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MARI-CARMEN

Publié le par Cositas de toros

      Avertissement : cet article, est à classer dans la rubrique"souvenirs", il n'est pas dédié aux toros. L'envoi est adressé aux familiers de la frontière franco-basco-espagnole.                                                                                                                                   Le temps passe malgré tout, ces souvenirs s'éloignèrent peu à peu. Jusqu'à ce que récemment,'un article se manifeste paru dans le quotidien Sud Ouest. L'occasion pour moi de  replonger, cinquante ans en arrière et d'évoquer la personne de Mari Carmen, une autre époque, pénétrée d'une certaine nostalgie, une époque révolue. Voici,

 

           Le Pitxuri est un torrent, c'est un petit affluent de la Nivelle qui fait office de frontière entre la France et l'Espagne à Dantxarienea en Navarre. Dancharia en bon français est un quartier d'Ainhoa province basque du Labourd, séparé par le pont international, de l'autre côté, la Navarre espagnole.

     Au bord du Pitxuri, on ne sait aujourd'hui sur quel territoire nous sommes, plus de poste frontière, plus de douane. Dancharia s'est bétonée, elle a suivi son cousin le col d'Ibardin sur la commune espagnole de Bera.

     Les amoureux de nature, de balade ou de randonée, ne viendront plus que pour pousser le caddy. La première " venta" s'y installa dans les années 50, on y achetait les conserves de pimentos, de piquillos, de l'alcool, du tabac, du cuir et du petit outillage, les métaux étaient, dit-on, de meilleure qualité. De nos jours, les boutiques, les magasins se succèdent. Les super marchés s'étirent vers le ciel, les parkings s'étendent. Les pottoks ont encore assez d'espace, tout comme les ovins et les mystérieuses vaches betizuak, issues, peut-être de l'aurochs sauvage, du néolithique ou bien issues de vaches domestiquées, échappées des fermes et retournées petit à petit à l'état sauvage.

     Dancharia reçut l'orage plus tard, vingt cinq ans plus tard. Les ventas Peio et leurs restaurants ont conquis l'espace, ici, mais aussi à Behobie, et Arnéguy puis à Valcarlos au coeur des Pyrénées navarraises, on y accède par le col de Roncevaux. La grande famille s'est installée tout au long de la frontière : sept immenses ventas et quatre cents personnes pour vous servir. 

     Dans les années 70, j'allais régulièrement chez Felix depuis Saint-Pée-sur-Nivelle jusqu'à Dancharia... en Solex, véhicule révolutionnaire, engin hybride, association géniale allant du vélo à la mobylette, vitesse maximame 35-40 km/h, abreuvé de Solexine, mélange savant d'essence, d'éthanol et d'huile, pour une cylindrée de 45 cm3, moteur posé sur la roue avant, entraîné par un galet et à l'arrière deux précieuses et belles sacoches. Je traversais le quartier "Cherchebruit" en direction de Sare puis vers Dancharia par la D.4. Drôle de nom pour un quartier bien calme à l'époque. "Cherchebruit" dans l'argot ancien, c'est celui qui est plutôt un genre d'emmerdeur, un querelleur entre gascon et basque. Seul le ronronement du Solex brisait le silence couvrant les clapotis de la Nivelle qui coule en contre-bas glissant ses eaux vertes jusqu'à Saint-Jean-de-Luz.

     Donc, j'allais chez Felix, acheter suivant la liste des courses orchestrée par ma mère : les abricots, les cotelettes d'agneau pour le dimanche et la tomme de brebis des Pyrénées, Idiazabal ou Roncal, et, hors liste, le paquet de Ducados, cigarettes de bourgeois car j'abandonnais les Celtas au prix plus abordable mais peu avantageuses car le tabac très sec et peu tassé se répendait dans mes poches : fumer du vent, c'était pourtant bon pour mes poumons ! La venta Felix est toujours debout, fière, presque clandestine, dissimulée à l'ombre des établissements flambant neufs puant le fric des Peio et Biok. Les années passent et Mari Carmen est sans cesse derrière son comptoir et ce comptoir n'a jamais aussi bien porté ce nom car Mari Carmen y fait l'addition sur un carnet. Le crayon court bien, léger, pas une hésitation, pas une erreur. On trouve encore ce qui faisait notre bonheur : une large gamme de produits et les meilleures offres du marché. Nul besoin de se perdre au super marché, seul, un grand panier suffit. Il n'y a pas la place pour un caddy et de toutes façons, l'engin serait incongru. C'est ouvert chaque jour et uniquement fermé les 1er janvier et 25 décembre. La station service tout à côté est passée de trois pompes à une véritable station d'autoroute. Seule maintenant, Mari Carmen a cédé la gérance. Cinq stations du même type s'étendent sur le territoire, les files d'attente aussi. La venta Felix est ceinturée, assiégée par les mastodontes Peio et le cousin Biok, ce dernier descendu tout droit du col d'Ibardin, faucher le regain. On y trouve tout même ce que l'on ne cherche pas ! Depuis tout ce temps, elle a su optimiser le m2 !

      Á la venta Felix on y respire non pas le fric des géants d'à côté mais les effluves qui nous font dire que la boutique est vivante, des effluves d'alcool, une odeur tenace d'anis, de fromages, de charcuterie et les fruits odorants. Pas de fringues ni de parfumerie. Pas de tête de gondole non plus et des prix toute l'année.

     Pour changer de sujet, la Pitxuri dont je faisais allusion plus haut, était aussi le nom de la célèbre boîte de nuit, la "Pitchouli" comme dans la chanson "le rendez-vous de tous les basques du pays". Elle se tenait à deux pas du pont côté espagnol, c'était "le rendez-vous de nos dimanche après-midi". Elle fermera définitivement ses portes en mars 2003. C'est à cette date que le loup Peio décidera d'ouvrir la Nuba la plus grande discothèque du Pays Basque, elle fermera en mars 2023. C'était la reine de la fête low coast, vingt saisons de fêtes. Peio Martikorena le fondateur du groupe Venta Peio est allé vers "de nouveaux horizons"... seulement le temps de se consacrer à ses nombreux commerces... pas vraiment de nouveaux horizons.

     Pendant ce temps-là Mari Carmen consacrait ses maigres heures de fermeture  pour passer commande Mais où les trouve-t'elle ces produits venus de nulle part ? ! 

     Dantxarienea, le quartier champêtre d'Ainhoa a vécu, place au centre commercial monstrueux et sa folle diversification. Il est question ici, d'espoir pour les uns, et de survie pour les autres. Il n'est pas question d'arrêter l'activité déclenchée à la fin des années 90.

     La Pitxuri n'est plus, la Nuba non plus. Mais ne tardez pas quand même ! Offrez-vous ce court voyage à travers le passé.

     Longue vie à vous, Mari Carmen !

                                                   Gilbert Lamarque

     

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LA QUERENCIA

Publié le par Cositas de toros

            Dimanche prochain, le 8 octobre aux arènes de Saint-Gilles, premier souvenir Eric Praliaud et Alain Gaido avec pour flambeau, la Capea des Minots.

 

 

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BOUILLARGUES NSP 2023

Publié le par Cositas de toros

 

 

 

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TOROS

Publié le par Cositas de toros

 

 

 

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Du rêve à la réalité : Rocio Romero

Publié le par Cositas de toros

                Pendant que l'un, Domingo Lopez Chaves se coupait la coleta, l'autre, Julián Lopez... coupait une queue à la Glorieta de Salamanque. El Juli, l'effronté, attirait tous les feux de cette après-midi qui semblait réservée aux adieux du salmantin, Domingo Lopez Chaves. Ces deux toreros, aux parcours divergents vont s'inscrire d'ici peu dans l'histoire de la tauromachie.

     Á quelques 300 kilomètres  à vol d'oiseau de la capitale de Castille-et-Léon et à environ 400 kilomètres de trajet par la route, à Pozoblanco, une jeune femme voyait sa chimère rendre la copie à la réalité, l'espérance s'est traduite par une glorieuse alternative.

 

     

     Celle de Rocío Romero qui, traçant sa route, accompagnée de José María Manzanares le parrain et de Andrés Roca Rey le témoin, est devenue matador de toros dans les arènes du Coso de los Llanos qui ont plus d'un siècle d'histoire. La jeune cordobesa (24 ans) y a inscrit sa voie en ouvrant la Puerta Grande. Pour l'histoire, tous a hombros, José María Manzanares oreille et oreille, Andrés Roca Rey oreille et oreille, Rocío Romero oreille et oreille. Les toros étaient de El Pilar, de jeu inégal. Les arènes étaient combles.

     Rocío Romero a réalisé son rêve, devenir matador pendant la Feria de Pozoblanco. Elle a excellé devant le toro de la cérémonie d'une grande noblesse proposant de jolies véroniques templadas. Elle le tua d'une demi-épée. Toréant avec calme, elle est devenue la première femme de l'histoire à recevoir l'alternative au pays des Califes. Comme Rocío l'a démontré, les qualités face au toro ne dépendent pas du sexe, mais des aptitudes de celui ou celle qui se sent compétent(e), pour relever le défi afin de dominer un tel animal. Une femme torero, c'est aussi dans l'air du temps.

     (clin d'oeil), c'était aussi en ce dimanche, le pélerinage du Rocío !

     Suerte torero !

                               Gilbert Lamarque

 

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