Il y a peu, nous vous informions du malheur qui s’est abattu dans la ganaderia El Uno (Cositas du vendredi 22 janvier), l’information de ce jour n’est là que pour poursuivre la triste actualité liée à la pandémie et que vivent tous les élevages de bravos.
Modestes ou notables, inconnues du grand public ou renommées, toutes les ganaderias souffrent de la crise.
Justo Hernández, propriétaire de Garcigrande, a fait face lui aussi à une situation très compliquée. S’il avait éliminé tous les animaux qui auraient dû être vendus en 2020, il aurait économisé beaucoup d’argent.
Il s’est montré trop optimiste mais ici, cet optimisme lui a été préjudiciable. La saison n’ayant jamais véritablement repris, le coût de l’entretien et de la préparation de ses toros l’ont affaibli. Il a mené à l’abattoir 50 % de la camada qui aurait dû combattre l’année passée et en 2021 de nombreux cinqueños sont en attente dans un futur brumeux.
L’éleveur déclare à juste titre que les toreros arrêtent de combattre, les hommes d’affaires arrêtent les transactions… mais les éleveurs doivent continuer à entretenir le bétail.
Le problème est complexe car les toros de Garcigrande continuent d’être parmi les plus demandés même par ces temps de pandémie et malgré l’incertitude, des lots sont commandés pour les principales ferias. Il pourrait y avoir 14 à 15 corridas… ou si peu !
Difficile de travailler avec cette incertitude.
J’entends déjà certains alléguer que Garcigrande "a les moyens". Et alors ? Les forteresses ont souvent des points faibles.
Il n’est pas ici de savoir si les uns détiennent plus de moyens que les autres, simplement nous sommes tous désolés de ce gâchis.
C’est, dans la plupart des cas, lorsque se sont succédés un nombre invraisemblable d’accidents graves sur un axe routier bien défini, que l’on décide enfin à réaménager la chaussée ou ses abords.
Pour ces pauvres betizu, le Prince charmant est passé, réveillant un collectif d’associations. Il s’agit du CADE, Collectif des Associations de Défense de l’Environnement du Pays Basque et du sud des Landes. Ce collectif s’émeut – ces meuh ? – de ce braconnage. Il demande à l’État et aux collectivités de prendre des mesures de sauvegarde.
Oui, mais encore.
« Garder ces animaux à l’état sauvage est possible et ce rôle est dévolu à la collectivité », estime le Cade. Et de préconiser que « l’État qui a obligation de préservation, de protection, délègue réellement cette fonction et engage des moyens ». Le Cade définit « l’urgence à accorder aux betizu, une large zone de protection et de conscientiser le public ». Surtout, de dépasser le stade de l’avertissement pour « réglementer et sanctionner davantage tout contrevenant, braconnier ou autre malfrat ! »
Si il y a sanction, c’est qu’auparavant, il y a eu délit. Quant à sanctionner davantage, cela semble aisé, car jusqu’à ce jour les assassinats sont restés impunis !
Après le Prince charmant, nous pénétrons dans le monde impitoyable des Bisounours.
Les défenseurs de l’environnement en appellent donc au préfet, pour qu’il « se saisisse du dossier ». Pour se saisir du dossier, encore faudrait-il qu’il existe.
Ils en appellent également à la Communauté d’Agglomération Pays Basque « avec sa délégation Montagne et dans le cadre de Natura 2000 ». Cela, pour aboutir à « un statut de protection plus que jamais nécessaire ».
Des mots, une déclaration…
Les betizu ont encore beaucoup de mouron à se faire.
La suite, si suite il y a, dans nos colonnes…
Gilbert Lamarque
Instruction
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Le Mondarrain est une "petite" montagne du Pays Basque en Labourd entre Espelette et Itxassou, culminant à 750 m d’altitude. Il fait face à l’Artzamendi et ses émetteurs hertziens qui se situe entre Itxassou et Bidarray. "La montagne de l’ours", mendi (montagne), hartza (ours) – mais celui-ci est absent de ces contrées – domine la vallée avec ses 924 m dépassant la Rhune de 24 m ! "Larrun", "lieu de pâtures", et son petit train bien connu.
Mais le Mondarrain, "la montagne des aigles", arrairo (aigle) héberge d’autres prédateurs que ces grands rapaces planeurs. Et après cette présentation géographique, venons-en au sujet scabreux qui nous préoccupe.
Contrebande et braconnage
Il y a environ trois semaines, un résidant d’Espelette a découvert les restes de trois betizu – les vaches sauvages du Pays Basque –, les têtes, les peaux et les pattes jonchaient le sol, découpes effectuées par des mains expertes. Quant à la viande, elle avait disparu. Le braconnage de ces vaches existe mais c’est la première fois qu’il se fait en évidence sur le bord d’une piste très fréquentée notamment par les randonneurs aux abords du col des Trois Croix.
Bizarre. Les betizu ne se laissent pas approcher facilement. « Les éleveurs, peut-être qu’ils savent entre eux qui a fait ça, mais je ne veux pas rentrer dans ces détails » glisse prudemment le maire d’Espelette. On se croirait rattrapés par le bon vieux temps de la contrebande connue de tous à une époque pas si lointaine. Il reconnaît qu’il y a « un intérêt économique derrière tout ça ». En effet, la viande de betizu est réputée entre connaisseurs, et certains la servent clandestinement.
Pourtant les communes d’Ainhoa, Espelette et Itxassou, qui gèrent en commun le massif du Mondarrain ont pris un arrêté pour interdire le braconnage de ces vaches : « La viande est très bonne mais il y a des règles vétérinaires », rappelle le maire. Les betizu considérés comme du gibier sauvage, ne sont pas soumis à un suivi vétérinaire.
Aux pays des taiseux : Pays Basque = Corse
Lescoupables ne risquent pourtant pas d’être poursuivis : personne n’a rien vu !
« Je préfère la transparence mais il y a la loi de l’omerta à Espelette et dans tout le Pays Basque d’ailleurs. On ne veut pas balancer les collègues » rajoute l’élu qui affirme : « Il faut relativiser, c’est pas une affaire d’État, on va pas porter plainte ».
Ben voyons, si le maire le dit…
Par contre si le dépeçage avait été perpétré par un ours – absent du massif, je le répète – il y aurait eu un branle-bas de combat de tous les diables et une volée de bérets !
Une race en voie d’extinction
En 2015, l’association Iparraldeko Betizuak – les betizu du Nord – (Iparralde = Pays Basque du Nord ; Hegoalde = Pays Basque du Sud), a été dissoute afin de mettre l’État et les collectivités face à leurs responsabilités.
Cette race sauvage qui broute en liberté sur les flancs du Mondarrain et de la Rhune a failli s’éteindre dans les années 20, car ces bovins ont été quasiment exterminés lors de la construction de la voie pour le train de la Rhune. Selon les relevés, la population des betizu ne dépasserait pas les 100 têtes au nord des Pyrénées.
Avant 2015, tout le monde se déchargeait sur l’association : les élus locaux, l’état et les particuliers. Quand une personne était blessée ou que des barrières étaient cassées, on demandait réparation à l’association. Mais clairement, ces bêtes sont sauvages et n’appartiennent à personne.
Pourtant, et contrairement aux loups et aux ours, les betizu ne sont pas administrativement considérés comme des animaux sauvages. Ils ne sont pas, non plus, classés dans la catégorie des bovidés domestiques ! Voici un no man’s land administratif.
Cette espèce non protégée pourrait disparaître. Le betizu est sans équivalent en Europe et il a besoin d’un plan de gestion durable et d’un vrai statut, statut devant protéger ces gardiennes des montagnes, des braconniers amateurs de chuletones.
Depuis la nuit des temps
On trouve sa représentation dans l’art pariétal pyrénéen datant de 15 000 ans. Il serait, ce betizu, issu d’une population d’aurochs de taille réduite. La race offre une grande rusticité, plus légère que la vache domestique et ces vaches (300kg) et taureaux (400kg) sont susceptibles de réactions imprévisibles, voire de nuisances pour les fermiers. Les betizu circulent par petits groupes et se déplacent, selon les périodes de l’année, entre les milieux ouverts et les couverts forestiers. Leur robe est brun rouge, les cornes sont évasées, relevées et en arrière. Les mâles vivent au sein ou en marge des groupes de femelles et de veaux. Ces animaux participent à l’entretien des espaces de montagne.
En Heogalde, le gouvernement de Navarre élabore un programme écologique pour la conservation de cette race autochtone sur une propriété de 80 hectares où on maintient une moyenne de quelque 45 animaux.
En Espagne, la population de betizu vit en Guipuzcoa, en Biscaye ainsi qu’en Navarre.
On compte environ 100 têtes en France, un peu plus de 200 en Espagne.
Dans la culture
Pour les anciens Vascons, les betizu sont des animaux mythiques connus sous les noms de zezen gorri, "taureau rouge" et behi gorri, "vache rouge", gardiens de la grotte où vivait la déesse Mari.
Mari est la divinité féminine qui incarne la nature, la déesse mère. C’est sur cette divinité que la religion basque originelle est centrée. Étymologiquement, son nom signifie "celle qui donne", il est formé par le radical ma signifiant donner et le suffixe ari qui indique une activité (ex. lanari = travailleur). Elle est la maîtresse de tous les génies telluriques, elle est la créatrice, la Grande Mère qui enfanta le monde.
Mari divinité connue des Basques bien avant la Chrétienté et Marie.
Cette vache a été récemment popularisée au Pays Basque grâce au nom d’un programme pour enfants en langue basque à la télévision publique basque (ETB) où le personnage principal représente un animal de cette vaillante race. L’émission essaye de faire connaître l’existence de cette espèce et de favoriser sa connaissance et sa protection.
Basque et Marine
La vache Betizu est inscrite parmi les races du Conservatoire des races d’Aquitaine au même titre que la vache Marine vivant en liberté dans les marais du littoral aquitain du sud Gironde et du nord des Landes dont le cheptel est encore plus réduit que celui des betizu. Mais cette Marine bénéficie d’un programme génétique de conservation et de développement animé par le Conservatoire et la SEPANSO qui en sont les gestionnaires.
Et pour la Betizu, qu’en sera-t’il ? Cette délicate "gestion" par les élus locaux va-t’elle perdurer jusqu’à l’extinction ? À croire que le Pays Basque est indépendant !
À propos : betizu se prononce bétissou qui vient du basque behi izua, behi signifiant vache et izu, farouche, intraitable, sauvage et fuyante. Ceci vous l’aviez compris.
La finca El Maquilón où est installée la ganaderia El Uno à Almoguera, province de Guadalajara a subi un désastre absolu. En effet, José María López a perdu plus de cent bêtes tuées par le froid. Plus de cent cadavres dans la neige, des bœufs, toros, vaches, becerros, cent cadavres negros, berrendos, colorados, botineros…
La ganaderia parlera aux inconditionnels des sanfermines car ce sont les cabestros à la devise bleue, blanche et rose qui accompagnent les encierros. Outre Pampelune, ils courent à San Sebastián de los Reyes, Villaseca de la Sagra, El Álamo, Arganda del Rey, Galapagar, Almoguera…
Cette hécatombe a été vécue surtout par les bravos : toros, vaches et becerros sous une température de – 22° ! Il était impossible de les ravitailler par ce froid et par la hauteur de la neige.
Les vedettes-cabestros connues des coureurs d’encierros ont pour nom, "Messi", "Sevillano", "Ronaldo"… Un frère de ce dernier, un des plus populaires des encierros, "Corredor", a péri.
L’origine de la ganaderia : reses d’origine Daniel Ruiz et Garcigrande/ Domingo Hernández d’une part, et de Manuel Vidrié (vaches) et des sementales de Torrealta et El Torreón d’autre part.
Un éleveur abattu par ce terrible coup du sort, une catastrophe économique et J.M. López ne reçoit aucune aide pour affronter le Covid-19 – la province de Guadalajara ne perçoit aucune aide contrairement à la Communauté de Madrid, voisine – et maintenant l’estocade Filomena.
30 ans dédiés au toro et à l’organisation de spectacles taurins. Quand le sort s’acharne ainsi !
Aujourd’hui vendredi 22 janvier, c’est Hortense qui chatouille les côtes Basque et Landaise.
… et ce qui devait arriver… un coup de pied dans la fourmilière, les antis ont ouvert une pétition sur le Net !
La pétition mise en ligne il y a quelques jours pour dénoncer les 201 587 euros récemment accordés par la municipalité de Nîmes à la société Simon Casas Production, organisatrice de corridas a pris une ampleur considérable. Près de 60 000 internautes - chiffre arrêté hier matin - ont signé ce texte de Nathalie Valentin, une Nîmoise qui juge inadmissible que l'argent du contribuable soit utilisé pour "des spectacles qui consistent à piéger, tourmenter et blesser à mort des êtres vivants (taureaux) à l'aide d'armes blanchescomme elle l'explique dans sa pétition. Sauf qu'en réalité, cette somme compensatoire est en lien avec la crise sanitaire et l'annulation des spectacles taurins notamment lors des évènements : Rendez-vous en Terre d’Aficion et la Feria de Pentecôte programmés au printemps 2020. La ville de Nîmes, ne fait en l'espèce que respecter à la lettre l’article 46-1 du contrat de délégation de service public qui la lie à SCP France. En effet, cet article prévoit les hypothèses et procédure de révision du contrat en cas d’impact significatif sur l’économie de la délégation. Difficile donc d'échapper à une clause contractuelle - certes avantageuse - et de mettre en difficulté son partenaire depuis des décennies qui, pour la première fois, en raison de la crise sanitaire, se retrouve avec des dépenses mais sans chiffre d'affaires... Ajoutons que cette compensation a été validée démocratiquement par un conseil municipal en décembre dernier, réélu la même année. Enfin, précisons que cette pétition "Non aux 200 000 euros pour la corrida" est aujourd'hui surtout l'occasion pour les anti corridas du monde entier de protester contre... la corrida. Et pas contre cette subvention ! En somme, il s'agit ni plus ni loin de remettre en cause nos cultures et traditions. Sauf que dans de nombreux territoires de France, la corrida est autorisée. N'en déplaise aux antis. Reste pour autant une question toujours pas tranchée. Est-ce que cet accompagnement financier de la ville de Nîmes aura un impact politique sur Jean-Paul Fournier face aux mécontentements possibles des commerçants ? Ils pourraient juger que l'aide accordée est disproportionnée par rapport aux avantages dont ils ont pu bénéficier jusque-là de la part de la mairie... Difficile de répondre précisément à ce stade. Les commerces en question, et en particulier, les bars et restaurants sont encore fermés. Et le resteront jusqu'à la mi-février minimum comme annoncé par le Gouvernement hier soir. Les équipes municipales ont donc quelques semaines pour faire chauffer les calculatrices et trouver des solutions pertinentes pour suppléer là aussi aux injustes pertes financières que doivent subir ces chefs d'entreprise.