tout de même à la Commission taurine montoise d'avoir programmé Clemente, un fin torero.

Et le temps fut clément durant la Feria. C'est un signe !

                                              Gilbert Lamarque

 

 

 

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