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billet d'humeur

LA VALSE DES ANNONCES

Publié le par Cositas de toros

    

    Le 14 juillet 1914, à l’approche de la deuxième guerre mondiale, inquiet du manque de préparation de l’armée française, Clémenceau avait dit : « Nous ne sommes ni défendus ni gouvernés ». Et bien, malheureusement, un siècle plus tard, cette phrase est toujours d’actualité.

En cette période de pandémie où le confinement nous est imposé par des personnes un tantinet dépassées par l’évènement, je pense qu’il est temps d’intégrer le fait que le regroupement de plusieurs milliers de personnes ne sera raisonnablement possible ni demain, ni même après-demain. Alors que les discours sur les modalités du déconfinement ne sont qu’atermoiements, incertitudes et contradictions, il ne reste plus à espérer qu’il y ait au moins un pilote dans l’avion !

Pendant ce temps, il ne se passe pas un jour sans qu’une publication n’annonce de nouvelles annulations de spectacles taurins voir même de ferias, Saint-Vincent-de-Tyrosse, la Sen Bertomiu de Parentis-en-Born chère aux aficionados a los toros du Sud-Ouest, Villeneuve-de-Marsan. Suite aux dernières directives gouvernementales annoncées le 28/04, (un peu plus précises mais toujours aussi floues) n’autorisant pas les regroupements de plus de 5000 personnes avant la fin août, Mont-de-Marsan et Dax n’ont pas tardé pour annoncer également l’annulation de leurs ferias.

Quid de celles qui suivent ?

 

Dans le cadre de cette pandémie planétaire, apparaissent trois profils d’organisateurs.

Les plus responsables, à mes yeux, qui, prenant la mesure de la situation et ne voulant pas engager la santé de leurs festayres, annulent purement et simplement. Hommage leur en soit rendu.

Les plus sages. Avec des programmations plus tardives dans le calendrier taurin, ils ne disent rien attendant de voir l’évolution de la situation. Souvent critiqués pour leur silence, ne sont-ils pas les plus raisonnables ? A quoi sert de parler quand on ne sait pas ?, à ne rien dire ? Ils n’en seront que plus écoutés lorsqu’ils parleront.

Pour finir il y a ceux qui, de date en date, déplacent leurs festivités en espérant que…, peut être que…, on ne sait jamais…, prenons une date avant qu’un autre ne nous la prenne… Cette réflexion serait-elle menée dans un souci de sauvegarde de la santé publique, ou du maintient du tissu économique?

 

Certes les toros nous manquent, mais la sécurité sanitaire doit prévaloir. La grande majorité du public aficionado, dont je suis, est d’une génération où le culte de la frustration a fait partie intégrante de son éducation. Ce n’en n’est qu’une de plus, et normalement, nous devrions y survivre.

Pour garder une attitude positive et responsable, ne pourrions nous pas réserver une partie des économies faites au cours de cette temporada, (je parle bien sûr de tous ceux qui passent à la taquilla toutes les fins de semaines), à aider les ganaderos locaux qui eux, ne sont pas seulement privés de leur passion, mais de leur gagne pain…

 

En tout état de cause, il nous faudra de la patience avant de reposer notre séant sur les tendidos, aussi, et comme nous sommes en guerre, armons-nous de cette vertu légendaire.

 

Pour terminer sur une note un peu plus gaie et nous remettre dans « l’esprit taurin », je ne résiste pas à partager avec vous une planche de dessins qu’un ami aficionado m’a adressée il y a quelques jours.

 

 

Ooooooooooooolé.

Vivement que l’on y retourne…

 

É si l’anade prochaine n’ems pas mey, que ne sins pas mens.

 

Patrick Soux

 


 

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CACOPHONIE GÉNÉRALISÉE

Publié le par Cositas de toros

«L’homme n’est ni ange ni bête et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête» disait Blaise Pascal (1678).

    

  

    Á l’instar de nos dirigeants qui semblent « pédaler dans la semoule », tout au moins dans leur communication face à cette pandémie qui s’est abattue sur notre monde, les organisateurs taurins de l’hexagone, à leurs niveaux, suivent le même chemin.

Certes, nos gouvernants bafouillent dans leurs explications et dans leurs prises de décisions et les organisateurs français de spectacles taurins les imitent.

Mis à part quelques courageuses empresas qui ont pris la décision d’annuler purement et simplement leurs évènements, d’autres tergiversent avec force communication pour les suspendre ou les déplacer. Entre annulation, suspension ou déplacement, une mère n’y retrouve même plus ses petits !

Vu la gravité de la situation à quoi sert de déplacer une feria à une date ultérieure sachant que personne n’a de vue, même à court terme, de ce que sera la suite de la pandémie, sauf, à choisir potentiellement une date qu’aurait pu prendre un autre organisateur, pour se positionner ? Dans ce registre cacophonique, il se trouve même une organisation qui a communiqué lundi soir (FB) sur l’annulation de sa date du dernier week-end du mois d’août alors qu’aucune annonce officielle n’avait été faite pour l’annoncer… En suivant, mardi matin, Mr le maire de la préfecture landaise annonçait par voix de presse qu’il est possible que la feria de la Madeleine soit déplacée du 26 au 30 août (tiens, tiens !!!), arguant du fait que gérer c’est prévoir. C’est vrai, mais ça ne peut se faire que si l’on a des éléments concrets, au moins à moyen terme, pour se positionner. Aurait-il connaissance d’informations que nous n’avons pas ?

 

Cacophonie générale…

 

Ne serait-il pas plus raisonnable, même si ça nous fend le cœur, de décréter 2020 année blanche sur le plan taurin.

Il est des combats plus urgents à mener.

Nous sommes en train de vivre quelque chose d’extraordinaire, au sens étymologique du terme (au-delà de l’ordinaire).

Personne, quel qu’il soit, n’a connu un tel évènement.

Tout le monde, quel qu’il soit, est dans cette même galère qui ne sait où elle va.

Personne, quel qu’il soit ne sait vraiment ce que demain sera. 

Faisons donc preuve d’un peu d’humilité face à l’inconnu et de confiance à tout ce qui est fait pour que l’on s’en sorte.

Cependant, dans ces temps difficiles, demeurons optimistes. J’ose espérer que ce « virus corrézien » finira bien par nous lâcher au plus tôt, faisant le moins de dégâts possibles.

La situation est suffisamment préoccupante sur le plan sanitaire et économique pour que l’on ne s’apitoie pas sur notre sort d’aficionado lésé.

Il y a quelques jours Gilbert titrait : « La cabane est tombée sur le chien », mais le chien n’est pas encore mort !

 

En attendant de meilleurs jours, soyons respectueux des règles édictées en évitant de nous comporter comme ces imbéciles encore trop nombreux durant ce confinement.

Et avant que l’on se revoie, prenez soin de vous…

 

Vivez dans la lumière de vos espoirs et non dans l’ombre de vos doutes.

 

Patrick Soux

 

 

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LA CABANE EST TOMBÉE SUR LE CHIEN

Publié le par Cositas de toros

      Chère confinée, cher confiné.

 

Nous y voila.

Nous vivons une période inédite, angoissante sinon préoccupante où chaque jour bouleverse notre quotidien amenant son lot de directives, ordres et recommandations.

Aujourd’hui, toute notre vie, notre organisation sont perturbées, bouleversées.

Nous n’allons pas reprendre ici, les faits, les évènements ni les moyens et dispositions mis en place et surtout pas polémiquer, simplement aborder la situation liée au contexte et seulement dans le secteur qui nous est cher et qui nous réunit, le monde taurin.

Chaque acteur du mundillo est plongé dans l’incertitude, chaque torero, chaque impresa, chaque ganadero.

Les cartels, les ferias, les capeas… sont annulés ou reportés parfois à des dates qui semblent encore discutables voire incertaines. Nous n’en ferons pas la liste, les divers sites taurins s’en chargent.

Tous les toreros (matadors, novilleros, apprentis), tous bien préparés durant l’intersaison, voient, à plus ou moins court terme, leurs efforts et sacrifices anéantis en ce début de temporada.

Nous pensons en particulier, aux plus jeunes, les novilleros en piquée ou non piquée, qui découvrent pour certains leurs débuts remis à plus tard, un contrat à Madrid, un premier habit de lumières…

Aujourd’hui, les éventuelles solutions n’existent pas, les jours sont à prendre comme ils viennent, avec philosophie, facile à dire, hélas.

La santé publique est en danger, des personnes meurent, nous ne l’oublions pas. Nous ne pouvons pas faire preuve d’égoïsme et pleurer sur notre sort d’aficionado.

Mais je garde une sincère pensée pour tous les ganaderos dont beaucoup d’entre-eux vivent sur le fil du rasoir. Quid des toros, novillos, erales non "lidiés" ?

La perte des ventes de leur bétail apportera en plus un surcoût de dépenses alimentaires et de frais vétérinaires.

Voici la véritable solitude du ganadero qui survient dans ces temps hostiles. L’impact peut être autrement sérieux.

« Si l’homme a deux oreilles et une bouche, c’est pour écouter deux fois plus qu’il ne parle » affirmait Confucius… en théorie seulement car aujourd’hui nous parlons plus à tord et à travers que nous n’écoutons.

Enfin, tout ceci pour dire que en dehors des oreilles et de la bouche, nous avons aussi un cœur. Il faudra le démontrer lorsque l’état de guerre sera levé, et nous, aficionados, nous nous ruerons au campo, soutenir nos ganaderos en organisant, chères peñas et clubs taurins, de belles journées. N’oublions pas que pour nombre d’entre-eux, nos visites ont aussi une valeur économique.

Sortons de l’Enfer, lieu si "déplaisant" et vivement de nouveaux jours heureux !

 

PS. De mon canapé, je vous invite à lire, écrire, écouter de la musique, à trouver un nouveau rythme. C’est le moment de vous lancer dans de nouveaux hobbies et de réapprendre les bienfaits de la patience et de la réflexion.

Cultivons la patience !

 

                                                                       Gilbert Lamarque

 

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L’ARROSEUR ARROSÉ, suite et fin (espérons).

Publié le par Cositas de toros

L’ARROSEUR ARROSÉ, suite et fin (espérons).

Horrosco referens*

     Le Libron ( encore de l’eau), ce ruisseau impétueux est à l’image de Toros y Campo, inconséquent, sortant de son lit avec fracas.

Il est annoncé une feria 100 % Saltillo :

« un encaste qui… et terrorise les hommes en piste. » Qui terrorise ! Ouverture aux cauchemars, à l’épouvante !

« Des Toros durs, malicieux... » Malicieux ! Curieux qualificatif : mauvais, méchant ou farceur, voire taquin ?

« … présentera avec beaucoup de fierté... » Fierté ! Orgueil, vanité… satisfaction sonnerait avec plus de modestie.

« … le retour très attendu des novillos de Miguel Zaballos, un des derniers ganaderos romantiques du Campo Charro... » Romantiques !  100 % Saltillo – 100 % romantique, doux week-end dans la portative !

 

Les novilladas éprouvent beaucoup de difficulté pour garnir les tendidos. Faut-il de tels cartels pour attirer le chaland ?

Francisco Montero a fait 9 paseos sur le tard lors de la dernière temporada ; Alberto Pozo, 5 ; Abel Robles, 3.

Quant à Carlos Enrique Carmona, né à Madrid en 1998, il ne signe aucune novillada en 2019, plus absorbé aujourd’hui par sa vie amoureuse. Il est le nouveau petit ami de Chabelita, la fille d’Isabel Pantoja, la chanteuse et actrice sévillane.

(Veuillez me pardonner pour cette échappée people même pas digne de « Voici », mais que dire d’autre ?).

José Ibañez, apodéré depuis peu par le Biterrois Cayetano Ortiz, a débuté avec picadors le 13 mai 2018 à Los Barrios. Depuis, aucune information, si ce n’est qu’il parcourt le Pérou où il aurait triomphé !...

17 paseos pour 5 novilleros, moyenne : 3,4 par novillero ! Aucun dans les 20 premiers de l’escalafón.

D’un côté, les forces vives, brutales et « malicieuses », de l’autre, outre le courage de Montero, le désert novilleril ! De la chair tendre, inexpérimentée.

 

Affligeant et consternant.

La connerie, ça s’étudie ? Bien sûr !

Mais la combattre, c’est être vaincu d’avance.

« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » écrivait Descartes.

Et la connerie, non ?

Se déguiserait-elle sous des formes narcissiques signalant l’excès de confiance en soi du crétin, laissant tomber la prudence et la rigueur. On n’écoute que celui qui hurle.

Je n’irai pas hurler avec les loups !

 

* "Je frémis en le racontant" (Enéide II, 204) Virgile.

 

                                                                                                    

Gilbert Lamarque

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L’ARROSEUR ARROSÉ

Publié le par Cositas de toros

L’ARROSEUR ARROSÉ

 

« … aucun français, actuellement en novillada piquée, n’a manifesté auprès de l’organisation, son envie de toréer cette feria 2020 ! »

 

     De quoi se plaignent-ils ? Ils ne récoltent que la mauvaise herbe qu’ils ont semée !

Maxime Solera sera torero le 13 avril, alternative à Arles. Lui seul aurait pu répondre à l’invitation.

Qui d’autre ?

El Rafi triomphe en arènes de 1ère catégorie, 9 paseos et 7 oreilles coupées, l’année passée. Il prendra l'alternative le vendredi des Vendanges nîmoises.

Carlos Olsina, le voisin de Béziers, présent en Arles, Béziers et Las Ventas en 2019, ne souhaite probablement pas le mauvais coup comme à Pedrajas de San Esteban.

Yon Lamothe, trop tendre et peu volontaire, ne mettra pas ses zapatillas en Enfer, ni Adam Samira, auteur d’une seule tarde à Tarascon, tout comme Solalito, tout frais novillero à Nîmes le 14 septembre dernier.

 

Campos y Ruedo se donne bonne conscience dans le genre : « Voyez, on leur offre une opportunité, ils n’en veulent pas... » Mais, ce n’est pas le genre à vous parler du soupir des fleurs quand on les coupe !

Boujan ne fait pas dans la dentelle : souvent des présentations diverses aux armures plus que douteuses ( l’annonce au micro de l’état des armures est récurrente), au trapío impressionnant, inapproprié dans un tel ruedo.

Souvenons-nous des pupilles de Dolores Aguirre  - des erales ! - semant la terreur sur le sable avec la carrure d’un orque et la férocité des piranhas ; les novillos de Los Maños aux cornes abîmées (imaginons la cogida) ; le lot inédit d’Antonio Silva qui a, semble-t’il fait réfléchir Manuel Ponce déclarant forfait, remplacé fissa par le mort de faim Francisco Montero !

Une présentation abusive (je me répète) dans de telles arènes portatives. Sortir des sentiers battus, c’est bien et courageux, faire du hors piste, c’est aléatoire, très incertain. Les novilleros présents sont, pour la plupart, trop inexpérimentés, le courage dans ces circonstances, ne suffisant pas.

Je polémique, dirons certains. Certes, mais je trouve un peu excessive l’aversion de certains contre tout ce qui s’appelle polémique ou paraît l’être. On semble oublier combien de questions importantes n’ont pu être éclaircies que grâce aux contradicteurs, et que les hommes ne seraient d’accord sur quoique ce fût, s’ils ne s’étaient querellés sur rien.

Alors que le cercle, au Moyen Âge, symbolise le divin, ce qui vient du ciel, le carré, lui, avec ses quatre côtés, fait référence à la terre. Ainsi, on trouve les quatre éléments (air, feu, terre, eau), les quatre saisons, les quatre évangiles (Marc, Luc, Jean, Mathieu), les quatre fleuves de la Bible (Gihon, Pishon, Tigre, Euphrate), et aujourd’hui, les quatre qualificatifs propres à l’enfer de Boujan (démesuré, inconscient, improductif, brutal).

L’important est que la « fête » continue, qu’un certain public s’amuse, ce public plus brutal et plus sauvage que l’animal ( je pense en écrivant ceci à certains comportements du public cérétan).

«  Dans la tauromachie, ce qui est vraiment dur, c’est le toro. Et beaucoup plus encore, le public. » notait Joselito (Miguel Arroyo) décrivant sa jeunesse et ses années d’apprentissage.

Nous ne demandons pas aux gentils organisateurs d’être des philanthropes mais de faire preuve d’une pincée de bienveillance, d’empathie qui serait tout à leur honneur ; un peu de panache aux services des apprentis toreros plutôt que de privilégier le retentissement médiatique. C’est de l’égoïsme pur, plus bête que méchant, qui ne provoque que désistement, tant du côté novilleril que du côté d’une partie du public. Et se priver de cette partie d’aficionados par les temps qui courent, c’est se planter une banderille dans le pied.

Il en est de Boujan comme de Céret, quant à Parentis, le chemin semble à l’identique.

« La beauté sauvera le monde », écrivait Dostoïevski. Ne la cherchez pas à Boujan.

Pour ces « pleutres » novilleros français, abundans cautela non nocet, l’excès de prudence ne peut nuire !

 

                                                                                    Gilbert Lamarque

 

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