LES PLEUTRES CHEVALIERS DU NET
Il est incontestable qu’aujourd’hui nous sommes confrontés à la communication et à l’information grande vitesse, aidés en cela par la fabuleuse industrie du net et son réseau de messageries diverses très aisément accessible au plus grand nombre.
Un débat se déroulant sur un de ces réseaux digital nous en a amené une nouvelle preuve cette semaine, où, un organisateur de spectacles taurins a répondu vertement à l’éditorial paru dans une revue hebdomadaire taurine. S’est-il cru mis en cause ? Peu importe, il n’empêche que sa publication a généré une suite de post, pas toujours de bons goûts, où bien sûr, chacun campant sur ses positions, le débat fut totalement stérile.
L’édito mis en cause m’a paru assez censé, n’impliquant personne en particulier même si on comprend où ce journaliste veut en venir, contrairement à la réaction épidermique qu’il a engendrée. Dans l’absolu, l’idéal est toujours au milieu. Le débat du taureau trop grand dans une petite arène face à des obscurs est réel, à la condition que l’on puisse également débattre sur le petit taureau dans les grandes arènes face aux vedettes de l’escalafón. Il est un fait que l’organisateur doit en conscience réfléchir aux risques qu’il fait prendre à un novillero "trop vert" face à de tels animaux au même titre qu’il doit réfléchir à ce que mettre des animaux "invalides" face à des vedettes dans des grandes arènes ne puisse pas être un facteur d’évolution de la fiesta brava.
Si les organisateurs prenaient de temps en temps la plume et que les journalistes s’impliquaient de temps en temps dans l’organisation des spectacles taurins, il serait sûrement possible d’arriver à une concorde.
En tout état de cause, il aurait été plus judicieux que les personnes se rencontrent pour en débattre et au lieu de poster une publication dématérialisée, que l’on prenne un papier et un crayon afin de s’adresser à la personne intéressée…
L’écrit amène le temps de la réflexion, une réponse personnalisée, mûrie et donc moins épidermique que la messagerie. Les effets secondaires de la digitalisation de l’information sont semblables à ceux de l’alcool (la gueule de bois du lendemain en moins, encore que…) : L’inhibition.
L’inhibition du respect, de la politesse, de la courtoisie, voire même de l’intelligence et de l’orthographe. Seul, coupé du monde extérieur, invulnérable derrière son clavier, l’internaute se permet tout. Pas d’engagement, aucune responsabilité, contrairement à l’écrit qui lui, étant signé, engage son auteur.
L’on dit que ce qui différencie l’homme de l’animal, est que l’homme est un héritier et non un simple descendant.
Prions Saint Isidore de Séville* afin qu’il nous reste quelque chose à léguer.
Patrick SOUX.
*Saint Isidore de Séville a été choisi officiellement en 2002 saint patron d'internet par le Vatican (sources Chrétiens d'aujourd'hui.com)