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LE CHEVAL DE CORRIDA - 8

Publié le par Cositas de toros

    

    L’animal à l’origine du Covid-19 ainsi que la patient 0, ne sont toujours pas officiellement confirmés. Cependant, les conclusions des scientifiques de tous bords sont unanimes sur une transmission de l’animal à l’homme.

Le commerce illégal de la faune est considéré comme un facteur aggravant car les contacts entre l’animal et l’humain sont, par définition, faits sans contrôle vétérinaire. Lorsqu’on pratique un trafic et un recel illégal d’animaux, lorsqu’on pratique la chasse sans contrôle, lorsqu’on détruit les écosystèmes et pénètre dans des endroits infestés, on prend des risques. Comment s’est transmis Ebola en Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest ?, à travers la chasse illégale. En d’autres termes, les animaux qui nous ont infectés ne sont pas venus chez nous, nous sommes allés les chercher !

D’après un certain nombre de chercheurs, c’est en fait la destruction de la biodiversité par l’humanité qui crée les conditions d’apparition de nouveaux virus (Ebola, VIH et la dengue).

Donc avant de soigner l’humain, soignons la planète.

Et plutôt que d’écouter les politiques et leur système déplorable, espérons qu’à l’avenir, nous écouterons enfin, sur tous les sujets importants, comme le climat, par exemple, la voix des scientifiques.

 

L'animal est un homme comme les autres

     L’animal aujourd’hui se venge. L’humain confiné, l’animal, lui, profite et prend un grand bol d’air. Il retrouve ses territoires actuellement abandonnés par nous, pauvres cloîtrés. Le voici reconquérant de nouveaux territoires, de nouveaux espaces. Mais sait-il que ses jours sont comptés et qu’au bout du confinement, il lui faudra fuir et regagner ses contrées restreintes.

Chers animaux de tous poils, de toutes plumes, de toutes écailles, profitez mais, profitez vite et goulûment, le retour de l’égoïste est programmé pour une date non communiquée.

 

« L’homme est le seul animal qui rougisse ; c’est d’ailleurs le seul animal qui ait à rougir de quelque chose. » George Bernard Shaw.

 

 

                       LE CHEVAL DE CORRIDA

 

8e partie : le cheval de corrida dans l’art. Chapitre II. Les artistes les plus représentatifs.

 

     Eugenio Luces Velazquez (Madrid 1817-1870) – et non Diego – est l’auteur d’une grande production picturale dont la moitié se rapporte à la tauromachie. Mais dans son œuvre taurine, la partie la plus importante concerne la fête a los toros et los majos ( les beaux et forts garçons du peuple) et les capeas de village.

 

 

     Peu de chevaux en sont les objets si ce n’est La Plaza partida de 1853, son œuvre clé, où se déroulent diverses scènes simultanées de la lidia et surtout le descriptif des chevaux étripés, disséminés dans l’arène, morts ou agonisants.

Manuel de la Cruz, Torero avec cheval et longue pique, 1777. Dessin à la plume, pinceau et aquarelle. Musée municipal de Madrid.

Le Picador, (portrait) vers 1786 de Francisco de Goya, petit format d’une grande beauté où se révèle une certaine volonté de grandeur, de style très "velazquien".

 

Tauromaquia 11. El Cid Campeador

 

Tauromaquia 34. Un seigneur espagnol brise une lance

 

 

      Goya très prolifique en matière taurine n’a pas consacré d’œuvres mettant en scène directement le cheval. Dans La Tauromachique (1816) riche de 33 eaux-fortes plus 7 complémentaires, il montrait les exploits des toreros les plus célèbres de son temps : Pedro Romero, Ceballos, Martincho et Pepe Hillo. Il prenait aussi son inspiration dans les suertes les plus captivantes.

 

Eugène Delacroix, Le Picador, 26 mai 1832

    Eugène Delacroix peint une aquarelle de petit format, Le Picador, 26 mai 1832. Cabinet des dessins du Musée du Louvre, représentant quasiment  la totalité de ses compositions taurines avec quelques autres croquis. Il fit un bref voyage en Andalousie et pour Alvaro Martínez-Novillo, « Il est étonnant que Delacroix n’ait jamais peint la violence de la corrida ». 

 

   

      Gustave Doré (1832-1883) a illustré un voyage en Espagne effectué en 1861 et 1862 avec le baron J.-C. Davillier. Le récit en sera publié dans la revue Le Tour du monde, avec des gravures, véritables documents sur la vie quotidienne dans ce pays, ainsi que les corridas.

 

Edouard Manet, Corrida, 1865. Getty Museum

     Au Getty Museum, on peut admirer, Corrida, 1865 d’ Édouard Manet

 

 

J.L. Gérôme, La fin de la corrida, 1870. Musée G.- Garret, Vesoul

 

     et au Musée Georges-Garret de Vesoul (ville natale de l’artiste), La fin de la corrida réalisée par Jean-Léon Gérôme en 1870.

 

Mario de Regoyos, hostile à la corrida avec son célèbre Toros en Pasajes, 1898, a choisi de montrer les conséquences les plus funestes pour le cheval. Il montre une vision sombre qui correspondait au titre de l’ouvrage, dans lequel il relatait son voyage dans l’Espagne du Nord (Pampelune) : España negra. (pas de reproduction possible).

 

 

Henri-Achille Zo, Scène de tauromachie

     Henri-Achille Zo (1873-1933), peintre et illustrateur bayonnais signait souvent ses tableaux sous le nom d'Henri Zo. Il est l'auteur de nombreuses scènes d'Espagne et de tauromachie.

 

Ignacio Zuloaga, La victime de la fiesta, 1919. Hispanic Society, New York

Ignacio Zuloaga, La victime de la fiesta, 1910. Hispanic Society, New York. Le peintre basque né à Eibar en 1870 a créé cette huile sur toile gigantesque, 284×334. Le tableau nous montre un picador ahuri, l’arrière taché de sang de son cheval blanc et le ciel gris et noir habituel. Tout ceci nous invite à un après-midi de corrida qui a été une « tragédie » pour l’homme et l’animal. L’équidé s’est sauvé jusqu’à la prochaine tarde ! La peinture taurine de Zuloaga représente le cinquième de son œuvre mais principalement des portraits et, rares sont les scènes de corridas proprement dites.

Le populaire Joaquín Sorolla (1863-1923) n’est l’auteur que de peu de sujets taurins, pas de cheval. Mariano Fortuny (1838-1874), le catalan admirateur de Goya qui a passé la majeure partie de son existence à Rome ainsi que Pharamond Blanchard, prolifique créateur de lithographies et d’estampes n’ont pas consacré d’œuvres au cheval.

Les peintres et célèbres affichistes

 

Roberto Domingo

 

Roberto Domingo (1883-1956)

 

Carlos Ruano Llopis

 

     et Carlos Ruano Llopis, ce dernier collaborateur artistique de plusieurs revues taurines qu’il illustrait comme El Pueblo, El Clarín, El Ruedo… Également Antonio Casero, Andres Martínez de Leon et Santos Saavedra, tous occultant le cheval.

 

Mariano Benluire, Una buena vara, bronze

     Le fécond sculpteur taurin Mariano Benlluire (1862-1947) auteur du bronze Una buena vara, pleine de force et de mouvement. Le cheval chargé par le taureau renverse sa tête pour essayer de mordre son assaillant.

 

 

Yves Brayer, Scène de corrida, Madrid, 1929

 

     Yves Brayer, né à Versailles en 1907, mort à Paris en 1990, Scène de corrida, Madrid 1929. Au pied du tendido 6… un cheval mort abandonné, la corrida suit son déroulement. A cette époque, il est certain que la foule aurait hurlé à la moindre cornada du matador, et probablement frémit devant la lente agonie d’un taureau mal estoqué, sans se soucier du cheval éventré à quelques mètres de là. Notons que ce cheval est sans protection. C'est par décret du 7 février 1928 que Miguel Primo de Rivera imposa le peto en Espagne. Brayer continuera à reproduire des chevaux sans caparaçon par la suite, bien après cette date. Ce cheval solitaire, mort, tripes au soleil, saignant sur le sable de l’arène ; au-dessus de lui, le public, ombrelles et chapeaux de paille, hommes et femmes certainement aux visages extasiés : la rosse morte dans l’indifférence.

Cet artiste, ancien cavalier, grand amoureux des chevaux, chevaux de course, chevaux de corrida, chevaux de Camargue nous le témoigne dans cette peinture tragique et émouvante.

 

… à suivre

                                                                           

                   Gilbert Lamarque

 

 

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